Comment est-il possible d'être Juif et de croire en Jésus ?
Aujourd'hui, certains répandent l'idée qu'on ne peut pas être Juif et croire en Jésus, et que ces deux choses s'excluent mutuellement. Pour répondre à cette objection, nous devons d'abord définir ce que l'on entend par "Juif" et par "chrétien".
Aucun des premiers disciples du Christ n'a renoncé à sa judaïcité. En tant que Juifs, ils comprenaient que Jésus était le Messie promis à Israël et ils s'appuyaient sur de nombreux passages de la Bible juive, ainsi qu'une expérience de l'amour de Dieu qui confirmait leur espérance.
Alors comment définissez-vous un Juif ? Et le Judaïsme ?
L'identité fondamentale d'un Juif vient de sa descendance d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, bien qu'il soit possible à un non-Juif de devenir Juif par la conversion au Judaïsme.
Le Judaïsme est une religion conçue par les rabbins, basée sur la révélation, par Dieu, dans la Torah (Loi de Moïse). Le Judaïsme n'est pas une ethnie. De nombreux Juifs ne suivent pas la Torah et ne se considèrent pas pour autant moins juifs.
Le Judaïsme n'est pas une nationalité. Nous croyons, par la Bible, que Dieu a donné au peuple Juif une terre - Eretz Israël. Cependant, beaucoup de Juifs vivant dans la Diaspora considèrent Israël plutôt comme une patrie spirituelle et sont de loyaux citoyens des pays dans lesquels ils vivent.
Comment définissez- vous un chrétien ?
Un chrétien est une personne qui a reçu le pardon à travers Jésus, le Messie. Le mot "Christ" vient du mot grec "christos", qui se traduit en hébreu par le mot "mashiah", ce qui signifie "oint".
Un chrétien est donc quelqu'un qui suit le Messie (Jésus) et son enseignement d'amour et de réconciliation. Il y a davantage de non-Juifs que de Juifs dans le monde. Ainsi l'église est composée davantage de non-Juifs que de Juifs.
Cependant, le christianisme n'est pas une religion qui appartient aux non-Juifs, mais il est tiré de concepts bibliques juifs, accomplissant ainsi les prophéties de la Bible juive.
On ne devient pas chrétien par le baptême ou en allant à l'église. Et il ne faut pas croire non plus que tous les membres d'églises sont chrétiens.
Etre chrétien implique une foi personnelle dans le Messie. Jésus lui-même a dit: "Ceux qui me disent 'Seigneur, Seigneur' n'entreront pas forcément dans le royaume des Cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux" (Matthieu 7. 21)
Si le christianisme est fondé sur des concepts bibiques Juifs, pourquoi donc les chrétiens ne suivent-ils pas la Loi de Moïse ?
Le prophète Jérémie, au 8e siècle avant Jésus-Christ, annonçait une Nouvelle Alliance différente de celle donnée à Moïse:
"Voici, les jours viennent, dit l'Eternel, où je ferai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, non comme l'alliance que je traitai avec leurs pères, le jour où je les ai saisis par la main pour les faire sortir d'Egypte, alliance qu'ils ont violée, quoique je sois leur maître, dit l'Eternel.
Mais voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël, après ces jours là, dit l'Eternel: je mettrai la loi au-dedans d'eux, je l'écrirai dans leur coeur; Et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple." (Jérémie 31. 31-33).
Ce passage indique expressément une Nouvelle Alliance par laquelle l'homme aura une loi interne et une intimité avec Dieu.
Sous la Loi, les hommes Juifs doivent être circoncis le huitième jour. Cependant, la Loi met aussi l'accent sur une circoncision de coeur (Deutéronome 30. 6). La Nouvelle Alliance met l'accent sur cette conversion intérieure.
Cela signifie-t-il que la Loi est annulée ?
Pas du tout ! La loi est toujours valable pour ceux qui restent sous la Loi. Rompre ne serait-ce qu'un seul commandement signifie la violation de toute la Loi (voir Deutéronome 27.26 et 28. 58-67 et Jacques 2. 10,11 ). Jésus a dit : "Je ne suis pas venu pour abolir la Torah, mais pour l'accomplir." (Matthieu 5. 17).
"Accomplir" signifie vivre la loi de manière parfaite. Sa vie sans péché et son sacrifice volontaire pour le péché des autres (la crucifixion, voir Esaïe 53) remplacent de manière définitive les sacrifices du Temple. Le Judaïsme rabbinique a mis de côté la notion de sacrifice et y a substitué les enseignements éthiques et traditionnels.
Alors les "Juifs pour Jésus" sont chrétiens ?
Oui, dans le vrai sens du mot "chrétien". Le terme de "Juifs messianiques" est tout aussi approprié.
Nous tenons à garder notre identité Juive et à continuer de faire partie de la communauté juive. Nous respectons nos coutumes et nos traditions.
Notre judaïcité nous a davantage fait comprendre Jésus, la Bible et ce que Dieu attend de nous.
Mais si un juif accepte Jésus, ne renie-t-il pas son peuple ?
Certainement pas. Jésus était juif et Il n'a pas renié son peuple. En fait, Il a dit que son message s'adressait "aux brebis perdues de la maison d'Israël" (Matthieu 10. 6). Si nous cherchions l'assimilation, nous ne nous appellerions pas "Juifs pour Jésus" !
Cependant, nous avons été conditionnés par des années de traditions et de tabous pour ne pas même considérer la possibilité que Jésus pourrait être Celui qu'il dit être.
Et tous les crimes commis contre les Juifs par les "Chrétiens" ?
Jésus n'a jamais enseigné à ses disciples de haïr le peuple juif. En fait, ses disciples étaient presque exclusivement Juifs ! Le message de Jésus est un message d'amour, de paix et de réconciliation. Il nous a commandé de nous aimer les uns les autres comme Il nous a aimés.
Jésus a également dit que ceux qui croient vraiment en Lui seront reconnus par leur amour. Néanmoins, c'est un fait que nous avons subi de nombreuses persécutions au nom de Jésus. Cela ne peut ni se justifier ni s'expliquer. Mais il est vital de reconnaître qu'une personne ne doit pas accepter ou rejeter Jésus parce que ceux qui se disent être ses disciples n'observent pas ses enseignements. Les atrocités commises au nom de Jésus déshonorent son nom parce que l'antisémitisme est un péché contre le Saint Nom de Dieu.
Si Jésus est vraiment le Messie, où donc est la paix ?
La paix qu'apporte le Messie est une paix du coeur qui, selon la Bible, surpasse l'entendement humain (Jean 14. 27). Même quand le monde est en guerre, ceux d'entre nous qui connaissons Jésus comme Messie, avons la paix de l'esprit et la paix avec les autres.
Il ne peut y avoir de paix réelle sur terre tant que nous n'aurons pas un changement de coeur pour rendre possible le Royaume de Dieu sur terre. Nous croyons que, finalement, toute la nation d'Israël connaîtra ce changement de coeur. Et le temps approche ou le Messie reviendra pour régner sur le trône de David. Alors il établira la paix sur toute la terre (voir Esaïe 2. 2-4).
Depuis quand les juifs ont-ils besoin d'un médiateur pour atteindre Dieu ?
Il est vrai que le Judaïsme moderne n'enseigne pas le besoin d'un médiateur. En cela, il diffère du Judaïsme biblique. Moïse intercédait auprès de Dieu en faveur du peuple d'Israël et il parlait d'un autre, plus grand que lui, qui devait venir (Deutéronome 18. 15).
Le Judaïsme biblique non seulement requiert des médiateurs (les prêtres,Cohen), mais aussi une médiation par le sacrifice d'animaux et un jour d'intercession particulier, le Jour du Grand Pardon, Yom Kippour (voir Lévitique 16).
Le Judaïsme moderne n'a pas de médiateur. C'est une des raisons pour lesquelles nous devrions nous demander si Jésus n'est pas le Médiateur désigné par Dieu (Hébreux 9. 11-15).
Est- il vrai que "Juifs pour Jésus" s'adresse surtout aux Juifs éloignés du Judaïsme ?
Non. Les Juifs qui ont reconnu Jésus représentent diverses facettes de la pensée juive. Certains proviennent d'un milieu orthodoxe alors que d'autres étaient athées. Quelques-uns étaient éloignés du Judaïsme alors que d'autres étaient pratiquants.
Le coeur de l'appel est déterminé par une prise de conscience personnelle du péché et de la séparation d'avec Dieu. (Esaïe 59.2)
Est-ce un tort de faire du prosélytisme ?
Jésus a dit "Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au père que par moi" (Jean 14.6).
Nous avons trouvé, par Lui, la paix et la plénitude avec Dieu. C'est dans cette logique que nous voulons partager notre expérience, tout en sachant que la conversion de coeur est une expérience personnelle entre chacun et Dieu. La coercition n'a pas de place, mais nous aurions tort de ne pas vouloir vous persuader ! D'ailleurs, le terme "prosélytisme" signifie l'effort de conduire un non-juif au Judaïsme, action très prisée dans le Judaïsme de l'époque talmudique.
Nous ne cherchons ni à transformer un non-Juif en Juif ni un Juif en non-Juif. Nous voulons que chacun trouve sa vraie identité et intimité avec Dieu.
Yechoua lui-même a affirmé qu'il n'était "pas venu pour abolir la Torah mais pour l'accomplir"
Yéchoua est le nom hébreu de Jésus, qui signifie "l'Eternel sauve".
www.juifspourjesus.org