Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE
Posté : 02 juil.20, 23:23
Pour schématiser très grossièrement les enjeux théo-christologiques des textes "patristiques" de la fin du IIe et du IIIe siècle, après le rejet des "gnostiques" et avant la fixation progressive des formules de Nicée, Constantinople et Chalcédoine, on peut dire que deux tendances principales s'opposent, l'une qui insiste sur l'unité de la divinité (monarchianisme, lui-même partagé en multiples options éventuellement contradictoires: modalisme, adoptianisme, etc.) et l'autre sur la différence des "personnes" ou "hypostases" divines ... La trinité va faire la synthèse de ces courants.
Une observation, dans la Brochure trinité de la Watch, les brèves citations des Pères, avec élisions visibles (...) et troncatures invisibles (simple fin de citation, que la phrase d'origine s'arrête là ou non), sont ici données sans référence, alors que les références étaient certainement fournies dans le dossier initial. Ce qui rend toute vérification difficile, d'autant que la formulation peut varier d'une traduction à l'autre et ne se prête guère à une recherche automatique. Ces citations donnent à coup sûr une idée pour le moins réduite et faussée de la pensée des auteurs. Par exemple, chez Irénée, le problème n'est absolument pas de distinguer Jésus-Christ du "créateur de toutes choses", mais au contraire de montrer, contre les "hérétiques" (gnostiques), que ce dernier est bien le "Père" de Jésus-Christ, non l'inepte démiurge et "prince de ce monde" étranger au "Père" comme au "Fils". Chez Justin, comme on l'a vu plus haut, il s'agissait plutôt de montrer, face au judaïsme (Tryphon), que l'invisibilité divine n'excluait sa manifestation visible, donc un certain clivage intra-divin (entre dieu caché et dieu révélé). Bien entendu, il ne faut pas s'attendre à trouver chez les Pères "anténicéens" les formulations trinitaires de Nicée et encore moins "l'union hypostatique" de Chalcédoine, on s'en serait douté...
Une observation, dans la Brochure trinité de la Watch, les brèves citations des Pères, avec élisions visibles (...) et troncatures invisibles (simple fin de citation, que la phrase d'origine s'arrête là ou non), sont ici données sans référence, alors que les références étaient certainement fournies dans le dossier initial. Ce qui rend toute vérification difficile, d'autant que la formulation peut varier d'une traduction à l'autre et ne se prête guère à une recherche automatique. Ces citations donnent à coup sûr une idée pour le moins réduite et faussée de la pensée des auteurs. Par exemple, chez Irénée, le problème n'est absolument pas de distinguer Jésus-Christ du "créateur de toutes choses", mais au contraire de montrer, contre les "hérétiques" (gnostiques), que ce dernier est bien le "Père" de Jésus-Christ, non l'inepte démiurge et "prince de ce monde" étranger au "Père" comme au "Fils". Chez Justin, comme on l'a vu plus haut, il s'agissait plutôt de montrer, face au judaïsme (Tryphon), que l'invisibilité divine n'excluait sa manifestation visible, donc un certain clivage intra-divin (entre dieu caché et dieu révélé). Bien entendu, il ne faut pas s'attendre à trouver chez les Pères "anténicéens" les formulations trinitaires de Nicée et encore moins "l'union hypostatique" de Chalcédoine, on s'en serait douté...