Re: Le Saint secret....
Posté : 03 mai23, 02:26
Il n'y a pas consensus au Ier siècle sur l'idée même d'une résurrection, et encore moins sur son champ d'application (les seuls justes pour certains, tout le monde pour d'autres "justes" + "injustes") et sur son "timing". Ce qui fait qu'on peut concevoir une infinité de scénarios pour "harmoniser" des textes qui relèvent en fait de doctrines différentes, voire opposées.
Dans le scénario (plutôt clair, pour une fois) du chapitre 20 de l'Apocalypse,
- les bénéficiaires de la première résurrection (avant le millenium v. 4) sont les fidèles et surtout les martyrs déjà décrits dans leur "état intermédiaire" aux chapitres 6 et 7;
- tous les "autres morts" ressuscitent après le millenium (ce qui est annoncé au v. 5 et décrit aux v. 12-13) pour être jugés selon leurs œuvres.
En Actes 24,15 la "résurrection des justes et des injustes" est présentée comme identique à la version pharisienne de la résurrection ("comme ils l'ont eux-mêmes", cf. 23,8 ); or celle-ci, comme je l'ai dit plus haut, est inséparable du jugement dernier ; elle correspond dans le scénario d'Apocalypse 20 à la résurrection des "autres morts" (v. 5), celle qui est décrite aux v. 12-13 comme un jugement binaire (à deux issues): "selon leurs actions" (= "justes" ou "injustes"), les morts sont destinés ou bien au "lac de feu" (= la géhenne évangélique) ou bien au "monde à venir" ("nouveaux cieux et nouvelle terre" dans la suite). La "première résurrection", comme son nom l'indique, est une voie royale qui exempte ses bénéficiaires (mais à travers le martyre, v. 4) du jugement dernier.
Mais dans le judaïsme du Ier siècle, ce n'est là qu'une version parmi beaucoup d'autres: il y a aussi dans le NT, par exemple, des traces de la doctrine différente d'une résurrection des SEULS justes (Luc 14,14; 20,35s; Philippiens 3,10s; cette idée est en toile de fond de la pensée paulinienne sur le sujet, qui semble ne jamais envisager une résurrection aboutissant à la condamnation totale.
Dans Colossiens/Ephésiens, la résurrection n'est plus traitée comme croyance à un scénario futuriste mais comme métaphore d'une réalité spirituelle et présente.
La Watch par exemple combine un rejet de la survie de l'âme qui correspond essentiellement à la position sadducéenne avec une croyance à la résurrection qu'elle puise dans la doctrine pharisienne. Les sadducéens ne croyaient ni à l'immortalité de l'âme ni à la résurrection, les pharisiens croyaient aux deux...
Dans le scénario (plutôt clair, pour une fois) du chapitre 20 de l'Apocalypse,
- les bénéficiaires de la première résurrection (avant le millenium v. 4) sont les fidèles et surtout les martyrs déjà décrits dans leur "état intermédiaire" aux chapitres 6 et 7;
- tous les "autres morts" ressuscitent après le millenium (ce qui est annoncé au v. 5 et décrit aux v. 12-13) pour être jugés selon leurs œuvres.
En Actes 24,15 la "résurrection des justes et des injustes" est présentée comme identique à la version pharisienne de la résurrection ("comme ils l'ont eux-mêmes", cf. 23,8 ); or celle-ci, comme je l'ai dit plus haut, est inséparable du jugement dernier ; elle correspond dans le scénario d'Apocalypse 20 à la résurrection des "autres morts" (v. 5), celle qui est décrite aux v. 12-13 comme un jugement binaire (à deux issues): "selon leurs actions" (= "justes" ou "injustes"), les morts sont destinés ou bien au "lac de feu" (= la géhenne évangélique) ou bien au "monde à venir" ("nouveaux cieux et nouvelle terre" dans la suite). La "première résurrection", comme son nom l'indique, est une voie royale qui exempte ses bénéficiaires (mais à travers le martyre, v. 4) du jugement dernier.
Mais dans le judaïsme du Ier siècle, ce n'est là qu'une version parmi beaucoup d'autres: il y a aussi dans le NT, par exemple, des traces de la doctrine différente d'une résurrection des SEULS justes (Luc 14,14; 20,35s; Philippiens 3,10s; cette idée est en toile de fond de la pensée paulinienne sur le sujet, qui semble ne jamais envisager une résurrection aboutissant à la condamnation totale.
Dans Colossiens/Ephésiens, la résurrection n'est plus traitée comme croyance à un scénario futuriste mais comme métaphore d'une réalité spirituelle et présente.
La Watch par exemple combine un rejet de la survie de l'âme qui correspond essentiellement à la position sadducéenne avec une croyance à la résurrection qu'elle puise dans la doctrine pharisienne. Les sadducéens ne croyaient ni à l'immortalité de l'âme ni à la résurrection, les pharisiens croyaient aux deux...