Traducteur de l'A.T. Perret gentil et N.T. Approuvé par des Pasteurs de Genéve;
Il écrit j'étais et pas je suis.
LA BIBLE
Perret-Gentil, Rilliet
Ancien Testament : AUGUSTE PERRET-GENTIL (1824-1903)
Nouveau Testament : ALBERT RILLIET (1805-1892)
58
Jésus leur dit : « En vérité, en vérité je vous le
déclare, avant qu’Abraham existât, je suis. »
Préface de 1847.
HAGIOGRAPHES ET PROPHÈTES
La traduction contenue dans ce volume doit son origine au
désir et au besoin que j’avais de me rendre compte à moi-même du
sens des Livres Saints ; elle a été continuée pour servir à l’enseignement que la Compagnie des Pasteurs m’a chargé de donner aux
Proposants qu’elle élève pour le Saint-Ministère, et dont je suis appelé à guider les premiers pas dans l’étude des textes originaux de
l’Ancien et du Nouveau Testament. Je ne prévoyais pas qu’elle dût
jamais voir le jour, ni être connue en dehors du cercle intime auquel
elle était destinée ; n’avais-je pas en effet de quoi être pleinement
satisfait, si ce travail contribuait en quelque manière à faire aimer et
comprendre l’Ecriture Sainte à ceux qui devront un jour la prêcher
et l’expliquer ? Aussi n’aurait-il point été livré à l’impression, si
je n’y avais été excité par le désir de ceux-là mêmes pour qui je
l’ai exécuté, et auxquels il m’est doux de laisser ce souvenir, et si
l’opinion d’amis que l’affection a rendus indulgents, ne m’avait
donné un courage que trop de motifs m’empêchent de puiser en
moi-même.
Cependant ces considérations ne suffisaient pas pour légitimer à
mes propres yeux une résolution que le devoir direct ne m’appelait
ni à prendre, ni à accomplir, et dans laquelle même aujourd’hui j’ai
bien de la peine à ne pas voir quelque témérité ; non pas que j’aie
honte ou peur d’exprimer publiquement ce que j’ai énoncé dans le
particulier, mais parce qu’il y a toujours lieu de se défier, lorsque,
même en cherchant le bien, on franchit les limites de l’obligation.
Ces limites me sont clairement tracées par la nature de mon
poste, qui restreint mon activité aux soins que dans une branche
particulière des études je dois donner à ceux qui se préparent au
Saint-Ministère. Mais il m’a paru qu’ayant reçu par l’imposition
des mains le droit de prêcher la Parole de Dieu, je pouvais et
devais peut-être user de ce droit en annonçant cette divine Parole
autrement que par des prédications dont l’occasion m’est rarement
fournie, et en offrant à l’Eglise de mon pays, au sein de laquelle j’ai
eu le bonheur de naître, d’être instruit dans la religion chrétienne,
consacré au Saint-Ministère et revêtu de mon poste, un résultat
de travaux entrepris pour sonder les Ecritures, en découvrir et en
exprimer le véritable sens. C’est donc à l’Eglise de mon pays que
j’offre ce volume ; je lui demande de l’accueillir avec bienveillance,
comme une preuve que voudrait lui donner l’un de ses ministres
du zèle dont il est animé pour son service, et de considérer qu’il est
peut-être un peu justifié auprès d’elle par le sentiment auquel il a
cédé, et par la pensée que le travail qu’il lui présente, a été entrepris
et exécuté avec la sanction et la garantie du devoir de sa vocation.
Puisse la Providence, qui m’a permis d’exécuter un travail où
Elle m’a fait trouver aussi une consolation et un refuge, prendre
sous sa garde les destinées qui l’attendent !
Qu’il contribue à avancer la gloire de Dieu, Notre Père,
et Jésus-Christ, Notre Seigneur,en produisant
avec l’aide du Saint-Esprit des fruits de lumière et
de foi, de sagesse et de piété, de consolation et de sainteté !
Neuchâtel, le 23 octobre 1847.