florence_yvonne a écrit :> indigène : (adjectif et nom commun) Originaire du pays.
le mot n'a pas d'autre signification
Le chef du gouvernement provisoire, Adolphe Thiers, dépose le 21 juillet un projet d'abrogation du décret Crémieux mais celui-ci est repoussé sous la pression du banquier Alphonse de Rotschild.
24 octobre 1870 Le décret Crémieux francise les juifs d'Algérie
Le 24 octobre 1870, un décret donne la citoyenneté française aux 37.000 juifs d'Algérie.
Dans la foulée, les colons originaires d'Europe (Italie, Espagne, Malte,...) sont aussi francisés en bloc. Quant aux musulmans d'Algérie, ils sont ravalés au statut d'indigène.
Le décret a été promulgué à Tours, où s'est réfugié le gouvernement de la Défense nationale qui a succédé à l'Empire après la défaite de Sedan. Il peut être considéré comme l'une des premières grandes mesures de la IIIe République.
Sa paternité en revient au ministre de la Justice,
Isaac Adolphe Crémieux, l'un des chefs du parti républicain.
L'auteur du texte est le fils d'un commerçant juif de Nîmes. Juriste et philanthrope de 74 ans, il bénéficie d'une grande réputation d'intégrité dans le pays.
En 1863, suite à l'émotion soulevée par l'affaire Mortara, il est devenu le président de la nouvelle «Alliance israélite universelle».
Du royaume arabe à la colonie
Napoléon III préconisait en Algérie l'instauration d'un royaume arabe sous protectorat français, un peu comme il en ira plus tard avec le royaume du Maroc. Lui-même aurait eu le titre de «roi des Arabes».
Mais son projet se heurta à l'opposition violente des colons européens. Ces derniers, qui se situaient du côté de la gauche républicaine, furent d'ailleurs parmi les premiers à se réjouir de la chute de Napoléon III.
La IIIe République, qui succède au Second Empire, prend le contrepied de cette politique en intégrant plus étroitement l'Algérie à la France.
Mais avec le décret Crémieux, elle établit une discrimination inédite entre les juifs, élevés au rang de citoyens français, et les musulmans.
Une partie de ces juifs étaient établis en Afrique du Nord depuis la première diaspora, au Ve siècle avant JC et ils étaient à l'origine d'une langue aujourd'hui perdue, le judéo-berbère. Les autres étaient originaires d'Espagne d'où ils avaient été chassés en...1492.
Les musulmans, très majoritaires, étaient issus des populations kabyles, des envahisseurs arabes ou encore des esclaves enlevés sur les côtes européennes jusqu'au XVIIIe siècle et convertis de force.
Le décret consacre en Algérie la rupture entre colonisateurs (juifs indigènes et immigrants de tous les pays d'Europe occidentale) et colonisés (musulmans).
Sa publication est à l'origine de nouvelles révoltes musulmanes au début de l'année suivante, sous la conduite d'un notable, le bachagha El Mokrani, qui rassemble derrière lui 250 tribus.
À la suite de la défaite de la France face à la Prusse, la révolte prend de l'ampleur et débouche le 8 avril 1871 sur la proclamation de la guerre sainte par le grand maître d'une confrérie musulmane, Cheikh El-Haddad.
Un tiers de la population musulmane entre en rébellion. Le chef du gouvernement provisoire,
Adolphe Thiers, dépose le 21 juillet un projet d'abrogation du décret Crémieux mais celui-ci est repoussé sous la pression du banquier Alphonse de Rotschild.
En France, où toute forme d'antisémitisme (*) avait disparu sous la Restauration monarchiste et le Second Empire,
le décret va paradoxalement entraîner une mise en lumière des juifs. L'antisémitisme apparaîtra avec force sous la IIIe République, à la faveur du scandale de Panama, qui précèdera de peu l'affaire Dreyfus.