gzabirji a écrit : ↑28 févr.23, 22:23Que les chrétiens Témoins de Jéhovah l'aient fait, ça se comprend aisément, puisqu'ils ne s'adressent jamais à Jésus.
Mais Louis Segond ?
Le but du traducteur s'attache évidemment au fond mais il s'attache aussi à la forme car il cherche à rendre le texte le plus lisible et le plus compréhensible possible pour un locuteur d'une autre langue donc il va supprimer ou ajouter des mots quand il le juge nécessaire à la bonne lecture du texte.
Dans le cas qui nous intéresse, "me demander en mon nom" sonne bizarrement en français (en grec aussi et c'est la seule fois où cette formule est employée dans le NT), donc, rien de surprenant à ce que certains aient enlevé ce "me" qui semblait impropre à l'usage.
Et tout le problème est justement d'ainsi risquer de modifier le fond en modifiant la forme.
Allez, pour faire bonne mesure, je vais donner un exemple inverse où les Témoins de Jéhovah, à mon humble avis, ont fait le bon choix.
Le très fameux Jean 8:
58Jésus leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis.
Le "je suis" choque une oreille francophone puisqu'il y a rupture de la concordance des temps mais est ce que cet effet choc existait dans la langue d'origine ?
Apparemment non car en araméen comme en hébreu, la notion du temps n'est pas la même que dans les langues latines.
Pour nous, il y a le passé, le présent, le futur, dans les langues araméennes et hébraïques il y a ce qui est fini, accompli et ce qui est innacompli.
Donc, pour un araméen ou un hébreu, il était logique que Jésus parle à l'innacompli (présent) même s'il parlait d'un temps reculé pour souligner qu'il n'avait pas cessé d'exister, alors qu'en français, si on se réfère au passé, même si l'action se prolonge au présent, on va employer le passé.
Par exemple, on va dire "avant que tu n'habites cette rue, j'y vivais" même si on continue à y vivre, on ne va pas dire "avant que tu n'habites cette rue, j'y vis"
Conclusion, les traductions qui mettent "je suis" choquent notre oreille (ou notre oeil) alors que Jésus n'a choqué personne en employant ce temps à l'époque.
Jean Moulin a écrit : ↑28 févr.23, 23:58Qu'appelles-tu manuscrits antiques ?
Tous ceux qui sont antérieurs à 476, date retenue pour la fin de l'Antiquité.
A ma connaissance, les premiers témoignages de Jean 14:14 sont dans les Codex Vaticanus et Sinaïticus (texte minoritaire) et juste avant la fin de l'antiquité le Codex Alexandrinus (texte majoritaire) les trois donnant la version avec "me demandez"