Luxus a écrit :Je suis heureux pour lui qu'il soit resté fidèle. Mais des éléments échappaient à Job, éléments dont nous disposons dans la Bible.
Éléments dont l'Ecclésiaste disposait, dont David disposait, dont Isaïe disposait, dont Paul disposait, dont ...... disposaient, dont tous les apôtres disposaient, dont Jésus lui-même disposait. Ils connaissaient tous le récit du livre de Job, mais curieusement ils prêchaient tous que Dieu est juste dans toutes Ses voies. Allez-vous vous remettre en question ou alors vous allez remettre en question la santé mentale de tous ces serviteurs fidèles de DIEU pour continuer de soutenir votre thèse de l'injustice divine ?
Luxus a écrit :Autre chose assez contradictoire à mon sens c'est que Job trouvait Dieu juste alors qu'il pensait que c'est Dieu qui lui avait lancé tous ces malheurs (Job 2:10)
Accepterons-nous du [vrai] Dieu seulement ce qui est bon ? N’accepterons-nous pas aussi ce qui est mauvais ? ”
Il ne s'agit pas de contradictions, mais de maturité spirituelle. La présence de la souffrance dans la vie et la présence du mal autour de lui sont des mystères qu’il ne comprend pas, mais Job en est arrivé à croire que ces réalités ont certainement un sens dans le plan de Dieu. Ce plan demeure un mystère pour lui, mais il croit désormais que Dieu, lui, sait quoi faire avec tout cela.
Vous êtes semblables à la femme de Job qui considérait que la piété exceptionnelle de Job aurait dû le protéger contre de tels malheurs. Estimant que le Seigneur aurait dû le récompenser en lui évitant d’avoir à vivre de telles choses. Dieu aurait dû être redevable à Job pour ses gestes de piété et lui épargner de telles misères. Alors puisque Dieu a été aussi ingrat, Job devrait réagir, selon elle, en le maudissant.
Mais pour Job, les paroles de son épouse forts similaires aux vôtres sont de la pure folie. En Job 2,10, il commence par dire à sa femme : « Tu parles comme une folle! ». C’est là une affirmation importante. Dans le courant de Sagesse auquel appartient le livre de Job, l’idéal poursuivi est de découvrir
la véritable Sagesse. Or, dans ce courant théologique, « la vraie sagesse commence avec la crainte du Seigneur ». C’est une affirmation qui revient à de multiples reprises dans les écrits sapientiaux (par exemple en Pr 9,10). Or, dans ce courant de sagesse, avoir la crainte du Seigneur, ça signifie être en relation juste avec YHWH, vivre fidèlement en alliance avec lui, miser sur lui. Ici, l’épouse de Job a plutôt invité son mari à se distancer de Dieu, à Le renier pourrait-on dire, à quitter la relation de confiance avec Lui. C’est donc tout le contraire de l’idéal poursuivi par les sages et c’est pourquoi Job peut dire que son discours est celui d’une folle.
D’après l’épouse de Job et d'après toi également, la meilleure manière de gérer la souffrance pour un croyant, c’est de rompre avec son Dieu, c’est de quitter sa position de croyant. Pourquoi ? Parce que la présence de la souffrance témoigne, selon elle et toi, que ce Dieu n’a pas livré la marchandise, ce Dieu n’a pas su garder la souffrance loin de la personne qui comptait pourtant sur Lui.
Job sait qu'il s'agit là d'une pure folie. Pour lui, rompre avec Dieu, se révolter contre Lui, couper les ponts avec Lui, ce n’est absolument pas la façon adéquate pour un croyant de faire face à la souffrance. D’après Job, ce n’est pas la bonne façon de gérer les difficultés de la vie. Au chapitre 2 du livre, Job n’est pas encore arrivé à la pleine maturité de la foi, mais il a déjà une attitude qui lui permettra de cheminer :
c’est précisément qu’il ne coupe jamais les ponts avec Dieu. Quelles que soient les difficultés qu’il rencontrera, il demeurera en dialogue avec Lui... même s’il ne comprend pas tout dans la manière d’agir de Dieu. Et c’est cela qui lui permettra d’évoluer dans son cheminement humain et dans sa vie spirituelle. Une des grandes leçons du livre de Job, c’est de montrer que la meilleure façon de supporter et de traverser la souffrance, c’est précisément de demeurer en relation avec Dieu, de garder le dialogue ouvert avec Lui.