croyant125 a écrit :HumanaFragilita tu parle de Dieu comme si c'était un homme. Je sais que dans ta conception des choses Dieu n'existe pas, et il est difficile de réfléchir autrement. Mais essaie de sortir de cela en imaginant qu'il existe, ce serait lui qui t'a crée, qui fait fonctionner ton cerveau, assure tes connexion synaptique pour que finalement tu le mette en cause. Comment pourrait tu avoir raison tandis que lui a tord ? Enfin pour moi sa me parait extrêmement logique, ou alors tu dis cela avec une certaine forme d'humour.
Bien sûr que je simplifie, mais c’est aussi parce que 7 Archange fait une lecture littérale de la Bible qui est proprement indéfendable aujourd’hui.
Donc, comme tu le propose, considérons Dieu comme une sorte de force créatrice d’où tout émane, qui fait que les choses se tiennent et qui serait essentielle à ce que j’ai moi-même une pensée. Il faudrait quand même, pour défendre l’existence d’un tel Dieu, que celui-ci ait mis dans le monde une intention et un dessein (sinon on peut tout à fait s’en passer). Pourquoi serai-je obligé de considérer ce dessein comme juste, même si j’en fais partie ?
Dans mon système de pensée l’homme est une émanation de la nature, et pourtant je ne considère pas que le produit des lois naturelles soit systématiquement désirable pour l’homme. J’ai bien le droit, en tant qu’être humain, de considérer que la maladie n’est pas souhaitable, que les parasites sont nuisibles et doivent être éradiqués, que la loi du plus fort qui prévaut dans la nature ne convient pas aux sociétés humaines, qu’il est souhaitable d’aménager ce monde pour le rendre le plus en adéquation possible avec les désirs humains.
S’il n’y a pas de dessein, alors l’homme est seul face à une nature indifférente, qui ne contient ni bien ni mal sur le plan métaphysique, puisqu’elle n’a ni conscience ni intention. En revanche, s’il y a un dessein, il y a alors bien une intention, et du coup il est légitime de s’interroger sur la place de l’homme dans ce dessein. Si l’homme occupe une place essentielle dans ce dessein, dans ce cas qu’est-ce qui justifie ses souffrances, et l’hostilité de la nature à son égard ?
De la même façon que je n’accepte pas toutes les conséquences des lois naturelles, dans la mesure où l’homme dispose d’un certain pouvoir pour aménager la nature, il est dans mon droit de ne pas considérer comme juste un dessein qui condamne l’homme à la souffrance, dans la mesure où l’homme dispose d’une certaine dignité de conscience.
Il se trouve que les religions disposent toutes d’un corpus pseudo-logique destiné à, sinon justifier, au moins à expliquer l’origine de la souffrance. Si j’en crois la Bible, l’homme serait coupable du pêché de connaissance qui l’aurait précipité hors du jardin d’Eden. C’est une théorie sordide et révoltante, qui personnellement ne me donne pas une image valorisante de Dieu. Un Dieu qui par ailleurs est censé m’aimer, mais d’une drôle de façon puisqu’il n’hésitera pas à m’envoyer en enfer si j’abuse des facultés dont il m’a fait don. Si ce Dieu là est le vrai, alors je l’ai en horreur et je ne veux rien avoir à faire avec lui.
Heureusement, si Dieu existe, il y a peu de chance qu’il ressemble à cette caricature. Mais quelle que soit cette entité, elle m’amènera à être beaucoup plus critique face au fonctionnement du monde que si elle n’existait pas.