Salut Paul Boulanger,
c'est LumendeLumine et pas LuminedeLumen (je n'aurais jamais dû choisir un nom aussi compliqué
)
Ta liste des caractéristiques de la nature humaine est un peu arbitraire. Je penche pour la définition classique: "L'Homme est un animal raisonnable".
Or en tant qu'animal, il est naturellement apte à
- survivre
- se reproduire
Et en tant que raisonnable, à
- connaître
- choisir librement
Maintenant, comparons avec ta liste. Se nourrir, bien sûr, puisqu'il faut survivre. Fairer ses besoins aussi, on ne veut pas exploser. Dormir, idem. Se battre, peut-être, en tant que c'est nécessaire à sa survie, où à protéger sa progéniture. D'où la doctrine de la défense légitime, qui est tout à fait compatible avec l'enseignement du Christ sur tendre la joue droite. Dans un cas on protège la vie, dans l'autre on interdit la vengeance. Se reproduire, nous y sommes appelés par vocation naturelle, c'est un fait. Avoir du pouvoir, dans la mesure où c'est utile, oui. Pantoufles et salle de bain...
Penser, bien sûr, puisque nous sommes raisonnables.
Tes exemples ne sont pas tous équivalents. Marcher, ce n'est pas une fin en soi; c'est ordonné aux grandes fins que sont la survie, la reproduction, la connaissance, la liberté. Nous sommes capables de marcher, mais marcher sert à faire quelque chose de plus important que marcher; c'est un moyen qui sert une fin plus grande. Ainsi, nous sommes libres de remplacer la marche par l'automobile là où l'automobile sert mieux ces fins plus grandes.
Avoir du pouvoir, ce n'est pas une fin en soi non plus. Les fins ultimes, je les ai nommées plus haut; avoir du pouvoir n'est souhaitable que pour servir ces fins. La démocratie, de ce point de vue, ne s'oppose pas à la nature humaine.
Le propre de l'homme, c'est la liberté et l'intelligence, bien entendu; mais en faisant usage de sa liberté, l'homme obéit justement à l'ordre naturel, puisqu'être libre est conforme à la nature humaine. L'usage de la liberté ne saurait consister à contredire la nature humaine, la liberté se détruirait elle-même; l'usage de liberté c'est de choisir librement ce qui est bon pour nous, et donc conforme à notre liberté.
Ne pas suivre ses instincts, ce n'est pas une règle absolue; parfois il est très bon de suivre ses instincts. Mais nous avons une faculté supérieure aux instincts, qui est l'intelligence, et par laquelle nous pouvons juger de nos instincts. Le but n'est pas de les contredire, mais de voir s'ils s'accordent où non avec notre bien. Là où notre instinct nous commanderait de s'enfuir dans telle situation donnée, mais l'intelligence verrait dans la fuite un risque plus grand, il faudrait rester sur place malgré l'instinct; ce serait non pas en désaccord mais en accord avec la nature humaine, qui veut qu'on choisisse ce qui favorise notre survie.
L'abstinence ne se justifie pas au regard de la nature, mais elle se justifie au regard de la religion, qui dépasse la nature. En effet celui qui sacrifie la vie amoureuse terrestre pour la vie amoureuse céleste, montre la grandeur de cette dernière, et c'est une noble chose, quoiqu'elle ne soit pas inscrite en la nature humaine: c'est Dieu qui nous appelle à l'aimer, et non pas nous qui nous hissons vers Lui.
Elle n'est pas non plus contre-nature; la nature ne commande pas que chaque individu se reproduise; elle leur en donne simplement la possibilité. Il n'y aucun mal objectif à choisir de ne pas faire usage d'une fonction qui est en nous, à condition que ce soit pour une cause plus noble.
L'homosexualité, au contraire, est contre-nature; premièrement elle n'est pas un choix libre pour une cause plus noble, mais c'est une tendance qui se manifeste malgré soi; deuxièmement elle contredit la possibilité naturelle même de la reproduction, en déviant l'instinct sexuel vers le mauvais partenaire, le partenaire incompatible sexuellement. L'altérité est une dimension essentielle de la sexualité; plus encore, c'est ce qui fait la sexualité; or l'homosexualité contredit cette altérité. L'homosexualité ne choisit pas librement de s'abstenir de relation sexuelles avec la personne de l'autre sexe; elle y est contrainte, et elle se tourne du mauvais côté. Voilà pourquoi elle est contre-nature.
Liberté, égalité et fraternité est une construction de l'esprit qui date de la Révolution française et qui ne vaut rien. Son concept de liberté est en désaccord avec la nature humaine car elle justifie ce qui est contre-nature. Son concept d'égalité est trop large puisqu'il implique l'équivalence totale entre les sexes, ce qui est faux; un homme n'est pas égal à une femme, ils sont différents. Ils ont une égale dignité, mais c'est tout. On ne saurait pas justifier par un principe d'égalité juridique que les relations sexuelles entre deux personnes de même sexe sont équivalentes à des relations hétérosexuelles. Quant au concept de fraternité, il est vide de sens, tout simplement. Qu'on me l'explique, je suis curieux.