Le fait est que le signe est spirituel
Un signe est toujours quelque chose de visible, donc de substantiel.
Et la foi est la condition de la réception de la grâce afférente.
Elle est aussi un résultat et un moyen. Elle donc cause, agent et effet.
Vous conviendrez que l'on peut être né sans être d'emblée adulte. La naissance a bien eu lieu, mais n'a pas pris son plein effet...
Non je n'en conviens pas. Toutes les traditions y compris la tradition judéochrétienne placent la naissance du corps mystique dès la séparation d'avec le corps physique, c'est-à-dire à la mort de ce dernier.
Jean de la Croix ne parle ni d'immobilité ou d'aucune des choses dont vous parlez, mais de souffrance, d'eune souffrance éprouvée en pleine conscience et au contenu explicitable.
Voici ce qu'en dit Jean de la Croix :
Jean de la Croix a écrit :
Extrait de la "nuit obscure"
Nuit des sens :ch VIII : ... La nuit spirituelle est le partage du petit nombre, c'est-à-dire de ceux qui sont déjà exercés et avancés dans la vertu, et nous en parlerons en second lieu. ...
Nuit de l'esprit : ch XVI : L'obscurité dont l'âme parle ici, concerne, nous l'avons déjà dit, les convoitises et les puissances, sensitives, intérieures et spirituelles ; toutes, en effet, une fois dans cette nuit, perdent leur lumière naturelle ; car elles doivent en être dégagées afin d'être aptes à recevoir la lumière surnaturelle. Les convoitises sensitives et spirituelles sont alors endormies et amorties ; aussi leur est-il impossible de goûter quoi que ce soit de divin ou d'humain. Les affections de l'âme, opprimées et étouffées, ne peuvent se mouvoir vers elle ou trouver un appui en rien ; l'imagination est liée et incapable d'un raisonnement convenable ; la mémoire est finie ; l'entendement est dans les ténèbres et ne comprend rien ; aussi la volonté est-elle dans les aridités et la contrainte ; toutes ces puissances sont dans le dénuement et inutiles ; mais surtout une nuée épaisse et pesante enveloppe l'âme, la tient dans les angoisses et comme éloignée de Dieu.
Cette description, lorsqu'on la compare à la description qu'en font d'autres mystiques, montre un état dépourvu de tout mouvement, de toute pensée, de toute volonté, de tout environnement sensible, de toute sensation, de toute émotion. Tout ce passe comme si la courbe de signal de la conscience devenait plate. Du point de vue neurobiologique, c'est un état mystique où l'on n'enregistre aucun signal nerveux. L'être est inanimé, et ce qu'il vit en conscience est une absence d'être.
Jean de la Croix distingue cette nuit obscure de la nuit des sens et de la nuit spirituelle des commençants. la nuit obscure ne peut être atteinte que par ceux qui sont avancés et exercés. C'est l'état mystique le plus élevé que l'on peut avoir durant la vie terrestre, et c'est celui-là qui est symbolisé par la crucifixion chez le chrétien ou le samadhi chez l'oriental.
Aussi, l'âme n'est nullement "éblouie" par la lumière comme vous en faites l'hypothèse. Elle est au contraire vidée de toute lumière, même terrestre.
L'emploi que vous faites du terme "corps mystique" me laisse dubitatif...
En effet, il est dit de l'EGLISE qu'elle est ce corps. Le corps mystique n'est pas une sorte "d'aura" intérieure !
On se demande bien pourquoi ? L'église n'est que l'ekklesia en grec , qui est un assemblage énergétique, un agglomérat, une concentration. Aussi, les sept églises de l'apocalypse correspondent aux sept centres majeurs qui concentrent le pain divin ou la matière de la dette, selon le parcours.
Le corps mystique de Jésus se rapporte à l'individu, et le corps mystique du Christ à l'ensemble universel de l'Etre. Je vous ai déjà expliqué que Jésus était au niveau individuel la fonction du Christ, que le Christ est lui-même au niveau universel. Il n'y a donc pas à être dubitatif sur l'existence d'un corps mystique parfaitement attesté dans les écritures et qui existe chez chacun des disciples comme il en existe un universel dans toute la création.
Avant la méditation de la crucifixion, le corps mystique est seulement contenu à l'état de matériaux, à savoir la matière liée à la vertu ainsi que la manne céleste, qui est liée à l'action de Jésus et que le disciple reçoit à travers son exercice de la spiritualité. Ces éléments sont absolument du domaine de l'aura, et on peut les photographier par le procédé de la photographie Kirlian, dans certaines conditions.
Ainsi le corps mystique dont vous donnez une lecture disons rosicrucienne n'est pas une entité immanente de l'homme comme par exemple le SOI (Atman) hindouiste , mais une réalité objective et de plus COLLECTIVE: L'Eglise, comme incarnation de la Vérité en ce monde (Dans l'absolu bien sûr)
Quel genre d'amalgame êtes-vous prêt à me coller ? Je ne suis nullement rosicrucien. Je donne une lecture du corps mystique tel qu'il est défini dans l'ensemble des textes bibliques. Dans ces textes la notion d'Eglise est liée au mot ekklésia, qui signifie assemblage, concentration. Cela peut être envisagé aussi bien au niveau individuel qu'au niveau collectif. Mais je rappelle que le niveau collectif n'est que de l'individuel. En effet, l'individuel est caractérisé par la forme, qui en assure une limite et qui donne un aspect fini à l'individuel. Au contraire, l'universel est dépourvu de forme et n'a aucune limite, il est donc infini.
L'individuel se divise ordinairement en :
* particulier : niveau individuel rapporté à un seul individu ;
* collectif : niveau individuel d'une collection d'individus ;
* général : niveau individuel rapporté à tous les individus :
Le particulier, le collectif et le général sont finis et limités. On peut les dénombrer. Par contre, l'universel étant infini, il est indénombrable. L'Existence ou l'Etre se décline selon deux réalités, l'une unique, illimitée et sans forme, infinie dans son état, l"universelle, et l'autre individuelle, limitée, finie et formelle.
C'est pourquoi, dans le texte hébreu, le principe de l'Existence est ELOHIM, un pluriel mais dont l'action est presque toujours au singulier. le seul cas où il agit au pluriel, c'est justement dans la création de l'homme : "FaisONS l'homme à NOTRE image".
Adam est l'Etre universel de départ, et il contient en lui tous les germes des individus de chaque espèce qui sont posées en lui dans un jardin nommé Eden., représentant l'état céleste. Le Christ est l'Adam dans toute sa puissance consciente, alors qu'Adam l'est avant toute connaissance. Adam et le Christ sont donc deux états de l'Etre universel illimité et image d'Elohim, la multiplicité unique.
Jésus est ce qui est enfoui dans chaque individu, mais dans un état endormi et inactivé depuis la mort d'Abel. En effet, avec un jeu de mots comme en utilisent souvent les auteurs des textes, Abel = Ab + El = "Dieu Père". La mort d'Abel signifie donc la mort ou l'éloignement du Dieu Père dans l'individu. C'est Jésus qui est la persistance d'Abel enseveli.
Au moment du baptême, Jésus est réactivé par l'initiation, ce qui se traduit par une sensation au niveau coccygien. C'est de là en effet, que les volutes énergétiques se mettent en oeuvre, et assure une "respiration" entre le niveau céleste de la conscience (de l'âme) et le corps physique. C'est pourquoi, ces volutes tournent un certain nombre de fois dans un sens lors de l'inspiration, puis le même nombre de fois en sens inverse lors de l'expiration. C'est à travers ces échanges que la manne céleste descend dans le corps physique et comme je l'ai dit, plus précisément dans un espace-temps voisin du corps physique, appelé corps éthérique.
Ainsi, le baptême est réellement une initiation, un déclenchement, et il ne faut pas seulement le voir comme un changement de l'attitude du disciple d'ordre affectif et sensuel, mais bien comme une nouvelle respiration, de nature céleste, qui s'effectue à travers Jésus jusqu'à la crucifixion. Quand vous parlez d'un don venu d'en haut, je suis partiellement d'accord. Je suis d'accord parce que cette respiration céleste fait émaner quelque chose du centre divin vers le niveau terrestre. Je ne suis pas d'accord, parce que Jésus fait partie des composants sauvegardés dans l'arche de Noé à chaque incarnation et incorporé dans l'être individuel. Cela veut dire que c'est aussi d'en bas que cette activation est rendue possible, par la persistance d'un composant de même nature qu'Adam dans chaque individu et qui transite dans tous les corps qu'un être individuel recevra tout au long de ses cycles temporels.
A partir de l'activation de l'initiation, Jésus va dans un premier temps accrocher à lui tous les matériaux et toute l'énergie liés à la construction de son futur corps. Mais le début de la construction et de sa gestation ne peut se faire qu'après la résurrection. J'ajoute que Jésus est le Soi dans l'individu et que le Christ est la fonction céleste de ce Soi, ce qui correspond à l'Atman et Ishwara.
Aussi, il est parfaitement absurde d'affirmer comme vous le faites que "En Lui, tous ont payé le tribut de la Loi. Ce n'est plus à faire. ". Car Jésus a aussi annoncé des évènements qui étaient promis à ceux de sa génération. Il est en effet écrit :
Matthieu 23:36 Amén, je vous dis: tout cela viendra sur cet âge.
Matthieu 24:34 Amén, je vous dis: cet âge ne passera pas que tout cela n’advienne;
Dans la mesure où les écritures sont une parole universelle et intemporelle, si l'on doit l'interpréter sur le plan historique, alors il est certain que Jésus a menti à ses contemporains. Si maintenant, on interprête les textes comme descriptifs de l'existence individuelle, en rapport avec un seul individu, Jésus est alors le germe édénique en chaque homme et il s'adresse alors à la génération de cet homme. Dès lors il n'est plus menteur. Aussi, ce qui n'est plus à faire, et malheureusement encore à faire. Pourquoi ? Parce que les même causes, Sofian, entraînent les mêmes effets, que ce soit il y a 2000 ans, aujourd'hui, ou dans 2000 ans ! Tant que des hommes s'incarnent, c'est parce qu'ils ont péché avant dans un cycle antérieur, et donc, il ont en eux un Jésus enseveli qui peut être réveillé d'entre les morts afin de mener la conversion de l'être vers son achèvement, et notamment vers la nuit mystique.
C'est pourquoi je vous recommande de bien vous documenter sur la crucifixion et son rôle, afin que vous ne soyez pas abusé d'un discours trop répandu et donc trop célèbre, qui fait stagner ou reculer des tas de disciples, convaincus qu'ils sont avancés alors qu'ils n'ont en réalité accompli qu'un ou deux chapitres du parcours évangélique. Foi et raison sont indispensables dans le parcours et nullement opposés. Quant à la foi, elle n'est absolument pas croyance, ni superstition. S'accrocher à la croyance sans raison éprouvée, c'est ne jamais connaître les épreuves de l'esprit, qui sont indispensables à la nuit de l'esprit et à la nuit mystique. On ne peut vider que ce qui est plein. Si vous n'avez qu'une émotion ou une intuition sensible, qu'allez-vous bien pouvoir vider des choses spirituelles ? Or il faut vider le plein, pour pouvoir être pleinement rempli et ainsi re-naître d'eau et de conscience pure.
Ceux qui attendent une apocalypse collective, en faisant divers pronostics, du genre de savoir qui est l'antichrist, qui est la bête, etc.., risquent de louper complètement leur apocalypse personnelle lors de la fin de leur cycle terrestre. Car les textes s'interprêtent aussi bien au niveau universel, qu'aux niveaux particulier, collectif et général de l'existence individuelle. La voie spirituelle est d'abord individuelle, comme toute religion l'impose.