Abordons maintenant la question de la mort du Messie.
Voici le texte :
Tu dois savoir et comprendre que, depuis l’ordre de rétablir et de rebâtir Jérusalem jusqu’au Messie, le Guide, il y aura 7 semaines, et aussi 62 semaines (...) Et après les 62 semaines, le Messie sera retranché, avec rien pour lui-même
Voici le texte en traduction interlinéaire, c'est à dire mot à mot, sans aucune intention de leur trouver un sens global.
sachez donc et comprendre de la sortie du commandement pour restaurer et construire Jérusalem jusqu'à Messie le Prince des semaines sept et des semaines soixante et deux.(...) et après les semaines soixante et deux sera coupé Messie mais pas pour lui même
Première constatation: le mot Messie, quelque soit le sens qu'on y donne, porte une majuscule quand le mot est traduit seul.
Il s'agit donc bien d'un individu ou d'une fonction qui induit de l'honneur, ce qui n'est pas le cas, par exemple, pour le mot roi ou le mot dieu, pour une raison toute simple : tout le monde peut être roi mais personne ne peut se faire "Messie"
En effet, c'est le choix de Dieu qui fait un Messie, puisque ce mot signifie "choisi", alors que l'immense majorité des rois ou des dieux le sont par le choix des hommes.
Il n'est donc pas nécessaire en hébreu d'utiliser l'article défini "le" pour que le mot "Messie" porte la majuscule.
Toujours en observant la traduction brute de l'hébreu, nous trouvons les expressions "jusqu'à Messie" puis "sera coupé Messie".
Franchement, rien dans le texte ne permet de deviner qu'il y aurait 2 messies.
D'ailleurs, même chronologiquement, tout indique un seul Messie puisque le texte dit que jusqu'à Messie
il y aura 7 et 62 semaines, indiquant qu'il apparaît à la fin des 62 semaines, et ensuite le même texte ajoute qu'il mourra après les 62 semaines.
Comme vous le voyez, ne se référer qu'au texte en hébreu évite de se faire piéger par des traductions plus ou moins libres qui s'éloignent du texte originale.
Si votre papa d'origine indienne, par exemple, vous avait envoyé une lettre dans sa langue maternelle, et que, ne sachant pas la traduire, vous décidez de demander à des spécialistes, assez nombreux, que ferez vous en constatant qu'ils ne traduisent pas tous de la même façon ?
Allez vous choisir, au pif, la traduction qui vous arrangera le plus ? Dans ce cas, quelle preuve avez vous que la traduction est correcte.
En fait, la seule solution fiable ne réside pas à traduire d'abord les phrases, mais d'abord les mots. Pourquoi pensez vous qu'ont été inventées les traductions interlinéaires qui sont à la fois pénibles à lire mais absolument fidèles au texte.
On n'utilise pas une interlinéaire pour lire la bible couramment, elle n'est pas faite pour ça, mais on l'utilise pour vérifier le vrai sens des mots originaux et pour vérifier qu'un traducteur moderne n'a pas commis d'erreur en mettant un mot pour un autre, une minuscule à la place d'une majuscule, une ponctuation où il n'y en a pas.
Si donc un jour vous entendez quelqu'un vous affirmer qu'une traduction moderne est plus fiable qu'une traduction interlinéaire, méfiez vous, on essaie de vous tromper. Ce serait comme affirmer qu'une copie du Titanic est plus fidèle à l'original que l'original lui-même.
En effet, le texte hébreu qui apparaît sur une interlinéaire est celui que traduisent tous les versions modernes, elles ne peuvent donc pas être plus fiables que lui
https://biblehub.com/interlinear/daniel/9.htm
Maintenant répondons à la question sur la mort du Messie.
Que l'auteur soit un faussaire ou non, la prophétie des 70 semaines est décrite comme une réponse de Dieu à un vieillard qui l'a imploré pour qu'il pardonne les péchés de son peuple.
Et ainsi la réponse se définit bien comme étant ce que Dieu a décider de faire pour y arriver. Quelle est donc sa réponse ?
J'ai décidé de tout pardonner au terme de 70 semaines d'années, soit dans 490 années et jusque là, des évènements se produiront, par exemple au terme des 49 premières années.
Pour cela, c'est à dire pour ce projet globale, je vais choisir un Messie, à la fin des 69 semaines d'années, et je sais qu'il devra mourir peu de temps après.
Le mot Messie signifie "choisi" et toujours pour une mission, et ici nous apprenons que Dieu sait que son Messie sera tué. Il le sait des siècles avant que cela n'arrive et il le dit dans une prophétie.
On n'a pas besoin de dire qu'on a oint un messie, c'est un pléonasme ! Si tu es Messie tu es oint ou choisi pour remplir une mission.
A moins d'imaginer que Dieu choisit ce Messie pour le plaisir de le faire tuer, alors que, tout puissant, il pourrait éviter cette mort, la seule solution possible est de comprendre que cette mort est "voulue" par Dieu, ou plus précisément, "nécessaire" à son projet.
Car lisez bien, le texte ne dit qu'une seule chose sur ce Messie : il va mourir. Rien d'autre, pas de guerre, pas d'action énergique, pas de chamboulement spirituel. Non, il est dit qu'il vient à la fin des 62 + 7 semaines puis qu'il meurt après.
Alors, pourquoi faire ce Messie s'il meurt.
C'est le texte qui le dit:
afin de mettre un terme à la transgression, de supprimer le péché, de pardonner la faute, d’instaurer une justice éternelle, de sceller la vision et la prophétie, et d’oindre le Saint des Saints.
Rien que cela ! Et quelle est la seule chose qui puisse pardonner les fautes ? La seule chose au monde ? Un sacrifice, il faut une compensation parfaite, vie pour vie. Il faut que quelqu'un meurt pour les autres, mais quelqu'un qui soit "choisi" par Dieu.
Ainsi, dans un premier temps, Jéhovah répond à la prière de Daniel : oui, la ville sera reconstruite au bout de 49 années.
Puis la prophétie devient universelle, elle quitte la sphère de la seule nation juive, elle explique le projet global de Dieu pour tous les humains en disant : à une date précise, que vous pourrez calculer facilement, vous et les générations du futur, je choisirai mon Messie qui mourra pour le pardon des péchés et pour une justice éternelle.
a suivre