pauline.px a écrit :<<<peux-tu donner une définition de dieu qui résiste à ma démonstration de son inexistence ?>>>
1) Pas facile car en choisissant de définir « exister » comme vous l’avez fait, le réel n’existant pas, la prudence serait de confesser seulement que Dieu est une réalité. Ce qui pourrait suffire à plus d'une bigotte comme moi.
Ce n'est pas que le réel n'existe pas, c'est que l'existence se définit par l'effet du réel sur l'entendement humain.
En même temps, si tu as une autre définition du mot « exister », nous pouvons l'examiner ensemble. Il se trouve juste que depuis Wittgenstein, en poussant la logique jusqu'au bout on revient toujours à une dépendance de l'existence au filtre cognitif du sujet connaissant.
pauline.px a écrit :2) Mais tant pis, je me lance en implorant votre indulgence, voici quelques essais :
« D-ieu est, et Il Se révèle à Sa guise, autrement dit D-ieu est la seule réalité dont l’examen ontologique ne peut se faire "naturellement" QUE dans un mouvement de D-ieu vers la pensée du sujet, un examen ontologique qui irait de la pensée du sujet vers D-ieu serait une illusion. »
Traduction : Dieu est ce qui est par révélation. Un tel dieu ne peut exister précisément à cause de la nature de l'entendement humain, laquelle est nécessairement à l'origine de l'examen ontologique. La seule possibilité d'existence d'un tel être serait donc le fameux "miracle épistémologique" que j'écarte en A1.
Shaena1 s'est précisément attaquée à ce point, mais je réfute ses arguments en fin de la page 2 de ce topique. Je t'invite à parcourir ma démonstration (de rME-A0 à rME-D2). Si tu y vois des points qui posent problème, n'hésite pas à me les signaler.
pauline.px a écrit :Alors, certes, la démarche épistémologique ne nous en apprend pas beaucoup sur D-ieu mais le contraire eût été surprenant.
Votre point A1 serait exorbitant si vous en profitiez pour qualifier de « surnaturel » une révélation divine, pourquoi l’opération de D-ieu serait-elle surnaturelle ? Nos inspirations sont-elles surnaturelles ? Tout le monde fait l’expérience du surgissement d’une idée inattendue, ce serait un vrai miracle si elle provenait du seul fonctionnement de notre cerveau, non ?
Cf. en particulier le point rME-B0.
pauline.px a écrit :« D-ieu existe indépendamment de tout sujet » Votre point C0 n’est qu’une profession de foi chargée d'écarter la définition ci-dessus.
Au contraire, c'est une conséquence logique de ce qui précède.
Comment quelque chose pourrait exister sans sujet puisque précisément l'existence se définit par l'effet du réel sur le sujet ? Supprimons l'un des deux termes et il n'y a plus d'existence. Définir une existence sans sujet, c'est comme définir une collision sans corps, une conversation sans interlocuteur, etc.
À moins, encore une fois, que tu ne puisses donner une nouvelle définition du mot "exister" qui soit opérante (compatible avec ce qui a déjà été prouvé) et n'ait pas comme conséquence sa dépendance au sujet. Permets-moi cependant d'en douter.
pauline.px a écrit :3 ) j’ai rencontré une difficulté avec le mot "objet"
Vous écrivez << tout objet (c'est-à-dire toute portion isolable du réel)...>>, j'ai pensé que vous suggériez par là qu’un objet est une partie du réel découpée selon les pointillés tracés par un sujet.
Puis vous semblez dire que les objets sont dans l’esprit du sujet et non dans le réel. J’en tire la conclusion que ce qui n’est pas isolable dans le réel n’est pas concerné par votre démarche épistémologique. C’est généralement admis pour D-ieu (dialectique immanence/transcendance).
Pourtant dieu est dans l'esprit du sujet, puisque le sujet le conçoit (toujours selon le même paradigme de l'agent surnaturel, d'ailleurs). Mais comment fait-il pour vérifier si ce concept décrit une réalité sinon par un processus mental qui ressortit entièrement de l'examen épistémologique ?
pauline.px a écrit :AU sujet de votre
Moi : A est vrai. Or A ⇒ B. Donc B est vrai.
Toi : Il existe d'autres manières de le montrer.
Moi : Peut-être. Mais est-ce que cela change le fait que B soit vrai ?
J'ai plutôt le sentiment d'un
Vous : pour tout A dont on connaît la valeur de vérité, Si A est Vrai, on constate que A n'entraine pas B donc B est Faux
Moi : Votre stock de A Vrais ne nous apprend rien sur B.
Ce n'est pourtant pas le cas, malgré ton "sentiment". (Incidemment, tu montres que le "sentiment profond" si souvent employé par les croyants ne peut en aucun cas constituer une preuve.)
Je vois très bien comment tu perçois les choses mais j'ai bon espoir que les développements auxquels je t'ai invitée plus haut te permettent un éclairage plus important.