que pense tu alors de ce verset ?
psaume 83 :19. Ils pénétreront, oui, toi, ton nom, IHVH-Adonaï, toi seul,
Suprême, sur toute la terre !
Il existe de nombreux versets bibliques construits de la sorte : « …dont le nom est yhvh… »
Eh quoi, faut-il en déduire que dieu a un nom ? Qu'il vient et présente sa carte d'identité, disant :
« Tu vois, lis, ma carte d'identité stipule "yhvh", c'est bien moi. »
Les juifs font d'abord découvrir au civilisations que le paganisme n'est pas la divinité mais seulement
la diversité des forces administrant la terre et les cieux, d'où Elohim, ou Elokim : « les forces » littéralement,
c'est-à-dire que dieu lui-même est maître de toutes ces forces et au-dessus d'elles,
d'où encore l'armée des cieux et le dieu des armées.
Les juifs qui s'adonnent à la guematria argumentent d'ailleurs sur le fait
que Elohim et Nature (hateva) ont la même valeur numérique.
Ensuite les juifs construisent un temple vide, où dieu en personne n'a pas de visibilité, pas d'image
et pas de nom qu'on puisse assimiler à un nom d'une divinité comme le fait le paganisme (baal, astarté, zeus…).
Il est l'Être de qui toute vie a reçu la vie, il n'est définissable comme le serait un autocrate.
L'identité de dieu est définie par un verbe être (en hébreu biblique le présent ne se conjuge pas),
de fait on peut quasiment pas traduire la réponse que reçu Moïse : c'est une sorte de « Je serai ce que je serai »,
ou « l'être du devenir ». Car l'Être est libre, non statique. Il est une possibilité continuelle de changement,
tout en demeurant ce qu'il est : Infini. Ce que dieu n'est pas arrêté dans une identité fixe qui serait limitée à son identité précisément.
Il ne faut pas faire dieu à son image — dieu est l'infini des possibles, il n'a pas de commencement ou de fin, pas d'identité,
tel est son identité, l'absence de limites.
C'est pourquoi Fabre d'Olivet traduit le tétragramme d'une manière très pertinente : l'Être-des-êtres.
Il le lit d'ailleurs IHÔAH. Bien plus subtil encore, il traduit Elohim par « LUI-les-Dieux ».
De là, le NT parle du fait que chaque homme recevra un nom que lui seul connaît.
C'est-à-dire que chaque-un sera unique, comme dieu est unique.
Nous ne sommes pas des clones d'une émanation divine nauséabonde et englobant tout sous son autoritarisme.
De là encore le nom que le christ dévoile, le vrai nom de dieu : Père.
En effet, Elhoim est le principe, je dirais Créateur, mais dieu, l'Être personnel est Engendreur.
Il est Père et donne à ses fils d'être tel que lui, des êtres personnels, ayant leur propre autonomie.
Par l'esprit qui leur est donné ils deviennent des individus uniques dont le nom est unique,
c'est-à-dire dont la Personnalité est unique — ils sont Une Personne. Leur volonté est leur volonté,
non pas l'obéissance à une volonté totalisante et soumettant une troupe de clones sans liberté.
Et pourtant ces volontés s'unissent à la perfection dans le sens qu'elles ne sont pas antagonistes.
Pourquoi ?
Parce que rien ne leur est impossible, aussi nul ne convoite ailleurs ce qu'il peut être et avoir en lui-même.
L'amour peut ainsi exploser ! Car la frustration et la lutte pour être ce que je veux être n'est plus,
pas plus que celle pour avoir ce que je veux avoir, créer ce que je veux créer… etc.
De fait, les souffrances que cela engendre ne sont plus, ni les vols, ni les meurtres…
Les fils de l'homme, amants de la liberté aiment l'autre, le frère, celui qui aussi est amant de la même liberté
et dans sa liberté infinie chacun puise ce qu'il est lui-même, en dieu, l'Être-des-êtres.
Il a puisé et il est devennu son Nom propre et particulier que nul ne connaît.
Il y a une intimité dans l'être, la totale transparence serait une perte de ma particularité,
aussi l'esprit s'incarne, corps et âmes incorruptibles, lesquels sont l'expression de mon « je suis ».
Si il n'y avait pas d'incarnation, où serait l'identité propre à chaque-un ?
Chacun serait une transparence au travers de laquelle tous pourraient passer.
La liberté individuelle serait un leurre, l'amour serait une espèce d'orgie au lieu d'être une rencontre
librement consentie. Aimer, n'est-ce pas se donner sans pourtant se perdre totalement ?
Et quand on se donne c'est pour se reprendre sans qu'il y ait un dommage. Car l'autre n'est pas un besoin ni une nécessité.
La transparence, c'est-à-dire le même nom pour tous serait un amour comme dans une sorte de mélange étrange,
là où des fluides se mêlent et ne se reconnaissent plus pour ce qu'ils sont en particularité,
une violation continuelle de l'être en somme.
bien à toi.