Bonjour Karlo,
Karlo a écrit :Bien sûr qu'il y a autant de morales qu'il y a d'individus.
Donc cela n'a aucun sens de parler de morale athée.
Karlo a écrit :Et bien... de nos morales.... La tienne, la mienne, celle de ton père, celle du mien, celle de mon voisin de pallier, celle de la fille que tu as croisée dans la rue tout à l'heure... Nos morales, quoi... Je ne vois pas bien comment faire plus clair...
Sincèrement j'ignore si tous ces gens, dont moi, suivons une morale.
Nous avons, certes, des comportements qui sont du champ de la morale, mais nos réponses à une situation donnée suivent-elles une morale qui préexistait à cette situation ou bien relève-t-elles d'automatismes comportementaux, de notre inconscient, de la pulsion irrépressible, de notre spontanéité, d'un pragmatisme plus ou moins bien éclairé, du hasard...
Pourquoi parler de UNE MORALE si la cohérence de nos comportements n'est pas lié à un système intellectuel préétabli propre à orienter nos choix et nos comportements ?
Karlo a écrit :
Par exemple, quand le pape appelait à la croisade en terre sainte, ca ne choquait personne.
Imaginez ce qui se passerait aujourd'hui si le pape appelait les chrétiens à aller conquérir Jérusalem par la force...
Mais s'agit-il de morale ou de statut actuel du Pape ? car la situation a changé, le Pape disposait d'un vrai pouvoir temporel, d'un vrai état et d'une armée, la guerre était un état de fait quasi-permanent... De surcroît cet appel répondait, fût-ce tardivement pour des raisons géopolitiques, à l'agression musulmane et à la conquête arabe.
Nous savons aussi que lorsque Benoît XV a développé des efforts pour interrompre la boucherie de la Grande Guerre, cela a choqué des tas de beaux esprits.
Aujourd'hui des tas d'intellectuels respectables font des appels à des interventions armées, au nom de vagues considérations humanitaires, et ça ne choque personne.
Inversement, il y a des gens qui réclament des casques bleus en Palestine et des contrôles internationaux sur la colonisation juive, et l'opiniâtre refus israélien ne choque personne.
Mais pour tous ces gens qui sont choqués ou tous ceux qui ne le sont pas, parle-t-on ici de morale ou de réalisme ?
Enfin, le capitaliste qui licencie malgré ses énormes bénéfices refuse d'être soumis à un jugement moral, pour lui il ne fait que suivre le comportement rationnel du capitaliste qu'il est.
Voilà pourquoi je ne crois pas que l'on puisse galvauder le terme MORALE pour y faire entrer tout ce qui semble régir nos comportements. Le machiavélisme peut régir nos comportements, et pourtant il est rare d'associer le machiavélisme à une morale.
Très cordialement
votre sœur
pauline