Re: Le Saint secret....
Posté : 29 mars23, 22:40
Le fond de la vision (ou plutôt de l'audition) des 144.000 est typiquement juif, avec un "recensement" des armées d'Israël sur le modèle de celui des Nombres (1.1-46). De ce point de vue la liste n'a rien d'étonnant, ni l'inclusion de Lévi dans une perspective sacerdotale, ni l'omission de Dan associé au diable dans la littérature de l'époque (voir notamment le Testament de Dan, d'après l'image du serpent en Genèse 49,17); bien plus tard des Pères de l'Eglise associent l'antichrist à Dan, comme quoi les traditions ne sont pas étanches. Peut-être le rédacteur final de l'Apocalypse lisait-il déjà la vision dans un sens très différent des premiers concepteurs de celle-ci.
c'est que l'interprétation du symbole a pu évoluer au cours même du processus de rédaction. A partir d'une image strictement juive (les "conscrits" du "tout-Israël" pour le combat eschatologique) on a pu passer à une interprétation judéo-chrétienne puis "catholique" (universelle): le "vrai" Israël identifié d'abord aux chrétiens d'origine juive puis aux chrétiens tout court.
A noter aussi que sur la "scène" de l'Apocalypse, les 144.000 du chapitre 7 sont sur terre (cf. v. 3) tandis que la grande foule est au ciel (dans le temple, devant le trône) et porte les signes du martyre (robes blanches, palmes etc.): la lecture TdJ prend systématiquement le texte à l'envers...
En ce qui concerne l'Apocalypse et ses "144.000", ce qui paraît évident c'est qu'il y a un déplacement de scène, de situation, de point de vue et de perspective entre le chapitre 7 et le chapitre 14: dans le premier ils ne sont pas encore tous "scellés", ils sont encore menacés par des dangers "terrestres" et "historiques" dont ils doivent expressément être protégés; dans le second (sur le mont Sion) tout est accompli, ils ont tous les noms écrits sur leur front -- ils sont davantage comme la "grande foule" qui avait (déjà) passé l'épreuve dans la suite du chapitre 7. Le "mont Sion" semble donc représenter ici un point de vue "accompli", céleste, final ou éternel.
Répétons le, il est probable que l'interprétation des "144.000" ait changé au cours même de la rédaction de l'Apocalypse: ce qui pouvait représenter le "reste (fidèle) d'Israël" (au sens propre ou ethnique) dans un texte juif ou judéo-chrétien glisse forcément vers un sens "spirituel" ou "symbolique" (l'Eglise comme verus Israel) dans un texte développé et reçu par une Eglise principalement pagano-chrétienne en voie d'unification.
c'est que l'interprétation du symbole a pu évoluer au cours même du processus de rédaction. A partir d'une image strictement juive (les "conscrits" du "tout-Israël" pour le combat eschatologique) on a pu passer à une interprétation judéo-chrétienne puis "catholique" (universelle): le "vrai" Israël identifié d'abord aux chrétiens d'origine juive puis aux chrétiens tout court.
A noter aussi que sur la "scène" de l'Apocalypse, les 144.000 du chapitre 7 sont sur terre (cf. v. 3) tandis que la grande foule est au ciel (dans le temple, devant le trône) et porte les signes du martyre (robes blanches, palmes etc.): la lecture TdJ prend systématiquement le texte à l'envers...
En ce qui concerne l'Apocalypse et ses "144.000", ce qui paraît évident c'est qu'il y a un déplacement de scène, de situation, de point de vue et de perspective entre le chapitre 7 et le chapitre 14: dans le premier ils ne sont pas encore tous "scellés", ils sont encore menacés par des dangers "terrestres" et "historiques" dont ils doivent expressément être protégés; dans le second (sur le mont Sion) tout est accompli, ils ont tous les noms écrits sur leur front -- ils sont davantage comme la "grande foule" qui avait (déjà) passé l'épreuve dans la suite du chapitre 7. Le "mont Sion" semble donc représenter ici un point de vue "accompli", céleste, final ou éternel.
Répétons le, il est probable que l'interprétation des "144.000" ait changé au cours même de la rédaction de l'Apocalypse: ce qui pouvait représenter le "reste (fidèle) d'Israël" (au sens propre ou ethnique) dans un texte juif ou judéo-chrétien glisse forcément vers un sens "spirituel" ou "symbolique" (l'Eglise comme verus Israel) dans un texte développé et reçu par une Eglise principalement pagano-chrétienne en voie d'unification.