Homère.
A la différence de vous, je ne crois pas que Dieu a tout écrit à l'avance. Ou que notre sort est déjà scellé avant notre naissance.
C'est ce que vous souhaitez démontrer par la référence au fils de Rébecca.
Paul désirait démontrer que les oeuvres de la Loi , puisqu'elles étaient impossibles à produire parfaitement, n'étaient pas suffisantes pour obtenir le salut.
Et pour bien démontrer que Dieu décidait indépendamment des oeuvres, Paul cite le cas de Jacob et d'Esau, expliquant que Dieu avait choisi Jacob avant même la naissance des jumeaux.
Evidemment que Dieu avait choisi puisque cela constituait une promesse faite à Abraham concernant sa postérité.
Vous souhaitez comprendre cette phrase :
"il a compassion de qui il veut, et il fait s'obstiner qui il veut".
Son choix souverain n'oblige pas Dieu à avoir compassion de qui que ce soit. En disant " qui il veut", Paul introduit la "volonté" de Dieu d'avoir compassion alors même que rien ne l'y oblige.
Même le sacrifice de Jésus n'oblige pas Dieu à sauver qui que ce soit. Jésus ne nous fait pas gagner la compassion de Dieu.
Donc Dieu a compassion de qui il veut..
Reste l'expression: " il fait s'obstiner qui il veut". Dieu est parfaitement en droit de rejeter qui il veut sans avoir à se justifier.
Seulement, la justice de Dieu a clairement indiqué que l'absence de pardon serait liée au péché contre l'esprit, ce qui correspond à une action volontaire, en toute connaissance de cause et dont le but est une opposition à Dieu. Comme Satan ou comme pharaon, précisément.
Ainsi, alors que pharaon aurait pu, par calcul, se dire qu'il valait mieux pour lui obéir, sans pour autant reconnaître la souveraineté de Dieu, Dieu l'a fait s'obstiner ou a créé les conditions de son obstination.
A partir d'un stade où le pardon est impossible, l'homme qui s'est opposé à Dieu n'est plus maître de son avenir. Dieu en dispose comme il le veut, le laissant s'obstiner ou créant même les conditions de cette obstination.
La sentence inclut donc le fait que cet individu va agir comme Dieu le veut pour arriver à sa perte.
Pour pharaon, nous étions typiquement dans un conflit ouvert avec Dieu où le pardon était impossible et où Dieu désirait démontrer qu'il était le maître du temps et des événements. Pharaon ne pouvait plus s'en sortir par une reculade stratégique et forcément non sincère.
Concernant les versets 10 à 13, Paul explique que les promesses de Dieu, celles liées à la postérité, puisque Jacob deviendra Israël, dépendaient du choix de Dieu et certainement pas des œuvres..
La preuve, des rois juifs absolument idolâtres permettront quand même la survie de la lignée menant à Christ. Ce ne sont donc pas les œuvres de ces rois qui conditionnaient la réalisation de la promesse.
Pourtant Dieu les choisissait quand même.
Quand à Romains 9:12, je ne vois pas le soucis. C'est évidemment Dieu qui appelle les oints, et ce ne sont pas les oeuvres qui peuvent assurer le choix de Dieu.
Et enfin ce texte :
"Dieu a enfermé tous les humains dans leur refus d'obéir"
Vous modifiez le sens du texte. Le refus d'obéir, c'est celui des humains, pas un choix de Dieu. Vous écrivez "
Nous revenons à l'idée que Dieu agit souverainement et qu'il a fait le CHOIX, d'enfermer les humains dans la désobéissance "
C'est assez ambigu cette façon de présenter les choses. Car en effet, vous semblez dire que Dieu a choisit de créer la désobéissance pour y enfermer les humains.. comme si la désobéissance n'était pas le choix des humains mais celui que Dieu leur aurait imposé.
Qu'ensuite Dieu choisisse d'enfermer ces humains dans ce mauvais choix fait par eux, c'est évident et cela s'appelle "la mort"..
Donc oui, le salut ne dépend que de Dieu. Mais cela n'exclut pas que Dieu y mette des conditions.
Un exemple: un RMiste mérite t'il l'argent que les aides sociales lui donnent. Absolument pas. C'est de la solidarité et l'individu n'a aucun mérite à l'obtenir.
Seulement, l'Etat a établi des critères pour obtenir cette aide. L'individu doit satisfaire à certains critères : ne pas travailler au noir, faire de réels efforts pour trouver du travail.
Si donc il remplit ces critères, mérite t'il pour autant l'aide qu'il va recevoir.. Pas plus qu'avant ! Mais il a fait quelque chose...
Cela s'appelle un oeuvre ou une action. En elle même , elle ne donne aucun droit... mais elle rend éligible à une aide.
Pour Dieu, c'est la même chose. Il décide seul et sans contrainte de nous sauver ou non, et s'il met des conditions,( conduite, amour, etc) , remplir ces conditions ne nous fait pas mériter le salut pour autant.. Seulement, ne pas les remplir nous le fait perdre.. Là est la nuance.