vic a écrit :Si ton Dieu existe ,il a bien su trouver un monde pour les athées ici sur cette terre, tu en rencontres tous les jours des gens athées non ?
Donc pourquoi voudrais tu que ce soit plus impossible après la mort ?
Vic, je suis athée. Je voulais simplement comprendre plus en détail que devenaient les athées dans la religion de Phylactère.
phylactère a écrit :Mais il pourrait tout simplement respecter leur choix en les privant de sa présence éternelle. En leur donnant ce en quoi ils auront toujours cru : la mort éternelle une fois la vie terrestre écoulée. Ne serait-ce pas justice, finalement, que de respecter le choix de l'individu ?
Cela me paraît en effet équitable de mon point de vue, et en continuité avec la pensée athée, mais la notion de justice dépend aussi de ce qu'il est dit dans votre religion les concernants. En fait, je ne connais pas de religions révélées qui parlent de mort éternelle, elles ne me semblent parler que d'enfer ou de paradis à chaque fois, d'où mon questionnement.
phylactère a écrit :Cela n'a aucun sens de dire que la conscience naît de l'activité neuronale. Comment voulez-vous que des neurones, qui ne font que transmettre des données, fassent jaillir une conscience ? La conscience de soi, des autres, des idées, de ce qui n'est pas connu ou connaissable... Expliquez-moi donc le processus, puisque vous dites que c'est scientifique ? Comment la conscience jaillit-elle de l'activité des neurones ?
Les neurones ne font pas que transmettre des données, ils permettent aussi l'intégration de signaux afférents (et ce n'est qu'un aspect de leurs propriétés). Un neurone comporte plusieurs milliers de dendrites faisant synapses avec les neurones voisins qui peuvent, pour simplifier, envoyer des signaux bioélectriques "positifs" ou "négatifs". Ces signaux sont sommés dans le corps cellulaire du neurone en fonction de la position des synapses (plus les synapses arrivent loin, plus le signal perd en intensité à travers la membrane) et si la somme des signaux (qui sont en fait des différences de concentrations ioniques de part et d'autre de la membrane du neurone) dépasse un certain seuil, un nouveau signal (l'influx nerveux) est à son tour déclenché par le neurone.
Le message-réponse peut donc être différent en fonction de l'organisation des neurones entre eux. Le comportement de la membrane cellulaire du neurone et des canaux ioniques qu'elle comporte peut être étudiée par la technique du
patch-clamp, si ça vous intéresse.
La notion de conscience est assez vaste. On pourrait la voir comme la confrontation/connexion de la mémoire avec la perception de l'environnement par exemple. Comme lorqu'on reconnaît sa maison en confrontant la vue qu'on a devant soi à nos souvenirs.
Les techniques d'études des neurosciences cognitives ont pas mal évolué dans les 20-30 dernières années avec l'imagerie médicale (notamment IRM) permettant une étude précise et non-invasive des grandes structures du cerveau. Avant cela, on se basait entre autre sur des effets causes-conséquences comme le célèbre cas de
Phineas Gage qui associe des dommages d'une certaine zone du cerveau à une modification de la personnalité. Vu que les neurones fonctionnent sur la base de signaux électriques, en suivant l'activité électrique du cerveau en fonction des tâches que la personne est en train d'effectuer, on peut repérer les zones actives du cerveau et délimiter des zones pour la perception sensorielle, le language, la motricité (effectuer un mouvement), la mémoire à court ou long terme, les émotions.
Les pathologies cérébrales (notamment les tumeurs) montrent aussi les effets de lésions sur une zone précise du cerveau, ce qui permet de comprendre le lien entre le cerveau physique et les facultés cérébrales, en plus d'essayer de mieux les soigner. Le cerveau n'étant pas innervé sensoriellement (on ne ressent pas de douleur), l'exèrèse de certaines tumeur se fait en réveillant le patient une fois le crâne ouvert (ça peut paraître assez dingue dit comme ça). Les zones cérébrales proches de la tumeur sont stimulées par des micro courants électriques et le patient est interrogé (par exemple, on lui montre des images d'animaux, d'objets, et lui demande de nommer ce qu'il voit), ce qui permet d'enlever avec précision la tumeur sans séquelles pour les facultés cérébrales du patient.
Dans d'autres cas, des personnes peuvent perdre l'usage de la parole suite à une tumeur dans l'aire de Broca, bien que comprenant toujours le sens des mots.
Le challenge actuellement est de comprendre en détail le lien entre les structures cellulaires, microscopiques (neurones et cellules associées) et les structures macroscopiques (cortex, thalamus, noyaux gris...) pour les différents processus cérébraux. Ce lien est relativement bien connu pour la proprioception (conscience sensorielle de soi, cf l'homonculus*), un peu moins pour les processus de mémoire (il y a plusieurs théories).
* L'homonculus est une représentation graphique, schématique des aires du cerveau allouées au toucher. (Le cerveau est représenté en
coupe frontale). Par exemple, si on pose un glaçon dans la main d'une personne, on peut voir une activité électrique dans la zone du cerveau "main".
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NB : Je n'ai pas la prétention de savoir tout ce que "sait" la science, et la science n'a pas la prétention de tout savoir non plus. C'est pourquoi ceci constitue plus des exemples, des empirismes, des pistes de réflexion, qu'une théorie pure et dure.