a écrit : a écrit :
Nous savons à présent que, tant qu’il a été écrit par des Juifs à l’intention des Juifs, le texte de la Bible grecque [la Septante] ne rendait pas le nom divin par kurios ; le Tétragramme était plutôt inscrit en caractères hébreux ou grecs dans les MSS [manuscrits]. Ce sont les chrétiens qui ont remplacé le Tétragramme par le mot kurios lorsque le nom divin écrit en caractères hébreux en est venu à ne plus être compris. ”
Medico,
Vous ne comprenez même pas ce que vous lisez, la portée des paroles de ce spécialiste vous échappent, comme à votre organisation (
https://wol.jw.org/fr/wol/pc/r30/lp-f/1200275754/32/4 )
Comme le souligne Benfils, le judaïsme alexandrin (grec) a très tôt (voir originellement) utilisait le terme "kurios" pour désigner Dieu. Par exemple Philon, un Juif d’Alexandrie, au début du 1er siècle (avant la rédaction du NT, donc) lisait bel et bien Kurios, et certainement pas יהוה dans sa LXX. Pour Philon et le judaïsme alexandrin, il était inconcevable que Dieu puisse être réduit à un nom (De mutatione nominum (Du changement des noms), § 11ss). Les chrétiens qui ont majoritairement utilisé la LXX, vont adopté cette façon de désigner Dieu, avec des termes "kurios", "Théos" ....
Le judaïsme palestinien en réaction au mouvement chrétien qui utilisait la LXX, va produire une révision hébraïsante de la Septante, comme le texte des révisions de Symmaque et d’Aquila. Ils s’agit là de révisions, comme leur nom l’indique, qui avaient, elles aussi, l’ambition de corriger le texte traditionnel de la LXX considéré comme “altéré” (par rapport à leurs conceptions du judaïsme, essentiellement issues de la branche “pharisienne” qui s’imposera comme “autorité centrale” après la chute de Jérusalem). Ces révisions constituent un remaniement en profondeur du texte traditionnel de la LXX qui se caractérisera par l'introduction du tétragramme qui apparait souvent en caractères paléo-hébreux, c’est -à-dire dans un alphabet qui est déjà archaïque à l’époque même de sa rédaction : il s’agit-là de caractères écrits dans un alphabet non seulement inconnu des lecteurs hellénisants auxquels s’adressait la LXX et même aussi devenu obsolète chez les hébraïsants.
a écrit :Le rouleau d'Isaie de la mer morte datant de seulement -125 avant J-C contient des centaines de fois encore le tétragramme. As-tu un texte de la LXX aussi proche sans le Nom? Donc au 4 ème siècle quand les copistes grec reprennent l'AT en grec comment se fait-il qu'ils ne tiennent pas compte de ce rouleau d'Isaie mondialement connu et aussi proche de Jésus?
Philippes,
Vous êtes unique, impayable ... le rouleau d'Isaie "mondialement connu" au 4eme siècle (grâce à internet ou au téléphone) ???
le choix d'introduire ou pas le tétragramme reflète le choix d'une école de pensée ou d'un courant de pensée (que l'on soit hébraïsant ou pas), ce qui est pertinent là, ne l'est pas ici. Comme je l'ai mentionné ci-dessus, le judaïsme alexandrin refusait d'attribuer un nom à Dieu par idéologie, en Palestine certains ont fait le choix d'introduire le tétragramme dans la LXX. Quand la Watch cite Origène et Jérôme pour appuyer SA thèse, ça n'ajoute strictement rien au débat, Origène et Jérôme sont simplement ici des témoins secondaires d'un fait dont on a maintenant la preuve matérielle et directe, à savoir que certains manuscrits de différentes "recensions" de la Septante, ont d'autres équivalents graphiques du "nom divin" que la traduction-substitution kurios: tétragramme en hébreu "carré" ou en paléo-hébreu, assimilation aux lettres grecques ressemblantes qui aboutit malencontreusement à la prononciation PIPI, abréviations diverses, une fois (attestée, donc une fois au moins) vraie transcription en IAÔ.
On ne parle toujours que de l'écriture des textes grecs de l'ANCIEN TESTAMENT. Pour passer de là au NOUVEAU TESTAMENT qui est une toute autre collection de tout autres textes, produits (les textes, puis la collection) par de tout autres "milieux", il faut sauter par-dessus plusieurs abîmes successifs.