Sans les perses et tous les autres la civilisation dite arabo-musulmane serait un mirage dans le désert d’Arabie
Image 25/11/2013 Salem Ben Ammar 4 commentaires
Image tirée d'une vidéo fournie par le groupe EI le 26 février 2015 montrant un militant détruisant une effigie de Lamassou, une divinité assyrienne, dans le nord du gouvernorat irakien de Ninive
S’il y a un pays qui a véritablement régné en maître sur le monde de -220 jusqu’au 18 e siècle date de l’avènement de la Révolution industrielle en Angleterre, c’est bien la Chine avec le niveau de vie le plus élevé de la planète. Premier pays de l’histoire à avoir introduit le papier monnaie. Ni la Perse, Ni Byzance, Ni Rome, ni l’Empire Ottoman contemporains à la Chine ne pouvaient rivaliser avec elle et lui faire de l’ombre.
Ce petit rappel est destiné à tous les chantres de la civilisation arabo-musulmane qui prétendent que l’occident lui est redevable de tout surtout de sa Renaissance alors qu’elle n’était pas même capable de féconder l’ombre de civilisation sur ses terres d’Arabie et dont l’expansion s’était faite sur la destruction de la vie humaine et des cultures des peuples. On mythifie toujours ce qui n’existe pas, à les entendre dans leurs délires psychédéliques, elle serait à l’ origine de de toutes les découvertes et innovations scientifiques, techniques, médicales etc. voire catalyseur de la démocratie en Occident alors que le mot lui-même n’existait pas dans la langue arabe où il aurait fait son apparition seulement au début du XX e siècle.
Elle qui n’était qu’un courroie de transmission grâce aux savants perses et mauresques jugés comme hérétiques et aux traductions des prêtres syriaques du savoir philosophique grec, ignorant au passage Rome, Byzance et l’Egypte, qu’elle aurait servi de catalyseur à la Renaissance, le siècle des Lumières et la révolution industrielle enclenchée en Angleterre porteraient ainsi le sceau de la civilisation arabo-musulmane peu connue pourtant pour son génie créatif et industriel, elle qui a raté toutes les grandes révolutions des sciences et techniques.
On dit même que sans elle, l’Occident n’aurait jamais découvert la civilisation grecque et la pensée hellénique dont la civilisation arabo-musulmane serait la continuatrice voire la digne héritière. Une civilisation avec un idéal politique qui la rapprocherait du monde de la jungle, aux mœurs attentatoires à la dignité humaine, qui voue une haine dogmatique à la femme, et négatrice de la vie humaine et des libertés ne peut qu’être qu’une caricature insultante à la civilisation grecque.
Personne ne saurait nier son apport que l’on doit à quelques hommes qui furent persécutés et réprimés dont les œuvres furent brûlées et détruites et que l’Occident avait sorti de l’oubli et son rôle de transmetteur mais en aucun cas novateur.
Mais nul ne peut ignorer ce qu’elle elle-même doit à la Grèce grâce la proximité culturelle, intellectuelle, humaine et religieuse entre la Grèce hellénique et la Syrie que les arabes de la Péninsule arabique s’acharnent aujourd’hui à la faire rayer de la surface de a terre comme naguère leurs aïeux déferlant sauvagement sur l’Egypte, la Perse et l’Ifriqiya laissant derrière eux que ruine et désolation.
Les destructions de Mossoul le 26 février 2015
N’est-ce pas curieux que les arabo-musulmans n’ont pas été capables d’assimiler eux-mêmes le savoir grec, alors qu’ils l’auraient transmis à l’Occident chrétien ? De quel héritage grec s’agit-il ? Celui de la philosophie jugée comme contraire à la pensée islamique et dont l’enseignement est toujours interdit dans la majorité des pays musulmans ou leurs
goût prononcé pour les livres comme ceux de la grande bibliothèque d’Alexandrie que plutôt que de faire une œuvre salutaire pour l’humanité en les conservant, ont préféré les réduire en un amas de cendres privant ainsi l’humanité d’un trésor inestimable ?
A entendre les laudateurs béats de l’arabo-islamisme cauchemar des peuples hier comme aujourd’hui, sans elle le monde serait toujours dans l’ère des ténèbres de laquelle elle n’est bizarrement toujours pas sortie depuis le IX e siècle et la main mise de l’Ecole Acharite sur la théologie musulmane et la défaite des Muatazilites, les adeptes du libre-arbitre et du rationalisme.
, qu’on devrait appeler à juste titre la civilisation musulmane des populations arabisées était elle-même le fruit d’influences extérieures origine directe de son décollage civilisationnel commencé au VIIIe siècle sous le règne des Abbassides dont la plus connue est la source grecque considérée comme la deuxième source de la pensée musulmane fruit des travaux de traduction, d’ enrichissement et vulgarisation menés par les traducteurs syriens arabisants appartenant à l’Eglise Syriaque subventionnés par des mécènes éclairés ainsi que les Califes Abbassides.
Le célèbre Calife Haroun al Rachid édifia la bibliothèque de khizanat al hikma destiné au receuil des savoirs helléniques. Sans les Syriaques notamment ceux de l’ Ecole de théologie d’ Edesse de Bassorah connue sous le nom de l Ecole des Perses, jamais la civilisation naissante n’aurait pu accéder à la science médicale, la théologique d’inspiration aristotélicienne et la pensée philosophique dont les principales figures de proue furent Avicenne et Averroès dont les théories sur le rationalisme de la pensée étaient farouchement combattues et condamnées pour hérésie par l’orthodoxie musulmane qui dénie à l’homme toute faculté de raisonner et de penser par lui-même, seul Allah a le pouvoir de le faire.
Est-ce un hasard si l’entame du processus du déclin de la civilisation musulmane arabisante coïncide avec la disparition d’Averroès ( 1126-1198 ), grand commentateur d’Aristote et qui voulait concilier la philoophie spéculative, celle de la raison et la loi divine ? Cet épisode de controverse théologique entre les partisans de l’orthodoxie musulmane pure et dure et ceux qui voulaient appréhender la théologie musulmane avec les outils de la rationalité philosophique et moderniste n’est pas sans intéret pour ceux qui veulent comprendre l’incapacité de l’islam à se projeter dans l’avenir et son immobilisme intellectuel.
Paradoxalement, l’homme qui a irrigué réellement l’Occident de son savoir façonné par l’hellénisme aristotélicien n’était pas exempt de tout reproche quant à ses idées qui étaient loin d’être empreintes d’un esprit aussi ouvert et universaliste comme on se plait à le décrire. En tant que juriste, il était un farouche partisan de la censure et du djihad, la guerre sainte contre les chrétiens qu’il prêchait à la grande mosquée de Cordoue. Malgré son engagement idéologique qui n’avait pas de quoi heurter les dogmes de l’islam comme il n’avait jamais nié la suprématie du Coran sur la raison, ceci ne ne lui avait pas évité l’interdiction de ses doctrines, la destruction de ses livres, sa condamnation en 1195 et son bannissement par le Calife Al-Mansur à Lucène, lieu d’exil des juifs, qui était pour lui une humiliation incommensurable.
Il n’était certainement pas assez orthodoxe aux yeux des représentants de l’orthodoxie sunnite, sinon il aurait fini crucifié. Il n’en demeure pas moins que Son apport pluridisciplinaire est aussi immense que varié: Rhétorique, la science médicale, les mathématiques, l’astronomie, la philosophie, la physique et le monde animal.
Ceux là mêmes qui vantent les mérites de l’apogée de la civilisation musulmane arabisante et qui font de sa renaissance un véritable dogme religieux sont les mêmes qui avaient diabolisé et appelés à la mort d’Avicenne ( 980-1037) Averroès, al Fârâbî (872-950 ), Sohravardi ( 1155-1191) et tant d’autres qui s’étaient malgré l’obscurantisme dogmatique et la face sombre de certains d’entre eux, illustrés dans leur rôle de contributeur au savoir occidental médiéval présentaient tous la particularité de ne pas être natifs d’Arabie. Ils étaient pour la plupart perses d’obédience chiites.
Ce qui démontre combien ce qu’on appelle abusivement civilisation arabo-musulmane du seul fait de la langue arabe, était redevable à la Grèce, l’inde, Byzance, la Perse pré-islamique. Si la Perse n’était pas islamisée est-ce que la civilisation arabo-musulmane aurait existé dont les arabes avaient détruit une partie de ses monuments historiques et j brûlés et jetés dans l’eau ses livres ?
Ne sont ils pas les dignes héritiers de ceux qui avaient réduit en cendres toute la partie méridionale de l’Ifriqiya au XI e siècle et avaient incendié en 642 la plus grande Bibliothèque de l’Antiquité fondée au II e siècle avant J.C. qui portait l’empreinte d’Aristote après avoir vandalisé et mis à feu et à sang la ville d’Alexandrie pour la purifier du paganisme ? Ou plutôt pour tuer le savoir et l’intelligence, comme tout conquérant impérialiste, totalitaire et raciste qu’ils le sont.
Savaient-ils que 700 000 livres rares étaient partis en fumée à cause d’Amr ibn al As sur Ordre du 2 e Calife de l’islam, Omar ibn al Khattab. beau-père et compagnon du prophète ?
Et comme le relate judicieusement ibn Khaldoun ( 1332_1406)dans Prolégomènes,3e édition pp.89, 90 et 125 « Que sont devenues les sciences des Perses dont les écrits, à l’époque de la conquête, furent anéantis par ordre d’Omar ? Où sont les sciences des Chaldéens, des Assyriens, des habitants de Babylone ? […] Où sont les sciences qui, plus anciennement, ont régné chez les Coptes ? Il est une seule nation, celle des Grecs, dont nous possédons exclusivement les productions scientifiques, et cela grâce aux soins que prit El-Mamoun de faire traduire ces ouvrages.
[…] Les musulmans, lors de la conquête de la Perse, trouvèrent dans ce pays, une quantité innombrable de livres et de recueils scientifiques et [leur général] Saad ibn Abi Oueccas demanda par écrit au Calife Omar ibn al-Khattab s’il lui serait permis de les distribuer aux vrais croyants avec le reste du butin. Omar lui répondit en ces termes : « Jette-les à l’eau ; s’ils renferment ce qui peut guider vers la vérité, nous tenons de Dieu ce qui nous y guide encore mieux ; s’ils renferment des tromperies, nous en serons débarrassés, grâce à Dieu ! » En conséquence de cet ordre, on jeta les livres à l’eau et dans le feu, et dès lors les sciences des Perses disparurent. »
Une civilisation qui ne reconnait que le Coran comme seule source de savoir et de connaissance universel pour tous les hommes et qui exhorte ses fidèles à détruire la mémoire des peuples conquis au nom de la suprématie de son enseignement sur tous les autres est-elle véritablement une civilisation alors que ses attributs majeurs semblent être l’inertie, le refus du progrès, barbarie et la sauvagerie ?
Une civilisation où prédomine le religieux aux dépens du civil a-t-elle les caractéristiques d’une civilisation digne de ce nom ? Comment peut-elle se prévaloir de l’héritage grec tout en niant aux hommes le droit à la citoyenneté ?
Difficile dans ce contexte de croire que l’islam qui veut figer les hommes dans le marbre de l’ignorance et le rejet dogmatique du changement répond à la définition de Victor Riqueti de Mirabeau, le père de Mirabeau que « la religion est le premier ressort de la civilisation ».
Une civilisation qui ne pose pas les principes d’évolution humaine et qui prône comme seul changement le retour aux sources, jetant l’opprobre sur les apports extérieurs n’en est pas une . Son âge d’or ressemblerait plus à l’âge d’or du monde des ténèbres .