Par Julien Ribic
D’après leurs écrits, « les Témoins de Jéhovah forment le peuple le plus heureux sur terre ». D’après des études et constatations faites, le nombre de Témoins de Jéhovah traités par des psychothérapeutes est proportionnellement au-dessus de la moyenne.
Quelles sont les raisons de ce pourcentage élevé de maladies psychosomatiques chez les témoins de Jéhovah ?
Les Témoins de Jéhovah connaissent cette pression permanente de « remplir ce devoir sacré de prédication ». Depuis plus qu’un siècle, le temps qui reste est limité. De mon temps en tant que Témoins de Jéhovah (de 53 à 65), le thème des congrès était déjà «C'est plus tard que vous ne le pensez».Depuis novembre 1995, ce n’est plus »cette génération qui ne passera pas avant que la fin n’arrive », mais c’est pour « très bientôt ». Il y a ce rappel incessant « de déterminer ce qui fait perdre le temps », « d’utiliser sagement le temps », de ne pas se laisser voler du temps », « de racheter du temps » (Ministère du Royaume Janvier 2004) pour le service de la prédication.
Il y a les nombreuses réunions. Pratiquement les mêmes sujets sont traités semaine après semaine, mois après mois et année après année. Les mêmes citations sont reprises et le Témoin de Jéhovah entend toujours les mêmes réflexions. Il s’en suit une insensibilité spirituelle et un déphasage complet par rapport au monde qui l’entoure. Il subit un vrai lavage de cerveau qui à la longue lui enlève toute personnalité propre. A la fin, le Témoin de Jéhovah survole seulement les thèmes et souligne rapidement les réponses. Il reste sur sa soif de spiritualité d’où contrariété et insatisfaction.
Il y a aussi cette impossibilité de parler avec un frère de ses doutes, de ses déceptions. Celui qui critique ou a des doutes est considéré comme faible, comme immature ou comme quelqu’un sous la domination de Satan. Si quelqu’un parle avec un frère de sentiments négatifs, il doit craindre que celui-ci, suite aux instructions reçues, le signale au comité judiciaire, d’où risque d’exclusion. C’est pour cela que l’amitié vraie n’existe guère chez les Témoins de Jéhovah. Il n’y a pas non plus de discussion ouverte sur des thèmes bibliques. Tout ce refoulement conduit à des dépressions, un sentiment de culpabilité, à une nervosité permanente et finalement le Témoin de Jéhovah devient agressif.
En plus, les enfants Témoins de Jéhovah sont frappés à outrance. Les Témoins de Jéhovah ne discutent pas honnêtement entre eux de toutes ces questions qui les préoccupent
Derrière une façade d’une certaine joie (crispée et commerciale), les Témoins de Jéhovah se surveillent mutuellement sur leur « bonne santé spirituelle », c'est à dire leur parfaite docilité à l’organisation. Il n’est pas rare que cela dégénère en menaces, jalousies, calomnies.
Celui qui découvre les contradictions entre l’idéal et la réalité doit se taire. Beaucoup de Témoins de Jéhovah le démentent et croient avec entêtement ce que dit la Société des Témoins de Jéhovah. De ce fait ils sont toujours sur la défensive.
Les Témoins de Jéhovah se sentent aussi constamment attaqués, ils ne sont pas capables de voir la réalité en face et cela conduit avec le temps à des conflits intérieurs. Dans leur subconscient, les doutes sont là. La dépression, l’asthme, la tension, les ulcères et d’autres maladies s’en suivent. Pour la Société des Témoins de Jéhovah, ces problèmes sont toujours extérieurs à eux.
Souvent on donne la faute à Satan. Chez les Témoins de Jéhovah, ces malades ne peuvent compter sur aucune compassion. « Ils ont sûrement été punis par Jéhovah à cause d’un manquement ». Une baisse de l’activité, même pour maladie est considérée comme suspecte. Le Témoin de Jéhovah est alors considéré comme spirituellement faible. Bientôt ses « frères »se tiendront à l’écart et il sera de plus en plus isolé, abandonné par tous, au fond du gouffre.
Le problème principal de tout groupement religieux est la question : Comment éluder toute critique interne ou externe ? Le chemin normal serait l’exposé et l ‘examen des faits, la critique constructive et le compromis. Chez les Témoins de Jéhovah ce n’est pas le cas. Tout dialogue serait le début de la fin. Le chemin choisi est celui de l’interdiction, de toute critique et celui des sanctions. Celui qui critique a perdu « l’esprit de Jéhovah ». Il a été induit en erreur par des démons. Il n’y a qu’une seule sanction : l’exclusion.
D’après leur enseignement c’est la perte de la vie éternelle. Cette sanction est acceptée par tous, car chez les Témoins de Jéhovah, la pensée est dirigée. On les inonde de publications, de brochures, de tracts etc. Ils n’ont plus le temps pour une réflexion personnelle.
Cette soit disant « harmonie extérieure « repose sur une énorme pression psychique intérieure. Ces rappels permanents pour une plus grande activité dans le service de maison en maison, une diminution des heures de travail lucratives conduit à des échecs bien souvent. Ce n’est pas quelque chose d’humain, mais c’est considéré comme une faute devant Dieu, d’où sentiment de culpabilité.
Le Témoin de Jéhovah est soumis à des contradictions permanentes : Tout est considéré comme volontaire, mais en réalité l’obligation est insidieusement dissimulée. C’est bien de pratiquer un sport, d’aller au théâtre, d’avoir un hobby, mais c’est déconseillé. Faire une fête ou offrir un cadeau, n’est certainement pas mal, mais les Témoins de Jéhovah le font toute l’année, disent-ils... La danse peut être une activité saine et utile, mais on y boit trop et il y a des comportements sexuels scandaleux. On y est en mauvaise compagnie.
Tout ce double langage crée des manquements, des déficits et souvent frustration et mélancolie.
Les exclusions sont aussi sources d’énormes souffrances. pour celui qui est concerné et la famille.
Ils doivent haïr l’exclu, devenu un apostat. On n’a pas le droit de les saluer, ni de manifester un geste d’amitié. Cette attitude contraire à l’Évangile conduit également à des maladies psychosomatiques. On peut s’imaginer le cas de ceux qui étaient dans l’organisation pendant trente ou quarante années. Je citerai à ce sujet un passage du livre « Aimer ou périr » du psychiatre Smiley Blanton : « Sans l’amour du prochain, égards et estime pour autrui, l’homme risque effectivement toutes sortes de maladies de l’esprit et du corps. «Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent» c’est peut-être là une médecine bien amère à avaler, mais vous découvrirez que, dès le moment où elle a atteint votre cœur, elle est une source de force et de paix…Cela vous épargnera une légion de maladies [ATTENTION Censuré dsl] et graves ».
On pourrait encore ajouter les fêtes au cours de l’année, tous ces interdits. L’observation de toutes ces règles crée des tensions internes. Le Témoins de Jéhovah doit correspondre à l’image que la Société des Témoins de Jéhovah donne d’eux, « les plus purs, les mieux organisés, les plus honnêtes, les plus travailleurs ».
Tous ces facteurs et d’autres paralysent le Témoin de Jéhovah. Il devient incapable de prendre une décision personnelle. Il est dépendant des recommandations de la Société des Témoins de Jéhovah. La créativité personnelle est anéantie. Il est vulnérable, d’où ce nombre élevé de malades psychosomatiques chez les Témoins de Jéhovah.
Références :
-Brochure « Brücke zum Menschen »107/108 (Pont vers l’homme), éditée par les ex-Témoins de Jéhovah en Allemagne.
-Jerry Bergmann « Zur seelischen Gesundheit der Zeugen Jehovas ( La santé psychique des Témoins de Jéhovah)
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