cesar a écrit : Reste la spéculation à laquelle s'accroche désespérément les tenants de la VP : que les évangélistes auraient utilisé le mot "frère" en pensant "cousin" parce que en hebreu c'est le même mot. Indépendamment de la haute improbabilité de cette speculation(qui induirait une ambigüité grave que ne pouvaient ignorer les evangelistes) elle ne tient pas longtemps, car lorsque nécessaire, les évangélistes utilisent les mots adaptés pour proche ou cousine. De même le sœurs seraient incluses dans cette spéculation ... alors que l'évangéliste les mentionne. Dans les autres cas, hebreu ou le mot "frere" au sens large est utilisé (Tobie), il n'y a aucune ambigüité.
cesar a écrit :La question des "frères de Jésus" est uniquement un sujet pour ceux à qui ils posent un problème ! Les autres se contentent de ce que disent les écritures.
NDLR : Au passage, les évangélistes n’utilisent jamais le mot « cousin », c’est St Paul en Colossiens 4, 10…
Je ne crois pas qu'un écrit – même inspiré – puisse être à l'abri d'une mauvaise interprétation, surtout des siècles plus tard. D’ailleurs, comme tous textes, celui-ci fait appel à certaines conceptions propres à un groupe, ici les chrétiens des premiers siècles. Encore une fois, « l'évidence biblique » n'en est pas une.
D'ailleurs St Pierre le dit :
2 Pierre 3, 15-16 a écrit :Tenez la longanimité de notre Seigneur pour salutaire, comme notre cher frère Paul vous l'a aussi écrit selon la sagesse qui lui a été donnée. Il le fait d'ailleurs dans toutes les lettres où il parle de ces questions. Il s'y rencontre des points obscurs, que les gens sans instruction et sans fermeté détournent de leur sens ‐ comme d'ailleurs les autres Écritures ‐ pour leur propre perdition.
Un peu auparavant celui-ci prétend même que l'interprétation de l'Écriture n'est pas caution au subjectivisme :
2 Pierre 1, 20 a écrit :Avant tout, sachez‐le : aucune prophétie d'Écriture n'est objet d'interprétation personnelle
Donc nécessité d'une clef de lecture donnée par la Tradition :
2 Thessaloniciens 2, 15 a écrit :Dès lors, frères, tenez bon, gardez fermement les traditions que vous avez apprises de nous, de vive voix ou par lettre.
La phrase posée ici n'est pas réductrice à une tradition paulinienne, c'est toute la communauté qui est porteuse et garante de cette tradition :
Romains 16, 17 a écrit :Je vous en prie, frères, gardez‐vous de ces fauteurs de dissensions et de scandales contre l'enseignement que vous avez reçu ; évitez‐les.
D'ailleurs Jésus dit bien que cette tradition est charismatique, en relation avec l'Esprit-Saint :
Jean 16, 13 a écrit :Mais quand il viendra, lui, l'Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière ; car il ne parlera pas de lui‐même, mais ce qu'il entendra, il le dira et il vous dévoilera les choses à venir.
Nous ne bloquons pas le « à venir » au livre de l'Apocalypse, rien dans l'Ecriture ne permet d'affirmer une telle chose. Ce que nous disons simplement c'est que le temps de l'inspiration est terminé depuis la mort du dernier apôtre est que nous sommes maintenant sous l’assistance de l’Esprit, qui nous aide à garder le dépôt de la foi mais aussi à l’approfondir dans la ligne que ce que dit Jésus en Jn 16, 13.
Voilà pour une mise au point sur la Tradition. Maintenant il est de votre ressort de prouver que cette Tradition est en contradiction avec l’Ecriture, puisque vous l’affirmez.
Mais ce ne sera pas avec l’argument qui suit :
cesar a écrit :Les faits tangibles sont simples : le mot utilisé par tous les évangelistes signifie soit "frère de sang" soit disciple au sens figuré, en aucun cas "cousin" ou "demi-frere". Le 2e cas peut être éliminé car les evangelistes opposent les freres et les disciples justement (Mathieu 12).
Il ne faut pas le dire, il faut le démontrer. Le seul argument que tu avances a déjà été traité dans mon article. En fait cet argument n’est qu’une simple interprétation, qui a sa valeur, mais ne permet en rien de trancher la question du point de vue de l’exégèse.
En effet, celui-ci part du principe que les « frères » mentionnés sont nécessairement des frères de sang de Jésus pour assurer un meilleur contraste par une opposition entre « frères de sang » et « frères par la foi », ce que ne dit pas le texte : Ces passages synoptiques disent tout simplement que la meilleure manière d’être frère du Seigneur n’est pas d’être issu d’une lignée mais d’adhérer à lui par la foi.
D’ailleurs on peut très bien être l’un et l’autre, à l’instar de la Mère de Jésus. Marie, citée au côté des « frères » en Mt 12, 46, en Mc 3, 31 et en Lc 8, 19, est dite auparavant « bénie entre toutes les femmes » (Lc 1, 42) ; « Oui, bienheureuse celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur » (Lc 1, 45). La tradition verra toujours en elle celle qui a accomplie parfaitement le sens de ce passage :
Luc 8, 21 a écrit :« Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. »
Donc au final, en critiquant une interprétation tu critiques non par des preuves d’exégèses mais par une autre interprétation agrémenté par une auto persuasion :
cesar a écrit :Force est de constater que les efforts pour transformer les freres de Jesus en cousins ou disciples ou demi-freres ne sont pas très convaincants (sauf pour ceux qui tiennent à la VP) et en tout êtat de cause basés sur des spéculations qui ne recoivent aucune confirmation solide.
[…]
En résumé s'opposent :
- Les écritures totalement coherentes avec les freres de Jesus
- des spéculations hazardeuses au service d'une théorie élaborée plus tard.
Je vais bientôt commencer mes révisions pour mes exams, le temps pour les forums me sera limité. Dans ce contexte je lirais vos réponses mais ne répondrais que si elles soulèvent quelque chose de nouveau ou un argument réel.
Salutation. Olivier
Réflexion sur les « frères » de Jésus : http://christus.over-blog.com/article-34511055.html