Didier a écrit :
L'article décliné au génitif n'est pas nécessaire pour qu'un infinitif puisse exprimer un but, ou une intention. Comme le fait remarquer le célèbre grammairien William D. Mounce, "l'infinitif en lui même une préposition ou sans l'article) peut exprimer un but" - Greek for the Rest of Us; p. 192.
RAGON (entre autres) fait autorité pour ce qui concerne LE FRANCAIS.
Ce "célèbre" (?) grammairien AMERICAIN a t-il établi de nouvelles règles grammaticales qui annulent RAGON (et autres) pour ce qui concerne la traduction du grec EN FRANCAIS ? J'examine volontiers la suite , en remarquant d'emblée que
1) les exemples sont extraits du N.T , et non pas de la littérature profane ,comme si les auteurs (humains) avaient obéi à des règles propres au N.T
2) Ces exemples sont cités EN FRANCAIS (et je ne m'en plains pas ).
Est-ce à dire que M.Mounce a écrit EN FRANCAIS ?
3) Est-ce le génie de la langue grecque qui a inspiré les conclusions de M.Mounce ou le génie de la langue anglaise ?
L'exemple de Mat. 5:17 est cité: "Mê nomisête hoti êlthon katalusai ton nomon ê tous profêtas; ouk êlthon katalusai alla plêrôsai". Les 3 infinitifs que j'ai soulignés en caractère gras ne sont pas précédés de l'article décliné au génitif (tou). Pourtant chacun exprime un but. La version Darby rend ce passage ainsi: "Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes: je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir".
"katalusai" et "plêrosai" ne sont pas précédés d'un article pour la seule raison qu'il ne s'agit pas de PROPOSITIONS INFINITIVES ( comme c'est le cas en Phs 2/6 ) mais d'infinitifs non déclinés ( ce qui explique l'absence d'article ).
M.Mounce n'a donc pas tenu compte du fait que ces 2 infinitifs étaient des INFINITIFS NON DECLINES.Dans quelle grammaire a t-il étudié le grec ?
Que l'article défini tou ne soit pas indispensable pour qu'un infinitif puisse exprimer un but, cela ressort de Luc 2:22,24 où nous lisons: "Kai hote eplêsthêsan hai hêmerai tou katharismou autôn kata ton nomon Môuseôs, anêgagon auton eis Hierosoluma parastêsai tôi kuriôi (...) kai tou dounai thusian kata to eirêmenon en tôi nomôi kuriou, zeugos trugonôn ê duo nossous peristerôn", ce que la version Segond (1910) a traduit par: "Et, quand les jours de leur purification furent accomplis, selon la loi de Moïse, Joseph et Marie le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, (...) et pour offrir en sacrifice deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme cela est prescrit dans la loi du Seigneur".
Citer SEGOND (1910) est très malin pour me discréditer aux yeux des non hellénistes protestants.
A malin ,malin et demi :"parastêsai" n'est toujours pas un infinitif décliné
et le "tou" qui précède "dounai" confirme sa différence avec le "to" qui précède "einai" en phs 2/6.
Autrement dit : Lc 2/22-24 confirme le fait qu'on devrait lire , en phs 2/6 : "tou einai isa theoo" pour traduire "POUR être égal à Dieu".
Le 1° infinitif "parastêsai" n'est pas précédé de l'article 'tou' contrairement au deuxième ("tou dounai"). Comme l'explique E. De Witt Burton, en citant cet exemple, "l'infinitif avec tou exprime le but avec substantiellement la même force que le simple infinitif [sans 'tou']" - Moods and Tenses of New Testament Greek
"Parastêsai" n'est pas précédé de l'article parceque ce n'est pas un infinitif décliné.
"dounai" est précédé de l'article au génitif (tou)parceque c'est un infinitif décliné qui exprime un but , particularité non appliquée en Phs 2/6 !
CQFD.
L'article décliné n'est donc pas nécessaire pour qu'un infinitif exprime un but, ou l'objet d'une action.
C'est vrai EN FRANCAIS , qui ne connait pas l'infinitif décliné !!!
Revenons à Phil. 2:6. Comme je l'ai expliqué plus haut, la construction [to + infinitif] constitue une apposition au mot 'harpagmon', lequel exprime une idée verbale: une "usurpation". Cette apposition est introduite, dans la Traduction du monde nouveau, par l'expression "c'est à dire :". Comme on vient de le voir, l'infinitif n'a pas besoin d'être précédé de l'article au génitif ('tou' ) pour exprimer l'objet ou le but d'une action. C'est pourquoi la traduction "pour qu'il soit égal à Dieu" rend correctement la proposition infinitive "einai isa theôi".
Comme on vient de le voir , c'est tout le contraire .
Il convenait donc d'exprimer l'apposition et le nom qu'elle détermine par la tournure: "une usurpation, c'est à dire pour qu'il soit égal à Dieu". Du reste, le sens de ce verset tel qu'on le lit dans la Traduction du monde nouveau s'accorde pleinement avec l'autre manière de rendre ce texte (Darby, Ostervald, Segond, Chouraqui etc...) en considérant 'harpagmon' comme le complément (ou l'attribut) de la proposition "einai isa theôi" (dont l'infinitif est substantivé par "to"), laquelle est alors le C.O.D. du verbe 'hêgêsato'
DARBY : "d'être égal à Dieu"
SEGOND : "d'être égal à Dieu"
OSTERVALD 1823 : "Lequel étant en forme de Dieu , n'a point regardé comme une usurpation d'être égal à Dieu"
GROSJEAN (pleiade):" n'a pas regardé comme une prérogative d'être égal à Dieu".
OSTY et TRINQUET...
TMN : "pour être égal à Dieu" , la seule traduction à introduire une intention qui contredit la grammaire grecque , nous l'avons vu .
2)La traduction de Jn 8/58 par "Avant qu'Abraham soit venu à l'existence , moi j'étais (ou j'ai été)" est grammaticalement impossible , parceque le verbe être est au présent ("Je Suis"), comme en 8/24 et 8/28.
3) La traduction de Jn 10/30 par " Moi et le Père nous sommes unis" est grammaticalement impossible , parceque dans le texte grec "ego kai pater en esmen " ,"en" n'est pas le participe passé du verbe "unir" mais l'adjectif numéral cardinal ( eis , mia , en ) "en" = un seul (être)
Et puis quoi encore ???
En ce qui concerne Jean 10:30, l'adjectif " un " (grec: 'hen') est au neutre, et signifie "une seule chose".
Je retiens "une seule " et vous glosez sur la " chose ".Vous voulez me faire dire que Calvin s'est trompé ?Je le dis : Il s'est trompé à ce sujet comme sur d'autres sujets ( par exemple : la prédestination à l'enfer.)
Qui suis-je pour contredire SEGOND , CALVIN (et surtout TMN en filigrane)?
Si j'étais le seul , je m'inquièterais , mais TOUS les Chrétiens (qui se reconnaissent entre eux par leur baptême au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit)sont unanimes pour rejeter T.M.N , car " le Verbe était Dieu."
Cordialement (sous réserve , compte tenu de précédents facheux.)
Merci quand même pour les informations dont je n'avais pas connaissance.