Posté : 03 avr.09, 22:29
Il me semble que l'on s'égare ici dans les attaques personnelles et les hors-sujets.
Le sujet, déjà vaste, est l'interprétation du texte de Matthieu 24:45-50, concernant l'histoire de l'esclave établi par le maître pour donner la nourriture aux domestiques.
J'ai expliqué dans des posts précédents ce que je lisais dans le texte de Matthieu 24:45-50 : une parabole sur l'alternative qui est posée devant chaque chrétien de s'acquitter correctement ou pas de sa tâche en l'absence du Maître. Ce en quoi elle est riche d'enseignement pour chacun d'entre nous encore aujourd'hui, près de 2000 ans après son énonciation.
Je constate que les Témoins de Jéhovah ont une autre approche.
Les Témoins de Jéhovah interprètent cet extrait biblique comme l'annonce prophétique de l'établissement, dans l'Histoire, d'une classe de chrétiens qui serait chargée, en l'absence de Jésus, de fournir la nourriture spirituelle à l'ensemble de la maisonnée du Christ. Et bien évidemment, cette classe, à l'heure actuelle, ne serait constituée que de Témoins de Jéhovah, la seule dénomination (à les entendre) agréée par Dieu de nos jours.
Leur interprétation est donc à la fois historisante et personnelle : ils croient en une réalisation historique du récit consignée en Matthieu 24 (d'où leur vision de ce texte comme une prophétie et non comme une parabole), et ils se l'appliquent uniquement à eux-mêmes (ce que, bien sûr, ils ne peuvent qu'être les seuls à faire : même si d'autres groupes tentaient la même démarche, jamais ils ne verraient en "l'esclave fidèle et avisé" uniquement des Témoins de Jéhovah).
Cette interprétation jéhoviste repose ainsi, il me semble, sur une réduction drastique du texte de Matthieu 24:45-50 puisqu'ils n'y voient pas là un récit didactique à portée générale mettant chaque chrétien devant une alternative, et qu'en outre, ils restreignent son champs d'application aux seuls "membres oints" (144 000 personnes).
Autrement dit, d'après les Témoins de Jéhovah, Jésus n'aurait pas voulu que l'ensemble de ses disciples présents et à venir tirent une morale de l'histoire qu'il racontait ; il aurait en fait adressé un message précis, une annonce prophétique à un tout petit groupe, une élite. Et plus étrangement encore, cette élite, pendant la grande majorité du cours du temps, aurait été incapable et de se reconnaître en tant que cette élite, et d'appliquer correctement les paroles "prophétiques" de son Maître ; tout en conservant toutefois, dans l'esprit des TJ actuels, son "titre" d'esclave "fidèle et avisé".
Je m'en tiens au texte, les Témoins de Jéhovah veulent faire rentrer ce passage dans une réalisation historique pour laquelle ils sont prêts à la fois à malmener le texte (dédoubler l'esclave en deux groupes distincts existants dans la même réalité ; en "flouter les franges" que constituent le départ et le retour du maître...) et à réclamer un acquiescement à leur théorie historisante sans daigner la soutenir par aucune preuve factuelle.
C'est là où, à mon sens, leur théorie ne tient pas la route : on ne peut pas faire dire au texte biblique et à l'Histoire ce que l'on veut qu'ils disent, en se dispensant de toute preuve solide, d'une argumentation "en béton" et d'un minimum d'attention pour les opinions contradictoires.
Avec tout ce que l'on sait aujourd'hui de l'histoire du christianisme, et de celle des Témoins de Jéhovah, on ne peut plus s'en tirer par un appel à l'autorité, un mépris non déguisé pour l'intelligence d'autrui et un passage en force d'interprétations non étayées.
Alors finis les insultes ad hominem et les collages d'extraits mal digérés de l'opinion d'un groupe auto-proclamé "esclave fidèle et avisé" qui demande qu'on le croit sur parole ; pour toute interprétation historisante, je réclame des faits, des faits et encore des faits, pas de l'uchronie.
Le sujet, déjà vaste, est l'interprétation du texte de Matthieu 24:45-50, concernant l'histoire de l'esclave établi par le maître pour donner la nourriture aux domestiques.
J'ai expliqué dans des posts précédents ce que je lisais dans le texte de Matthieu 24:45-50 : une parabole sur l'alternative qui est posée devant chaque chrétien de s'acquitter correctement ou pas de sa tâche en l'absence du Maître. Ce en quoi elle est riche d'enseignement pour chacun d'entre nous encore aujourd'hui, près de 2000 ans après son énonciation.
Je constate que les Témoins de Jéhovah ont une autre approche.
Les Témoins de Jéhovah interprètent cet extrait biblique comme l'annonce prophétique de l'établissement, dans l'Histoire, d'une classe de chrétiens qui serait chargée, en l'absence de Jésus, de fournir la nourriture spirituelle à l'ensemble de la maisonnée du Christ. Et bien évidemment, cette classe, à l'heure actuelle, ne serait constituée que de Témoins de Jéhovah, la seule dénomination (à les entendre) agréée par Dieu de nos jours.
Leur interprétation est donc à la fois historisante et personnelle : ils croient en une réalisation historique du récit consignée en Matthieu 24 (d'où leur vision de ce texte comme une prophétie et non comme une parabole), et ils se l'appliquent uniquement à eux-mêmes (ce que, bien sûr, ils ne peuvent qu'être les seuls à faire : même si d'autres groupes tentaient la même démarche, jamais ils ne verraient en "l'esclave fidèle et avisé" uniquement des Témoins de Jéhovah).
Cette interprétation jéhoviste repose ainsi, il me semble, sur une réduction drastique du texte de Matthieu 24:45-50 puisqu'ils n'y voient pas là un récit didactique à portée générale mettant chaque chrétien devant une alternative, et qu'en outre, ils restreignent son champs d'application aux seuls "membres oints" (144 000 personnes).
Autrement dit, d'après les Témoins de Jéhovah, Jésus n'aurait pas voulu que l'ensemble de ses disciples présents et à venir tirent une morale de l'histoire qu'il racontait ; il aurait en fait adressé un message précis, une annonce prophétique à un tout petit groupe, une élite. Et plus étrangement encore, cette élite, pendant la grande majorité du cours du temps, aurait été incapable et de se reconnaître en tant que cette élite, et d'appliquer correctement les paroles "prophétiques" de son Maître ; tout en conservant toutefois, dans l'esprit des TJ actuels, son "titre" d'esclave "fidèle et avisé".
Je m'en tiens au texte, les Témoins de Jéhovah veulent faire rentrer ce passage dans une réalisation historique pour laquelle ils sont prêts à la fois à malmener le texte (dédoubler l'esclave en deux groupes distincts existants dans la même réalité ; en "flouter les franges" que constituent le départ et le retour du maître...) et à réclamer un acquiescement à leur théorie historisante sans daigner la soutenir par aucune preuve factuelle.
C'est là où, à mon sens, leur théorie ne tient pas la route : on ne peut pas faire dire au texte biblique et à l'Histoire ce que l'on veut qu'ils disent, en se dispensant de toute preuve solide, d'une argumentation "en béton" et d'un minimum d'attention pour les opinions contradictoires.
Avec tout ce que l'on sait aujourd'hui de l'histoire du christianisme, et de celle des Témoins de Jéhovah, on ne peut plus s'en tirer par un appel à l'autorité, un mépris non déguisé pour l'intelligence d'autrui et un passage en force d'interprétations non étayées.
Alors finis les insultes ad hominem et les collages d'extraits mal digérés de l'opinion d'un groupe auto-proclamé "esclave fidèle et avisé" qui demande qu'on le croit sur parole ; pour toute interprétation historisante, je réclame des faits, des faits et encore des faits, pas de l'uchronie.