francis a écrit :Le tu hairas ton ennemi ne figure pas dans la loi, mais certains
l enseignaient en limitant la notion de prochian aux membres du peuple Lv 19:18 voir 47 et la question Lc 10:29 ainsi que la réponse de jésus
v 30-37 . On s appuyait aussi sur d autre textes de A.T Ps. 139.19-22
a+++
http://ghansel.free.fr/benamoze/ben_ch8.html
…ce prétendu précepte de «
haïr l'ennemi ». Bien plus,
nous avons constaté l'absence absolue d'un pareil commandement dans la loi mosaïque et dans les écrits des Rabbins…
…
Dirons-nous que Jésus ait oublié les plus formelles prescriptions de la loi mosaïque ? Il y a deux passages où la charité est commandée envers l'ennemi ; et, chose surprenante ! dans l'un comme dans l'autre
le précepte mosaïque, déjà si grand et si noble par lui-même, acquiert une valeur mille fois plus délicate, plus élevée encore, par l'interprétation des Pharisiens. Singulière destinée de leurs écrits, de venir à chaque pas démentir les inconcevables imputations de l'Évangile ! Je dis inconcevables, à moins qu'elles n'aillent à l'adresse de ces faux Pharisiens, flétris par le Talmud lui-même comme nous l'avons déjà remarqué. -
Ne hais pas ton frère en ton cœur, mais reproche-lui sa faute et tu n'auras point de péché,
enseigne Moïse. -
Serait-il moins rigoureux dans la pratique ? Ne te venge pas, et ne garde pas rancune à tes concitoyens, mais tu aimeras ton prochain comme toi-même : je suis l'Éternel (Lévitique, XIX, 17,18). Ainsi
l'Israélite ne doit pas se venger, non seulement de son concitoyen comme le ferait supposer la première désignation, mais de quelque homme que ce soit, comme l'indique assez « l'amour de notre prochain » mis en opposition avec la « vengeance » de la première partie du verset, et comme il résultera tout à l'heure d'un autre passage. ….
Mais ce qu'il serait injuste de cacher, c'est la part considérable que les Pharisiens ont prise à cette loi du pardon. Quelle noblesse, quelle générosité, que d'égards minutieux pour la dignité de nos semblables ! «
Qu'est-ce que la vengeance, demandent les Pharisiens ? - Prête-moi ta faux. Non, je ne te la prêterai pas, comme tu ne m'as pas prêté la tienne l'autre jour : voilà la vengeance. - Prête moi ta faux. Oui, je te la prête, quoique tu m'aies refusé la tienne l'autre jour : voilà la rancune ». Peut-on concevoir des sentiments plus délicats ? Et pourtant cela n'est pas le texte de Moïse. Moïse dit ailleurs : «
Si tu vois le bœuf de ton ennemi ou son âne égarés, tu les lui ramèneras... Si tu vois l'âne de ton ennemi pliant sous sa charge, est-ce que tu t'abstiendras de l'aider ? Non, travaille avec lui à relever sa bête … Pourtant la Loi garde le silence. Terrible alternative ! Mais elle n'en est pas une pour les Pharisiens, qui en termes exprès nous apprennent que c'est l'ennemi qu'il faut d'abord secourir….
…Les paroles des Moïse «
Tu ne haïras pas l'Egyptien, car tu as été étranger dans son pays,
seraient la plus sanglante des ironies, si elles n'étaient le plus incroyable prodige de charité. Est-ce là ce qui s'appelle haïr ses ennemis ? Aussi les prophètes ne firent qu'obéir à l'esprit mosaïque en insistant sur le pardon des injures. N'est-ce pas Salomon qui a dit (Prov. XXIV, 17,18) : «
Si tu vois tomber ton ennemi, ne t'en félicite pas ; s'il trébuche, que ton cœur n'en soit pas réjoui, de peur que l'Éternel ne le voie, qu'il ne te condamne, et ne fasse retomber tout le mal sur ta tête ». N'est-ce pas lui qui a dit (Ibid. XIX,11) : «
L'homme raisonnable est magnanime, il met sa gloire à pardonner l'injure ? » -
Qui se réjouit du mal d'autrui, dit-il ailleurs ( Ibid. XVII, 5), il ne lui sera point pardonné à lui-même »….
…
C'est, dit le Midrasch Rabba, comme s'il lui disait :
Imite-moi. Dieu ne rend-il pas le bien pour le mal ? Eh bien toi aussi, tu dois rendre à Israël le bien pour le mal (Chemot Rabba, sect. XXVI)…
…
Est-il permis, du moins, d'appeler la vengeance divine sur la tête de nos persécuteurs ?
Et Paul a-t-il fait entendre une morale nouvelle, inouïe en enseignant :
Bénissez ceux qui vous persécutent et ne les maudissez point ? Les Pharisiens, dont il se professe le disciple, en disent autant, peut-être davantage ; car non seulement ils ne veulent pas qu'on maudisse l'ennemi, mais même qu'on l'accuse, ni qu'on se plaigne de lui au tribunal divin. «
Malheur à celui qui réclame, plus encore qu'à celui contre qui on réclame » (Talmud, Baba Kamma, p. 93)…
CECI NE FAITQUE CONFIRMER MES DIRES