a écrit :Nous avons péché, tu nous as donc punis en faisant de Jérusalem un objet de moqueries et de mépris. Mais maintenant, puisque les 70 ans de Jérémie s'achèvent, écoute ma prière, fait preuve de miséricorde, pardonne ton peuple et la ville.
Je pense avoir assez fidèlement résumé cette prière de Daniel.
Vous êtes à côté de la plaque et encore une fois, vous êtes INCAPABLE de lire un texte pour ce qu'il dit réellement, vous avez une tendance viscérale à déformer le texte.
Le chapitre 9 de Daniel est une réinterprétation explicite, consciente et délibérée (et non une simple dérive de sens dont on ne sait jamais si et dans quelle mesure elle est volontaire ou pas) des "70 ans de Jérémie" (v. 1), du point de vue d'un auteur qui constate, plusieurs siècles après Jérémie, que les malheurs de Jérusalem et du temple ne sont toujours pas terminés.
L'astuce herméneutique, supposée révélée à "Daniel" au lendemain de la prise de Babylone, consiste de toute évidence à appliquer à ces 70 ans le facteur numérique tiré des malédictions de la Torah: "je vous châtierai sept fois plus" (Lévitique 26,18ss; c'est aussi en Lévitique 25 qu'on trouve le modèle sabbatique des septénaires, qui sera rapporté aux "70 ans de désolation-sabbat" en 2 Chroniques 36); en vertu de cette opération, les "70 ans" ne font donc plus 70 ans, mais 7 x 70 = 490 ans. L'auteur par ailleurs semble conserver (contrairement au Chroniste) le souvenir historique d'un retour d'exil environ 50 ans après la destruction du temple : ce sont les "sept (premières) semaines" (49 ans) après lesquelles Jérusalem doit être rebâtie, "mais dans la détresse des temps". Il partage donc avec Zacharie l'idée que
les "70 ans" continuent après le retour d'exil; mais
en les multipliant il les prolonge évidemment beaucoup plus loin, jusqu'à son époque à lui, dont il
espère le dénouement final et la purification définitive du temple.
Il va sans dire que cette interprétation n'engage que lui, et que du point de vue de l'exégèse il n'est pas question d'en faire une "clé de lecture" du livre de Jérémie; mais pour l'auteur du livre de Daniel, c'est bien de ça qu'il s'agit. La révélation de l'ange répond à la prière de "Daniel" qui s'interroge précisément sur la fin des "70 ans de Jérémie", en lui révélant que cette période (qui à ses yeux concerne exclusivement Jérusalem) sera
(sept fois!) plus longue qu'il n'y paraît.
a écrit :Ainsi, à la fin des 70 vraies années prévues par Jérémie, suite à une prière implorant le pardon et la bénédiction sur la ville, Dieu indique qu'il faudra encore tenir compte d'une nouvelle période de 490 années pour que péché et transgression soient pardonnés définitivement , quand un Messie viendrait pour mourir à cet effet.
Lecture superficielle et tendancieuse du texte.
Daniel s'interroge sur la fin des
"70 ans", la révélation faite à Daniel est que
ça va durer encore beaucoup plus longtemps, ainsi cela influe aussi sur l'interprétation du
"péché", puisque celui-ci va continuer au-delà de ce que peut confesser Daniel pour lui-même et pour son peuple au point où il en est de l'"histoire", et
culminer au "temps de la fin". Les expressions du v. 24 disent à la fois la "culmination" du péché et son "expiation" finale car les premiers verbes sont ambigus :
1) achever (kl') la transgression, c'est aussi bien la porter à son comble qu'y mettre fin
2) expier = "payer ses (propres) fautes", être châtié judiciairement ou non, d'une façon ou d'une autre souffrir à cause de ses péchés.
a écrit :Pourquoi affirmer que la prophétie indique que le messie vient pour mourir ? Parce que cette prophétie explique ce que Dieu a décidé de faire, et non pas ce qu'il va subir.
Si Dieu subissait cette mort du Messie, si donc celui-ci échouait, ce texte sous-entendrait que Dieu n'est pas tout puissant et pire, qu'il n'est pas réactif devant une situation qui le mettrait en échec. Il saurait que son messie va mourir, et il ne ferait rien pour l'éviter.
Mis à part, de vous mettre dans la tête de Dieu et de tenter de penser à sa place, êtes-vous capable de citer un seul verset du chapitre 9 de Daniel qui établisse un rapport entre la mort "un homme ayant reçu l'onction" et la cessation du péché
a écrit :La pensée juive de l'époque n'est elle pas qu'après Onias III tout va mal, que les grands prêtres suivants sont illégitimes de par leur naissance ? Alors que la prophétie annonce que tout ira bien à la fin des 70 semaines.
D'abord, il n'est pas évident que 9,24 annonce un avenir radieux mais surtout, la fin du chapitre 9 ne décrit une fin merveilleuse, c'est l'inverse, la prophétie des soixante-dix semaines, expliquée par l'ange Gabriel (9,1-3,21-27), souligne le fait que la dernière semaine s'ouvre par le meurtre d'Onias III, en 171 (v. 26) ; une première moitié de la semaine s'étend jusqu'à la crise maccabéenne, tandis que pendant la seconde, ce sera l'absence de sacrifices et «l'abomination de la désolation» (v. 27).
Ou est décrit la fin radieuse annoncée en 9,24, dans le chapitre 9
a écrit :Nous verrons, dans la suite que les versets suivants viennent détailler, en 3 étapes, ce qui se passera pendant les 70 semaines en les fractionnant en 7, puis 62, puis 1 semaines ce qui fait bien un total de 70 semaines.
Je suis d'accord avec vous, les 70 semaines se décomposent en 3 temps autonomes qui sont rattachés à des évènements différents.