ChristianK a écrit :Pourquoi l'athéisme est une croyance.
Je m'apercois tout à coup que les notions de théisme faible et athéisme faible forcent trop le langage et que j'ai fait une erreur en concédant, comme on le disait, que ne pas croire était un athéisme. Je pensais pouvoir réinterpréter et traduire les choses pour coller à ce vocabulaire mais quelque chose d'important accroche.
En effet, on arrive à des athées théistes et des théistes athées, et là ca va trop loin. Car
-ne pas croire non-X = théiste faible
-ne pas croire X = athée faible
C'est toi qui y arrive.
ChristianK a écrit :Mais l'athée faible qui refuse d'affirmer l'inexistence de Dieu, pour n'importe quelle raison, est un théiste (faible)! D'ou d'ailleurs la bizarrerie de départ: un athée qui dit je ne crois ni que Dieu existe ni qu'il n'existe pas.
Parce l'athéisme est une absence de croyance en l'existence d'une entité donnée. C'est une réponse à une affirmation.
Non TU Vois. Nous, nous faisons plus simple.
Tu affirmes X. Il n'y a pas de preuves pour X donc on ne croit pas l'affirmation X.
ChristianK a écrit :IL faut noter que ceci n'est pas une contradiction formelle, ou logique, mais seulement langagière, donc apparente, on appelle cela un "paradoxe". Je crois toutefois que bien que tolérable en soi (avec toutes les explications) elle est intolérable pour la clarté et on doit l'éliminer si possible.
ChristianK a écrit : 2 choses nous acculent à cette découverte, et elles semblent inévitables:
-l'évidence que l'athéisme fort est une position (Sartre, avec arguments philosophiques, l'homme de la rue qui dit que le Dieu Xtien n'existe pas car il ne peut être bon et tout-puissant étant donné le mal dans le monde, aussi la simple afirmation gratuite que Dieu n'existe pas pcq on ne le veut pas)
-et la déduction que s'il y a 2 athéismes, il y aura 2 théismes; si on nomme athée ne pas croire en X, comment ne pas nommer théiste ne pas croire en non-X, comment pourrait on justifier un bris de symétrie? Et comment diable nommer la non croyance en l'inexistence de Dieu? je ne vois pas.
Parce qu'il n'y a pas que deux théismes ou athéismes, d'une part. La différence entre une athée et un théiste, c'est un dieu.
Et un théisme est une
croyance spécifique, avec son lot d'affirmations, qui elle-même rejette d'autres théismes. Donc le théisme n'est pas comme non-croyance en non-x.
ChristianK a écrit :Il faut renoncer à 1 de ces 2 choses et je ne vois pas comment. C'est d'ailleurs pourquoi il y a eu des bizarreries dans ces pages ou on disait que l'athéisme fort est inintéressant, qu'on s'en fiche, qu'il est impossible, improuvable, sans conséquence, sans importance, comme si on voulait contourner la question, ne pas la traiter. Pourtant, même en concédant tout ca par hypothèse, n'est -il pas évident que le théisme faible (ne pas croire non-X) va rester tout aussi pertinent que l'athéisme faible?
Non l'athéisme que tu dis fort est une position qui existe. Et nous acceptons qu'elle existe.
Le théisme faible, ici, n'est pas une affirmation, c'est une croyance du type : je ne sais pas si Dieu existe mais je crois en l'existence de ce Dieu.
Tu n'as pas de carré logique puisque tu places une troisième position neutre.
Notre carré logique est beaucoup plus simple et surtout plus proche de la réalité
Theisme gnostique : affirmation de l'existence de Dieu : affirmation X
Théisme agnostique : croyance en l'existence de Dieu : croyance en X
Agnosticisme athée : non-croyance en l'existence de Dieu : non-croyance en X
Athéisme gnostique : Affirmation de l'inexistence de Dieu : affirmation non-X
Les degrés de croyances ou de scepticisme sont variables.
Tu as un portrait complet. Sans avoir à te prendre la tête avec des non croyance en non-inexistence qui ne mènent nulle part
ChristianK a écrit :Au delà du langage, il y a un autre argument, que j'aurais du voir plus tot: X et non X sont des contradictoires (comme blanc et non blanc, par distinction avec blanc et noir qui sont des contraires). Or l'opposition des contradictoires est stricte: si l'une est vraie l'autre est fausse et vice-versa. donc en disant je ne crois pas X et je ne crois pas non X, je ne puis ignorer que l'une est vraie et l'autre fausse. Pourquoi donc, quelle peut être mon unique raison de ne croire ni l'une ni l'autre? Clairement, c'est pcq je ne sais pas laquelle est vraie, et ne pas savoir (en ce cas ci: savoir que croire) c'est simplement être agnostique. Cette position doit donc être agnostique, et non athée ni théiste.
L'athéisme doit donc forcément croire à une inexistence et l'athéisme est nécessairement une croyance. Naturellement cette croyance implique à son tour l'incroyance à une existence.
Combien de fois faudra t-il expliquer que l'agnosticisme est une déclaration d'impossibilité de savoir et non pas une croyance sur l'existence d'une entité ? Agnosticisme c'est, on ne peut prouver donc on ne peut affirmer. On l'oppose au gnosticisme qui affirme qu'on peut avoir accès le divin.
Une croyance est une opinion sur une question, et de base sur une question qui n'a pas de réponse. Sinon on saurait.
ChristianK a écrit :Je crois que ces résultats constituent un progrès.
Non, tu te prends la tête sur des concepts flous. Tout ça pour abaisser les athées au même niveau que les croyants. Présentez un Dieu et on y croira. D'ici là, laissez-nous en paix avec votre croyance.
ChristianK a écrit :Si les choses sont ainsi, pourquoi donc un bon nombre soutiennent-ils autre chose?
Parce que notre logique est moins tordue que la tienne.
ChristianK a écrit :Certes, ils veulent éviter un fardeau de preuve, mais au delà je pense qu'ils tombent inconsciemment dans le sophisme ad ignorantiam, qui n'est pas si facile à voir: ils passent sans bien s'en apercevoir de je ne crois pas X à je crois non-X; à la question croyez-vous en Dieu ils répondent non je n'y crois pas et s'imaginent avoir affirmé son inexistence (je crois qu'il n'existe pas).
Le terme agnostique athée peut servir à camoufler cela car il permet plus facilement d'éviter de voir que l'athée est un croyant .
Non, il n'y a pas de tentative d'éviter le fardeau de la preuve. Elle est sur les épaules de celui qui affirme quelque chose. Ici l'existence d'une entité. En l'absence de preuve, ne pas y croire est la position par défaut. C'est le BA-ba.
Vouloir la retourner, c'est fallacieux.
ChristianK a écrit :Si on fait le carré logique complet, dans la catégorie agnostique, on a:
-agnostique croyant théiste (théisme fort)
-agnostique incroyant théiste (théisme faible) (pas croire non-x)
-agnostique incroyant athée (athéisme faible) (pas croire x)
-agnostique croyant athée (athéisme fort)
Si on pense que la catégorie agnostique croyant athée est linguistiquement intolérable, que ferons-nous? Nous ferons comme le bon sens, plus élégant: nous éliminerons les 2 catégories "incroyants" et les appellerons des agnostiques (au plan de la croyance), les athées et les théistes seront seulement ceux qui croient. Si nous faisons ca dans le cadre ci-haut nous arrivons à une autre bizarrerie, la catégorie des agnostiques agnostiques
C'est ton cheminement logique qu'on devrait éliminer.