Aser a écrit :Peut-être pas avec un stylo Bic, Assad... mais ça signifie néanmoins que ce Dieu auquel le Christ fait lui-même allusion ici est sûrement supérieur à lui-même!
Si, avec un stylo ! Ecrire 10, cela revient à écrire le 1 suivi du zéro. Quant à Dieu, il est supérieur et en même temps complémentaire à Jésus (et non pas au Christ), puisque le 1 est le contraire du zéro dans leur rapport respectif au langage et à la création. D'ailleurs, aujourd'hui, si on regarde le langage mathématique, on ne peut pas se passer du zéro, comme on ne peut pas se passer du vide en physique ou de l'ensemble vide en mathématique. Toute la réalité que notre science découvre, est la révélation de la complémentarité qui existe entre quelque chose et l'état inexistant de cette chose.
Aser a écrit :Quoiqu'il en soit, si ce vainqueur a le nom de son Père écrit sur lui, alors il y a fort à parier que ce dernier est au courant de la prononciation exacte du nom du Dieu du Christ!
Non, car il faudrait pour cela que Dieu soit représentable dans une forme limitée. Or le nom de quelque chose, c'est ce qui permet de la désigner et donc ce qui permet de la différentier des autres choses, lui conférant une sorte d'identité. Or Dieu n'a aucune identité particulière, puisque il les a toutes en même temps et à l'infini. Cela est impossible à nommer. Cependant, le langage peut symboliser cet état, et c'est "Cela" que signifie Elohim, un état indistinct et indéterminé de la réalité. En d'autres termes, Dieu a en lui tous les noms possibles. Alors, comment prononceriez-vous cela ? Vous le prononceriez par ce qui est dépourvu des caractéristiques du Nom, en employant des expressions conçues pour ce qu'on ne peut pas déterminer : cela, ceci, ceux-ci, ça, auxquels se rajoutent tous les termes niant les limites, comme Infini, Illimité, Absolu, etc ....
Damocles a écrit :ça se trouve dans jean, le St Esprit et le paraclet sont deux choses différentes et en même temps la même chose.
Si on accepte le principe que ce qui est divin est dans l'ordre des causes, et ce qui est humain dans celui des êtres conscients qui en résultent, alors les corps sont des constructions complexes, qui résultent à la fois des causes divines et des consciences individuelles. Dans la construction du corps mystique, comme ce corps mystique est un corps, il est le résultat d'une cause divine et d'une cause humaine. Avant sa crucifixion, Jésus est IHWH en tant que conscience humaine à la fois tournée vers l'esprit qui plane (IHWH) et la Cause universelle Elohim.
Cette façon de comprendre la Trinité suppose que l'on réalise bien que l'on a Trois étages à chaque fois !
1- Domaine Divin
-
Elohim : le Père = Cause universelle
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L'Esprit = La lumière = l'esprit ou le souffle qui plane et qui est l'agent de la création. Mais cet esprit étant une négation, il commence son action par discerner les contraires et il instaure une dualité entre ces contraires. C'est cet esprit qui est la science et la sagesse. Il est noté comme IHWH, car c'est lui qui est "JE SUIS" par opposition à Elohim qui serait plutôt "Nous ne sommes pas". Elohim est en effet multiple, bien qu'en une seule Non-Apparence. IHWH, en tant qu'opérateur logique, conditionne la séparation des contraires et c'est là son aspect Serpent. La conséquence de son action dualisante est la séparation en deux d'IHWH-Elohim.
- Le
Saint-Esprit qui est l'équilibre fusionnel entre la lumière et l'obscur, est donc entre IHWH et Elohim, au milieu exact. C'est pour cela qu'il est une relation entre les deux, et qu'il s'écrit (comme en mathématique) IHWH-Elohim, comme on écrirait AB la relation entre A et B. IHWH-Elohim est ce principe, qui dans le chapitre 2 de la genèse crée le monde d'Eden, à la fois spirituel et matériel, et il y crée la Conscience Adam, par insufflation de la matière de base. Dans le domaine divin, le Saint-Esprit apparaît en dernier, car Elohim est co-incident avec IHWH. Mais les deux principe dans le chapitre 1 de la Genèse ne sont pas identiques en termes de dynamique. Elohim est immuable et intemporel. Alors qu'IHWH est temporel et variant. Pour mener son action existentielle, IHWH s'éloigne d'Elohim. Il manifeste le 1 et fait apparaître le multiple. Cette action est celle du Fils prodigue. Mais au fur et à mesure que la création se déroule, IHWH va s'incarner et devenir réellement existant dans la forme. C'est alors le fils prodigue qui revient vers le Père, et cela produit IHWH-Elohim.
Tout se passe dans le domaine divin, comme une descente de l'Esprit dans la matière. C'est là l'image du diable qui a été chassé des cieux.
2- Le domaine de la conscience
Ici l'on va assister au contraire. C'est la matière qui va se spiritualiser. Dans cette trinité inversée, on a alors plusieurs formes de matières qui vont apparaître et qui représentent une manifestation du multiple (Elohim) comme une succession d'êtres individuels, qui s'organisent hiérarchiquement pour produire des êtres conscients et évolutifs. Chacun de ces êtres individuels va d'abord constituer son identité et son individualité, et cela est symbolisé par la révélation de l'Un à la conscience. Mais cette attention de l'identité va se faire à travers la forme et donc en opposition aux autres formes. il y a comme une opposition entre soi et les autres.
Au fur et à mesure que la conscience évolue, elle se rapproche de l'unité fondamentale de tous ces êtres, et cela la mène tôt ou tard, vers la considération de la cause universelle Elohim. On a donc les étapes suivantes :
- constitution des êtres multiples (ceux que nomme Adam) (= étape Elohim)
- prise de conscience du Moi et culture séparatiste de l'Ego = Abraham et Moïse. Culte de soi et des groupes. Religion de Babylone. (Etape IHWH)
- Découverte du Non-Etre et religion de l'universalité (Etape Christ = IHWH-Elohim)
D'un point de vue métaphysique, si Elohim est le non-temps, il ne varie pas, n'agit pas, mais il exerce sa puissance infinie. Il produit le 1 par sa propre nature. Lorsqu'il est opposé à IHWH, (après la chute) il est alors le multiple en opposition au 1, mais comme le 1 est l'instrument du multiple, le 1 finit donc par manifester les possibilités d'Elohim en les réalisant. Ce Satan, adversaire d'IHWH est comme un attrait vers les autres, et donc une altération de l'individualité qui rend jaloux IHWH. Dans cet aspect de réservoir des formes matérielles, Elohim est la matière que le discours va devoir mettre en forme. IHWH est le mécanisme des opérateurs logiques et donc leur combinaison IHWH-Elohim est le verbe exprimé. Ce verbe est éternité, fusion du temporel et de l'intemporel. Le verbe divin n'a pas de passé et pas de futur, et tout est en lui dans un état logique, qui équilibre les choses abstraites de l'esprit et les formes d'expression concrètes de la création.
Le christianisme, est une inversion de l'identité des êtres multiples vers la considération de l'Etre universel. Il constitue alors un courant non-dualiste qui mène à la considération du Non-Etre pour équilibrer les excès de l'Existence et donner à celle-ci un sens logique.
Etre ou ne pas être ! Telle est la question ! (W. Shakespeare).
Etre comme si on n'était pas ! Tel est l'objectif du sage !