Pion a écrit :Oui s'était compliqué mais seulement pour moi, et après y avoir bien pensé je suis arrivé a la conclusion que ce que tu dis fait du sens, enfin sur ce que je jugeais comme superflu de ta part, peut-être était-ce le fait que j'acceptais mal le fait qu'on n'ait pas la même opinion.
Ne t'en blâme pas.
Pion a écrit :Pourquoi est-ce important, serait-ce pour la ''sécurité'' que cela apporte aux enfants... je suis curieux?
Pour moi il y a l'individu, ensuite le couple et finalement la famille, mais que dire du couple qui pleure le deuil de l'enfant mort-né? Ce couple constitue-t-il une famille? Ou est la place du mariage dans tout ça?
Comme tu le sais, il y a l'idéal, et sa confrontation avec la réalité. Le divorce, la mort d'un ou des deux parents ou la mort d'un enfant sont des circonstances regrettables que dans l'idéal nous souhaiterions éviter. La démarche de la société, tant dans la fondation de ses lois que de l'amélioration continue du niveau de vie a selon moi pour but d'atténuer ce que nous pouvons atténuer, prévenir ce que nous pouvons prévenir, afin de tendre au mieux vers cet idéal.
Le cas que tu me cites est un cas particulier qui vient mettre un bâton dans les roues de l'idée de famille dont je parle, au même titre que le divorce ou la mort d'un parent qui fait apparaitre une famille monoparentale qui est, sur la base du même argumentaire, une anomalie selon moi. Ce qui ne veut pas dire que je fustigerai les couples qui divorcent, ou juger les homosexuels voulant fonder un foyer commun.
Un couple marié sans enfant selon moi est un couple qui aspire à fonder une famille. D'aussi loin que j'arrive à creuser, je ne parviens pas à trouver une autre définition au mariage, qui soit cohérente tant avec sa pérennisation depuis des siècles, que sa conservation à l'heure actuelle. Car d'une certaine manière, comme ont pu le dire d'autres, le mariage pourrait tout à fait disparaitre. S'il existe encore aujourd'hui, c'est qu'il offre des avantages à un couple. Or selon moi, les avantages qui depuis l'existence du PACS (qui parle déjà de fiscalité par exemple), lui sont propres sont en lien la volonté d'avoir un ou plusieurs enfants, avec entre autres la volonté d'établir un pont entre les générations. Nous ne sommes pas des individus lambda dans une société vague avec laquelle nous n'entretenons aucun rapport selon moi. Dès le départ, des liens sont tissés avec un réseaux de plusieurs individus à travers le socle familial.
Tout ça est très technique, j'ai moi-même du mal à l'expliquer bien que dans ma tête, cela forme un tout cohérent. De fait, appliquant ma logique à moi-même, je ne prendrai pas la décision d'épouser une femme avec qui je n'ai pas l'intention de fonder une famille. Tout ce qui peut interférer comme tu le soulignes dans ton exemple est ce que je considère comme un aléa.
Pour essayer de souder ma pensée, considérons ceci. Beaucoup de gens aujourd'hui, s'appuyant sur la variété de cas et d'histoires qui sont uniques à chaque individus même si l'on peut y trouver des archétypes communs, me sortent l'expression "Qu'est-ce que la normalité". Mais au fond de nous-même, n'avons-nous pas en réalité une idée de ce qu'est la normalité? Une société se fonde sur l'idée de norme. Normalement, on ne devrait pas tuer/voler/blesser son prochain, c'est pourquoi il existe des lois qui fixent des peines et un réseau de structures en charge d’enquêter et juger les criminels et délinquants. Ainsi, si le mariage n'est pas implicitement lié à l'idée d'une image symbolique, basée sur un consensus qui s'est créé à travers les siècles (et qui dans nos sociétés occidentales semble être le mariage hétérosexuel monogame visant à la procréation), je ne saurais lui trouver une raison de continuer à exister.
Peut-être que l'idée de normalité changeant, provoque l'effondrement de ces consensus et par conséquent, la disparition des symboles. Cette idée peut s'appliquer à des tas d'autres choses.
Pion a écrit : Je ne suis pas certain mais les enfants donnés en adoption plénière sont souvent issues de milieux hostiles a leur personne et ayant souvent de mauvais parents, j'imagine qu'il peut y avoir en raison du pourquoi, une sorte d'intention de protéger a la fois l'enfant et les nouveaux parents, non? Mais même si c'était le cas, disons que ça ne donne peut-être pas totalement le droit d'empêcher l'enfant de connaitre ses racines.
Je ne sais pas si un tel cas pourrait être la cause d'une adoption plénière. À la limite, je dirais pourquoi pas. Je suis un peu réfractaire au système fondé sur la reconnaissance à la romaine (où l'adoption équivaut à la filiation, et où un enfant adopté est l'héritier reconnu, celui que le patriarche considère comme le garant de la pérennité de la famille, de son nom, de ses valeurs). Je le trouve très versatile, très flottant et suis très attaché aux liens biologiques, mais ma foi on applique bien cette idée à la nationalité (la possibilité d'être naturalisé) donc cette idée n'est pas saugrenue? Mais de même que pour l'autre, il faut qu'elle soit bien réglementée.
Et pour conclure, oui je suis solidement attaché au droit de connaitre ses racines biologiques. Aussi longtemps que je serai attaché au modèle basé sur la filiation biologique, je défendrai ce droit. Et c'est là que l'adoption plénière me gêne beaucoup.
On pourrait dire que j'ai une obsession de la généalogie. Je ne me l'explique pas.