Re: abolition du secret pontifical sur les abus sexuels
Posté : 07 avr.22, 20:57
https://www.lemonde.fr/international/ar ... -20220407-[dans-l-actu_titre_3]&M_BT=113977059162465
Les excuses historiques du pape aux autochtones du Canada
François a « demandé pardon à Dieu » pour les violences perpétrées dans les pensionnats, où 150 000 enfants ont été arrachés à leur famille afin de « tuer l’Indien en eux ».
Par Hélène Jouan(Montréal, correspondance)
Publié le 02 avril 2022 à 09h36
Temps deLecture 4 min.
Des membres des délégations des Premières Nations, des Inuits et des Métis écoutent le discours du pape François au Vatican, le 1er avril 2022.
Des membres des délégations des Premières Nations, des Inuits et des Métis écoutent le discours du pape François au Vatican, le 1er avril 2022. HANDOUT / AFP
Une si longue attente. Vendredi 1er avril, à l’issue d’une semaine de rencontres à Rome avec des délégations des Premières Nations, des Inuits et des Métis, le pape François a présenté les excuses de l’Eglise catholique pour les violences perpétrées dans le système des pensionnats pour autochtones, en vigueur pendant plus d’un siècle au Canada. « Je veux vous le dire de tout mon cœur : je suis vraiment désolé », a déclaré, en italien, le souverain pontife. « Je demande pardon à Dieu (…) et je me joins à mes frères évêques canadiens pour vous demander pardon. »
Lire aussi Article réservé à nos abonnés Au Canada, l’horreur des pensionnats pour enfants autochtones
En septembre 2021, la Conférence des évêques catholiques du Canada avait en effet ouvert la voie, en reconnaissant le rôle et la responsabilité des congrégations catholiques dans ces pensionnats pour autochtones, où, entre 1831 et 1996, 150 000 enfants autochtones ont été arrachés à leur famille afin de « tuer l’Indien en eux ». Privés de leur langue, de leur culture, de leur famille, ils ont été victimes d’un « génocide culturel », avait conclu en 2015 la Commission de vérité et réconciliation. Entre 4 000 et 6 000 enfants ne sont jamais revenus de ces pensionnats, quand d’autres y ont subi des sévices psychologiques, physiques et sexuels.
« Je ressens de la honte, de la douleur et du déshonneur face au rôle que certains catholiques, en particulier ceux qui avaient des responsabilités éducatives, ont joué dans tout ce qui vous a blessés, dans les abus, le manque de respect de votre identité et de votre culture que vous avez subis », a lancé François d’un ton grave, après avoir entendu des survivants lui raconter leur expérience tragique. Evoquant le « drame du déracinement », il a fustigé la « colonisation idéologique » et « l’action d’assimilation » dont « tant d’enfants ont été victimes ». « Malheureusement, cette attitude coloniale est encore très répandue », a-t-il déploré.
Lire aussi Article réservé à nos abonnés Samir Shaheen-Hussain : « Au Canada, le colonialisme a tué les enfants autochtones »
Les excuses historiques du pape aux autochtones du Canada
François a « demandé pardon à Dieu » pour les violences perpétrées dans les pensionnats, où 150 000 enfants ont été arrachés à leur famille afin de « tuer l’Indien en eux ».
Par Hélène Jouan(Montréal, correspondance)
Publié le 02 avril 2022 à 09h36
Temps deLecture 4 min.
Des membres des délégations des Premières Nations, des Inuits et des Métis écoutent le discours du pape François au Vatican, le 1er avril 2022.
Des membres des délégations des Premières Nations, des Inuits et des Métis écoutent le discours du pape François au Vatican, le 1er avril 2022. HANDOUT / AFP
Une si longue attente. Vendredi 1er avril, à l’issue d’une semaine de rencontres à Rome avec des délégations des Premières Nations, des Inuits et des Métis, le pape François a présenté les excuses de l’Eglise catholique pour les violences perpétrées dans le système des pensionnats pour autochtones, en vigueur pendant plus d’un siècle au Canada. « Je veux vous le dire de tout mon cœur : je suis vraiment désolé », a déclaré, en italien, le souverain pontife. « Je demande pardon à Dieu (…) et je me joins à mes frères évêques canadiens pour vous demander pardon. »
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En septembre 2021, la Conférence des évêques catholiques du Canada avait en effet ouvert la voie, en reconnaissant le rôle et la responsabilité des congrégations catholiques dans ces pensionnats pour autochtones, où, entre 1831 et 1996, 150 000 enfants autochtones ont été arrachés à leur famille afin de « tuer l’Indien en eux ». Privés de leur langue, de leur culture, de leur famille, ils ont été victimes d’un « génocide culturel », avait conclu en 2015 la Commission de vérité et réconciliation. Entre 4 000 et 6 000 enfants ne sont jamais revenus de ces pensionnats, quand d’autres y ont subi des sévices psychologiques, physiques et sexuels.
« Je ressens de la honte, de la douleur et du déshonneur face au rôle que certains catholiques, en particulier ceux qui avaient des responsabilités éducatives, ont joué dans tout ce qui vous a blessés, dans les abus, le manque de respect de votre identité et de votre culture que vous avez subis », a lancé François d’un ton grave, après avoir entendu des survivants lui raconter leur expérience tragique. Evoquant le « drame du déracinement », il a fustigé la « colonisation idéologique » et « l’action d’assimilation » dont « tant d’enfants ont été victimes ». « Malheureusement, cette attitude coloniale est encore très répandue », a-t-il déploré.
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