L'enfer comme le défini la bible ou comme le défini les religions
Mot par lequel des versions françaises de la Bible rendent, parfois ou toujours, le terme hébreu she’ôl et le terme grec haïdês (AC ; Od [5 fois]). Dans la Traduction Œcuménique de la Bible, le mot “ enfers ” rend she’ôl 29 fois. Mais ce mot n’est pas systématiquement traduit ainsi, puisqu’on trouve aussi les leçons “ séjour des morts ” 33 fois, “ fosse ” 2 fois et “ mort ” 1 fois. Quant à haïdês, il est rendu 5 fois par “ séjour des morts ”, 4 fois par “ Hadès ”, et 1 fois par “ mort ” dans les Écritures grecques chrétiennes.
D’autres versions françaises traduisent, selon les textes, le mot hébreu she’ôl par “ sépulcre ”, “ tombe ”, “ tombeau ”, “ séjour des morts ” (AC ; Li ; Od ; Sg ; ZK), ou bien, également selon les textes, le transcrivent “ shéol ”, “ chéol ”, “ Cheol ” ou “ Schéol ”. (Ch ; Da ; Jé ; MN ; Os ; Pl ; ZK.)
Si le mot “ enfer ” traduit ces termes bibliques originaux de façon si peu satisfaisante, c’est en fait en raison de ce qu’il évoque aujourd’hui. Concernant le mot français “ enfer ”, le Dictionnaire historique de la langue française (par A. Rey, Paris, 1992, vol. 1, p. 691) explique que ce mot “ vient de l’adjectif latin classique infernus ‘ du bas, d’un lieu inférieur ’ ”. À l’origine, par conséquent, le mot “ enfer ” n’évoquait pas la chaleur ou les tourments, mais simplement un ‘ lieu en bas, en dessous ’. Le dictionnaire précité montre que “ de la valeur étymologique du mot ‘ lieu inférieur ’ vient en moyen français le sens technique de ‘ réceptacle au bas d’un moulin ’ ”.
Aujourd’hui, le sens donné au mot “
enfer ” est celui que mettent en scène Dante dans la Divine Comédie et J. Milton dans Paradis perdu.
Cette signification est complètement étrangère à la définition originale du terme.