Re: La venue de Mohammad est-elle annoncée dans la bible ?
Posté : 17 nov.09, 11:39
obad voici pratiquement tout le reste de mes réponses (il en manque 2). C'est long : mes réponse vont appel des notions proprement bibliques - c'est à dire - ne t'en déplaise - absentes du Coran.
Ton texte 6 du dimanche 08 novembre 12:30 pm : « Le mot Esprit veut-il dire toujours Esprit (Ange) ? Non pas toujours, lisez dans la première lettre de Jean (4 : 1) : « Mais attention mes chers amis ne vous fiez pas à n’importe quel esprit; mettez les esprits à l’épreuve pour voir s’ils viennent de Dieu, car bien des prophètes de mensonge se sont répandus à travers le monde ». Donc le mot Esprit veut dire aussi prophète et l’évangéliste n’exclue pas qu’un esprit (prophète) puisse venir de Dieu après Jésus. Ce qui le dérange c’est plutôt la véracité du Prophète non pas sa nature. Maintenant, qui est le Paraclet, l’Esprit de vérité, si ce n’est pas l’Esprit Saint que le Salut soit avec Lui ? Pour que je réponde à cette question répondez d’abord aux miennes et prenez votre temps je vous prie. Mais comme pour vous donner un indice lisez ceci : l’évangéliste Jean nous explique comment reconnaître l’Esprit de vérité de l’esprit de l’erreur : « Voici comment savoir s’il s’agit de l’Esprit de Dieu : tout esprit qui reconnaît que Jésus-Christ est devenu véritablement un homme, vient de Dieu » (1 Jn 4.2). Texte 6 bis du jeudi 12 novembre 2009 4:37 pm : « Mohammad aussi fut un esprit. Dans l'évangile de Jean 14:26, le Consolateur ne pouvait être le "Saint-Esprit (troisième personne de la trinité) car Jésus (P) avait déjà expliqué: "Et moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre consolateur qui soit éternellement avec vous" (Jn 14.16) L'accent est mis ici sur le mot « un autre », quelqu'un de différent, non le même que le premier ou le précédent Consolateur. Dans ce cas, le mot chrétien est total dans son acception car l'orateur, Jésus-Christ (P) est le premier Consolateur. Ainsi, l'autre, celui qui suivra, ne pourra être que différent et sera soumis aux mêmes épreuves de faim, de soif, de fatigue, de tristesse et de mort. Mais ce Consolateur attendu qui devait rester avec vous pour l'éternité, ne le fut pas. Nul n'est éternel, Jésus (P) était mortel, tout comme le fut le Consolateur. Aucun descendant d'homme n'est immortel.
Ma réponse 6 : Je commence ici le plat de résistance de mes réponses. Nous allons procéder un peu différemment de ce qui a précédé, en effet, les quatre premières lignes posent à notre sens déjà quatre questions que nous aborderons successivement :
6.a : l’usage du mot « ange » dans la Bible,
6.b : l’usage du mot « esprit » ou « Esprit » dans la Bible et la représentation sémitique de la personne humaine ;
6.d : le « discernement des esprits » ; et
6.e : les réponses à toutes les autres questions de ce long paragraphe.
La formule discutable « Mohammad aussi fut un esprit » ne sera pas commentée ici. Il faudrait d’abord bien comprendre dans quelle perspective tu dis cela : est-ce ta compréhension du Coran (je suppose que non) ou bien est-ce parce que tu estimes que dans la Bible un « esprit » peut être un « homme », par exemple un « prophète » ? Ce qui est un erreur. Notons seulement que si les appellations « Esprit Saint » et « Esprit de Vérité » n’existent, bien entendu, pas dans le Coran, il existe cependant deux appellations voisines : « Esprit de Sainteté » (2.87, 5.110 et 16.102) et « esprit » ou « Esprit » (15.29, 21.91, 32.9 et 40.15-16). Nous devons encore vérifier l’exhaustivité de ce corpus de 7 occurrences. Un éventuel commentaire sera fait ultérieurement en un mot : dans le Coran un « esprit » ne désigne jamais un homme.
Si tu permets maintenant, je ne vais pas trop me casser la tête et je vais « pomper » de larges extraits du VTB et m’inspirer d’un autre outil très utile qui est la Concordance de la Bible. Pourquoi ce recours à du « tout fait d’avance » ? Simplement parce que les occurrences des mots que j’étudie ici sont trop nombreuses. Par exemple, dans l’Ancien Testament, je compte au moins 75 occurrences du mot « esprit » (« esprit » ou « Esprit ou Esprit de Dieu) ») et dans le Nouveau Testament plus de 200 occurrences ! Donc, sur le plan méthode : 1°) ce n’est pas en « picorant » des versets à droite et à gauche qu’on peut s’y retrouver et 2°) il faut vraiment y passer un bon moment et avoir de très solides connaissances pour en faire une approche sérieuse et s’y retrouver. Pour ces réponses, j’ai dû lire attentivement trois articles du Vocabulaire de Théologie Biblique (VTB) : les articles « Anges », « Esprit » et « Esprit de Dieu », « Corps » et « Ame » soit 12 pages de ce VTB (petite police de caractères …), mais ces thèmes sont dans la Bible reliés à de nombreux autres articles du VTB : « Charisme », « Cœur », « Chair », « Homme », « Dieu ».
Ma réponse 6.a sur l’utilisation du mot « ange » dans la Bible : Non : le mot « esprit » dans la Bible ne désigne – en règle - jamais un « ange ». En un mot, il n’y a pas dans la Bible de verset qui dise : « un esprit m’est apparu et m’a dit ceci ou cela » ou bien « Dieu envoya un esprit comme messager ». Par contre le mot « esprit » existe au sens de "fantôme" (Lc 24.37-39 et Ac 23.8-9).
La Bible utilise soit le mot « ange », soit d’autres appellations ou dénominations à cet usage inspirés de la représentation d’un souverain oriental dont les courtisans sont appelés : serviteurs, Saints, fils de Dieu, chérubins, séraphins, etc … D’après notre recherche avec un outil imparfait (info-bible) le mot « ange » ne serait associé au mot « esprit » que deux fois dans toute la Bible. Les deux occurrences sont dans l’Epitre aux Hébreux : 1°) Pour les anges, il a cette parole : « Celui qui fait de ses anges des esprits et des serviteurs une flamme de feu » (Hé 1.7) (citation du Ps 104.4 qui utilise non le mot « esprit », mais le mot « vent ») et 2°) « Ne sont-ils [Anges] pas tous des esprits remplissant des fonctions et envoyés en service pour le bien de ceux qui doivent recevoir en héritage le salut ? » (He 1.14). Dans le Coran, un esprit peut être un ange, notamment l’ange Gabriel, c'est naturellement à cela que pense un musulman en lisant le mot "esprit".
Pour asseoir cette notion « d’anges » dan la Bible, il nous semble utile de faire ici un résumé de l’article « Anges » du VTB. La Bible donne d’abord des noms de fonction aux anges, c’est seulement dans les derniers siècles avant Jésus (Livre de Tobie et de Daniel) que se développe un angélologie détaillée, mais toujours avec des noms de fonction - qui ne sont pas des noms propres (Raphaël, Gabriel, Michel, par exemple) – sans doute pour faire pièce à l’angélologie des syncrétismes irano-babyloniens. Cette angélologie est surtout développée dans les écrits apocryphes (Livre de Hénoch) ou rabbiniques. La présentation d’un monde spirituel partagé entre les bons anges et les mauvais (Satan, …) dérivent des mêmes influences. Cette symbolique d’emprunt ne transige cependant pas avec le strict monothéisme juif. Le Nouveau Testament surtout à partir des Epitres utilise préférentiellement d’autres appellations pour ces réalités spirituelles : Trônes, Dominations, Seigneuries, Principautés, Puissances ou Vertus. Il ne s’agit pas d’une doctrine fixée, l’essentiel de la pensée est ailleurs : elle se réordonne autour de la révélation de Jésus-Christ.
Conclusion : la différence ne réside pas ici dans l’utilisation des mots « esprit » et « Esprit » qui sont similaires entre la Bible et le Coran – avec une nuance, à notre avis. Non, l’Esprit n’est pas un Ange. Nous soulignons simplement que lorsqu’on lit « esprit » ou « Esprit » il ne faut pas comprendre « ange ». L’équivalence faite dans le texte 6 : Esprit = Ange est fausse. Oui : un ange est un esprit, mais la Bible a de nombreuses autres appellations pour cet usage. Non : « Esprit » (majuscule) et « esprit » (minuscule) dans la Bible n’ont pas du tout le même sens – comme dans le Coran me semble-t-il.
Ma réponse 6.b sur l’utilisation du mot « esprit » ou « Esprit » et la représentation sémite de la personne humaine : Oui le mot Esprit (majuscule) est réservé à Dieu – comme dans le Coran. Il n’y a de discussion que sur le sens du mot « esprit ». Nous sommes tombé sur deux occurrences (Ez 2.2 et Ez 3.24) où il nous semble que le mot esprit (minuscule) aurait pu prendre une majuscule. Nous ne nous sommes pas expliqué cette exception. Etant donné qu’elle était sans incidence par rapport à notre propos, nous n’avons pas approfondi ce point.
La première difficulté vraie de ce sujet pour un musulman est que le mot « esprit » (minuscule) a beaucoup de significations. Notre étude très superficielle des occurrences de ce mot montre qu’il est très nettement plus fréquent dans le Nouveau que dans l’Ancien Testaments. Les différents sens du mot « esprit » dans la Bible sont (VTB) - le mot Hébreux étant ruah :
1. Le vent qui a quelque chose de mystérieux : parfois d’une violence irrésistible, qui s’insinue ou dessèche et rend stérile la terre (vent torride) (6 occurrences pour ce sens 1 : Ez 13.13, Ez 27.26, 1 R 19.12, Ex 14.21, Is 30.27-33 et 1 R 18.45);
2. La respiration : fragile et vacillante qui est cependant la force qui soulève et anime le corps de l’homme. De façon très immédiate le souffle respiratoire, celui de l’homme en particulier vient de Dieu et Lui retourne après sa mort (6 occurrences pour ce sens 2 : Gn 2.7, Gn 6.3 et Jb 33.4, Jb 34.14s, Qo 12.7 et Sg 15.11) ;
3. L’esprit de l’homme : tant qu’il demeure en l’homme, ce souffle divin lui appartient, il fait de sa chair une âme vivante. Tu ce qui atteint cette âme s’exprime par la respiration. Le mot ruah est donc l’expression même de la conscience humaine de l’esprit. Remettre entre les mains de Dieu cet esprit, c’est à la fois exhaler son dernier souffle et remettre à Dieu son unique richesse, son être même (6 occurrences pour ce sens 3 : Gn 2.7, Gn 41.8, Jg 8.3, Gn 45.27, Ps 31.6, Lc 23.46) ;
4. Les esprits dans les hommes : La conscience de l’homme semble parfois envahie par une force l’habite et ne plus s’appartenir. Un autre l’habite qui ne peut être, lui aussi, qu’un esprit. Ce peut être une force néfaste, ce peut être aussi un esprit bienfaisant. Ne pouvant, tant que le Rédemption n’est pas accomplie, sonder les profondeurs de Satan, l’Ancien Testament hésite à attribuer les esprits pervers à un autre qu’à Dieu, mais il affirme qu’en tous cas les esprits bons viennent directement de Dieu, et il pressent l’existence d’un Esprit « saint » (pas au sens des chrétiens), sanctifiant, source unique de toutes les transformations intérieures (8 occurrences pour ce sens 4 : Nb 5.14-30, Jg 9.23, Os 4.12, Za 13.2, Is 28.6, Za 12.10, Jg 9.23, 1 S 19.9, 1 R 22.23, Is 11.12 et Ez 36,26s). Très schématiquement dans le Nouveau Testament ce qui est nouveau c’est le discernement de ces esprits qui habitent l’homme (voir plus bas : 6.c).
Notons au passage que la définition des termes dans la Bible est très solide et recoupées par plusieurs occurrences. C’est complètement différent par exemple du débat actuel sur le hijâb, le djilbâb et le khimâr où on se dispute sur le sens de termes qui n’apparaissent qu’une seule fois dans le Coran. On est forcément dans le contexte d’une exégèse faible. Et en plus, on veut faire converger ces trois mots sur un sens unique (sans jeu de mot). Dans la Bible ce serait plutôt le contraire : on a une floraison de mots différents. Pour chaque mot différent on a un sens différent. Plus logique non ?
Etant donné que la querelle sur la définition des mots se poursuit sur le forum, nous allons prendre quelques exemples dans les versets controversés :
Ez 3.24-26 : « Un esprit vint en moi ; il me fit tenir debout. Il me parla et me dit : enferme toi dans ta maison : Ecoute fils d’homme ; des gens te chargeront de cordes, ils t’en ligoteront et tu ne sortiras plus du milieu d’eux. Je collerai ta langue à ton palais ; tu seras muet et tu ne seras plus pour eux l’homme du reproche, car c’est une engeance de rebelles » C’est le sens 4 (comme Ez 2.2). Au passage on voit que dans la Bible le prophète peut être voué à l’échec (comme Isaïe, Jérémie, etc …) – pas du tout comme dans le Coran ! Ce fils d’homme (aussi en Ez 2.1) ligoté, emprisonné, assoiffé, muet et virtuellement supprimé par une engeance de rebelles peut faire aussi penser à Jésus, certainement pas à Muhammad.
2 R 2.9 : « Comme ils passaient, Elie dit à Elisée : « Demande ce que je dois faire pour toi avant d’être enlevé loin de toi ! » Elisée répondit : « que vienne sur moi je t’en prie, une double part de ton esprit ! » C’est le sens 4. L’ainé recevant une double part de l’héritage paternel, Elisée demande à être l’héritier spirituel principal d’Elie.
1 Co 15.42-47 : « Il en est ainsi de la résurrection des morts : semé corruptible, on ressuscite incorruptible, semé méprisable, on ressuscite dans la gloire, semé dans la faiblesse, on ressuscite plein de force, semé animal, on ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel. C’est ainsi qu’il est écrit : le premier homme Adam fut un être animal doué de vie, le dernier Adam est un être spirituel donnant la vie. Mais ce qui est premier, c’est l’être animal, ce n’est pas l’être spirituel ; il vient ensuite. Le premier homme tiré de la terre est terrestre ; le second homme, lui, vient du ciel. Tel a été l’homme terrestre, tels sont aussi les terrestres, et tel est l’homme céleste, tels sont les célestes ». C’est le sens 4. Le texte grec fait l’opposition entre le premier Adam : ψυχήν ζώσαν (être vivant) et le second Adam : πνεΰώα ζωοποίΰν (esprit vivifiant) pour signifier (verset suivant) que le premier homme est terrestre, mais le second est venu du ciel. La traduction : « Le dernier Adam est devenu un esprit donnant la vie » n’est pas très heureuse et va dans le sens d’iliasin. Elle ne signifie en aucun cas que Jésus serait un « esprit » au sens de « ange » ou « fantôme » ou ne serait pas un « homme ». Je n’ai pas bien compris si hallelouyah la reprend à son compte ou la critique.
Lc 1.16-17 : « Il ramènera beaucoup de fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ; et il marchera par devant sous le regard de Dieu avec l’esprit et la Puissance d’Elie pour ramener le cœur des pères vers leurs enfants et conduire les rebelles à penser come les justes, afin de former pour le Seigneur un peuple préparé ». C’est le sens 4. La traduction « Et il ira devant lui dans l’esprit et la puissance d’Élie » d’iliasin est similaire et ne pose aucun problème : que l’esprit pénétre dans l’homme ou l’enveloppe ne change rien.
Il est possible que la représentation anthropologique dans le Coran bloque la compréhension, pour les musulmans, de cet Esprit Saint qui "vient" dans l'homme", notamment parce que Allah inaccessible ne peut se compromettre avec l'homme. tel n'est pas le cas avec Jésus-Christ.
Prenons maintenant l’esprit de l’homme au troisième sens, ci-dessus, pour décrire la représentation sémite de la personne humaine. La vision sémite de l’homme, de l’humain, est profondément moniste ce qui la distingue radicalement de la conception dualiste grecque qui marque encore notre culture et qui est dualiste. La vision sémite est unitaire : plutôt que de voir les éléments (corps, chair, esprit) comme des parties constitutives de l’homme, elle les considère comme des points de vue différents sur cet être unique qu’elle reconnaît comme une créature qui vit en lien avec Dieu. Parler du corps ou de la chair, désignera l’homme dans son appartenant au monde. Le mot Adam, qui est le nom du premier homme et qui désigne l’humain en général est très proche du mot adamah qui désigne le sol, la terre, la glaise. Adam, c’est le terreux. Et parler du corps ou de la chair, c’est désigner l’homme dans sa fragilité, dans son humilité et dans son enracinement dans le monde où il vit et travaille. Parler du souffle, ou de l’âme, ou de l’esprit c’est évoquer l’homme dans sa dimension spirituelle ou plus précisément dans sa relation à Dieu. Dans le second récit de la création de la Bible, c’est Dieu qui donne son « souffle » à l’homme, en faisant un être vivant, différent de tous les autres vivants. Dans le Nouveau Testament, on trouve les mots de l’anthropologie grecque, le corps (soma) la chair (sarx), l’âme ou l’esprit (pneuma) mais il est clair que, dans la majorité des cas, les auteurs les emploient dans leur compréhension sémitique. Malheureusement, dans la suite de la réflexion chrétienne, cette signification originelle sera oubliée et la vision grecque dualiste aura tendance à supplanter la vision unitaire des sémites. (Source : Place du corps dans le tradition chrétienne. J.L Vincent : http://search.sweetim.com/search.asp?sr ... 20biblique).
Cette représentation est sans doute voisine dans la Bible et dans le Coran avec cependant des nuances tenant au fait que certains versets bibliques sont absents du Coran, comme :
1. L’homme créé à l’image de Dieu : « Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il soumette les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toute la terre et toutes les petites bêtes qui remuent sur la terre ! » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa. Dieu les bénit et Dieu leur dit : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre ! » (Gn 1, 26-28)
2. L’identité de nature entre l’homme et la femme : « Dieu créa l’homme à son image, |…] mâle et femelle il les créa » (Gn 1.27). « Le Seigneur Dieu fit tomber dans une torpeur l’homme qui s’endormit, il prit l’une de ses cotes et referma les chairs à sa place. L’homme s’écria : « Voici cette fois l’os de ses os et la chair de sa chair » (Gn 2.23)
3. L’unité du couple humain, une seule chair : « Ainsi l’homme laisse-t-il son père et sa mère pour s’attacher à sa femme et ils deviennent une seule chair » (Gn 2.24) ;
4. L’Incarnation du Christ Jésus : « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire. » (Jn 1.14).
Conclusion : « l’esprit » dans la représentation sémitique de la personne est une « partie » de l’homme ou plutôt un « aspect » de l’homme tourné vers Dieu. La personne dans la représentation sémitique a donc trois « aspects » : le corps, l’âme et l’esprit qui fonctionnent en unité. Absence de dualisme dans la pensée sémitique sur ce point.
Ma réponse 6.c : sur le discernement des esprits
1 Jn 4.1-3 : « Mes bien-aimés n’ajoutez pas foi à tout esprit, mais éprouvez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu ; car beaucoup de prophètes de mensonge se sont répandus dans le monde. A ceci vous reconnaissez l’Esprit de Dieu : tout esprit qui ne confesse Jésus-Christ venu dans la chair est de Dieu, et tout esprit qui divise Jésus n’est pas de Dieu, c’est l’esprit de l’antéchrist dont vous avez entendu annoncer qu’il vient et dès maintenant il est dans le monde ». L’expression « voir s’ils sont de Dieu » qui est une formule pour signifier le discernement des esprits. Cette expression renvoie à 8 occurrences dans la Bible : Dt 13.2-6, Jr 23.21-22, Jr 28.8-9, Mt 7.15-20, Jn 8.42-47, Ep 5.8-10, Col 2.8 et 1 Th 5.21 qui permettent de définir son sens précis.
Pour rappel, l’Ancien Testament a hésité à discerner les esprits au sens 4 (6.b). Nous résumons ci-dessous le paragraphe du VTB sur le discernement des esprits Jésus dans la puissance de l’Esprit expulse les démons qui ne peuvent résister à sa sainteté et il donne à ses disciples le même pouvoir (Mt 8.16, Mt 12.28, Mc 1.23-27, Mc 9.29, Mc 6.7 et Mc 16.17). Parmi les charismes de l’Esprit Saint, celui du discernement des esprit vient en bonne place (1 Co 12.10, 1 Co 2.11s, 1 Co 12.31 et 1 Co 14.12). L’autre difficulté conceptuelle importante pour les musulmans est que l’expérience de l’Esprit Saint ne consiste pas à renoncer à la personnalité, mais au contraire permet de la conquérir. L’expérience essentielle des premières communautés chrétiennes est que l’esprit de l’homme est habité par l’Esprit de Dieu qui le renouvelle et se joint à lui (Ep 4.23, Rm 8.16), fait de lui un fils (Rm 8.26) pour « l’unir au Seigneur et ne faire avec lui qu’un seul esprit » (1 Co 6.17). En gros l’homme est appelé à participer à l’amour trinitaire, rien de moins ! De là vient qu’en bien des cas dans le texte de Paul, il est difficile de savoir s’il parle de l’esprit de l’homme ou de l’Esprit de Dieu. Cette ambigüité embarrassante pour le traducteur, signifie seulement que Dieu pour prendre possession de sa créature, la laisse entièrement elle-même exister devant Lui, et que « Dieu est esprit » (Jn 4.24)
Ma réponse 6.d : toutes les autres réponses au paragraphe ci-dessus. Oui : tout esprit que Jésus est Christ, c'est-à-dire Seigneur (Dieu) et homme. Le fait que le premier ou l’autre Consolateur sont nécessairement autres, donc différents est abordé dans ma réponse 8, ci-dessous. Oui : l’autre Consolateur attendu reste avec nous pour l'éternité car Il est Esprit et de même le premier Consolateur revenu dans la gloire qu’Il possédait avant le début des siècles plaide pour nous après du Père (1 Jn 2.1).
Ton texte 7 du dimanche 08 novembre 2009 12:30 pm Deux nouveaux noms pour décrire le Saint Esprit : si le mot paraclet est employé à cause de la mission prochaine de l’Esprit Saint à quoi bon utiliser une autre expression « l’Esprit de vérité » ? tu me diras que c’est pour la même raison qu’il apportera toute la vérité alors il est qualifié d’Esprit de vérité. Mais la réponse est que le Paraclet est une nouvelle notion pour les interlocuteurs de Jésus (les apôtres). L’expression « Esprit de Vérité » est utilisée juste après Paraclet comme on écrit juste après un mot nouveau sa définition. S’il s’agissait du Saint Esprit, Jésus aurai pu dire au lieu de « c’est l’Esprit de vérité » de dire : « C’est l’Esprit Saint », seulement l’Esprit Saint était déjà connu, mais l’Esprit de Vérité et le Paraclet étaient des notions tout à fait nouvelles et désignaient autre chose que le Saint Esprit. Cherchez vous trouverez, ne vous étonnez pas si je vous dis que j’ai sous les yeux une version qui ne porte même pas le mot Paraclet mais le mot Défenseur avec une notation tout à fait au bas de la page pour donner les synonymes qui sont : Soutien, Consolateur, Avocat. Le mot Paraclet est inexistant dans cette version française même si le mot Paraclet existe en français
Jean 15.26 : « Quand le Paraclet sera venu, celui que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité qui vient du Père, il rendra lui-même témoignage de moi ». La même formule que dans Jean 14.16 se répète et l’Esprit de Vérité vient définir le Paraclet. No comment. Plutôt : serait ce effectivement une imposture ? A vous d’en juger
Ma réponse 7 : Oui, le Paraclet et l’Esprit de vérité sont des "nouveaux noms". Le corpus des 21 versets ci-dessus fait l’équivalence entre ces trois termes et en verrouille le sens, bien que les apôtres n’ont pas encore expérimenté l’Esprit Saint à la Pentecôte. Non : aucun terme n'est vraiment une définition de l'autre, aucun n'est véritablement un nom personnel, ces sont plutôt des fonctions. L’Esprit Saint n’est pas d’abord une notion, c’est une expérience, par exemple chez les spirituels ou mystiques chrétiens (mais aussi musulmans, je pense notamment à Abû`Abd Allah al-Husayn Mansur al-Hallaj au 3ème siècle de l’Hégire). Cette expérience est redevenue plus concrète avec le développement des groupes charismatiques chrétiens. Oui : il y a plusieurs traductions valides du mot Paraclet (voir plus haut ma réponse 1).
Ton texte 8 du lundi 09 novembre 2009 9:44 : Le Saint-Esprit est une hypostase de la personne divine, il ne forme qu'un avec le père et le Fils ; l'expression « un autre Paraclet » ne convient donc pas, tandis qu'elle est naturelle en parlant d'un simple prophète. Il dit « qu’il restera avec vous pour toujours » étant donné qu'il était le Sceau de tous les prophètes, il n’était nullement besoin qu'un autre vînt après lui. Cet enseignement durera pour toujours, et restera intact. En fait, le Saint Coran et tous les enseignements qu'il contient, sont demeurés inchangés depuis 1400 ans. Jésus a dit : « Je vous ai parlé dès maintenant, avant l'événement, afin que, lorsqu'il arrivera, vous croyiez. » Jean 14.29 Cette recommandation inutile si elle se rapporte à la descente du Saint-Esprit, qui ne pouvait pas donner lieu a un doute, est à sa place si elle se réfère à la venue d'un prophète. On ne saurait admettre qu'un grand prophète comme Jésus ait prononcé des paroles oiseuses. Jésus a dit « et à votre tour, vous me rendrez témoignage, » Jean 15.27. L’expression « et à votre tour » prouve que le témoignage des Apôtres serait donné indépendamment de celui du Paraclet. Si le Paraclet était le Saint-Esprit qui descendit sur les Apôtres réunis, Jésus n'aurait pas distingué son témoignage de celui des Apôtres, qui disaient ce qui leur était inspiré par lui. Cette distinction est toute naturelle, au contraire, si on admet que le Paraclet est un prophète, autre que les disciples de Jésus. « Cependant je vous ai dit la vérité: c'est votre avantage que je m'en aille; en effet, si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous; si, au contraire, je pars, je vous l'enverrai. » Jean 16.7. Jésus fait dépendre la venue du Paraclet, de son départ à lui-même. D'ailleurs, l'Esprit-Saint était déjà descendu une première fois sur les Apôtres, du vivant même de Jésus, quand il les envoya prêcher l'évangile et annoncer l'approche du "royaume de Dieu" dans les villes de la Palestine ; sa descente ne dépendait donc pas du départ de Jésus, tandis que la venue du Paraclet ne devait avoir lieu qu'après que Jésus aurait quitté sa demeure terrestre. Cette condition, au contraire, se trouve réalisée par Muhammad ; il était impossible qu'il vint quand Jésus était encore sur la terre, parce qu'il ne peut pas y avoir en même temps deux prophètes prêchant deux religions différentes.
Dans ce long paragraphe, j’ai rassemblé ici les preuves que le Saint Esprit ne serait pas une personne de la Trinité.
Ma réponse 8 : Non, la formulation de départ est erronée et bloque toute la compréhension du corpus des 21 versets. Il est inexacte de dire que « Le Saint-Esprit est une hypostase de la personne divine, il ne forme qu'un avec le Père et le Fils ». La formulation du mystère de la Trinité peut se formuler de deux façons selon le vocabulaire 1°) Dieu unique, en trois hypostases, Père, Fils et Esprit Saint, égales et participant à une même essence ou 2°) Dieu unique, en trois personnes, Père, Fils et Esprit Saint, égales et participant à une même nature. La formule plus juste concernant le Saint Esprit sera donc : « Le Saint Esprit est une autre Personne et le même Dieu avec le Père et le Fils ». (Voir le forum sur « l’Esprit Saint troisième membre de la Trinité »). Non l’unité du Paraclet avec le Père et le Fils n’est pas incompatible avec le fait qu’il soit l’autre Paraclet, c'est-à-dire à la fois « autre » comme personne et le « même » Dieu par nature. Non : l’Esprit Saint n’est pas le sceau des prophètes, cela est dit de Muhammad dans le Coran – aucune des expressions suivantes n’existent dans la Bible : "dernier des prophètes", "sceau des prophètes" ou "Messager de Dieu". Oui le Saint Esprit reste auprès de nous et en nous (Jn 14.17) pour toujours (Jn 14.15). Non l’annonce du départ de Jésus est importante car cette recommandation concerne ce qui à première vue, sera Son échec, c'est-à-dire qu’il s’agit de Sa souffrance de Sa Mort et que le « Prince de ce Monde vient » (Jn 14.30), c'est-à-dire Satan …pour plonger les apôtres dans la fuite, la trahison et le désespoir. Non, le témoignage des apôtres est donné conjointement avec le Paraclet qui est auprès de nous et en nous (Jn 14.17) Non, la descente de l’Esprit Saint n’empêche pas Jésus de "se distinguer" des Apôtres, c’est Lui Jésus qui nous a "gagné" le Salut par Sa Passion, Sa Mort et Sa Résurrection. L’important n’est pas le message (mots ou livre), à la différence du Coran, mais l’accomplissement parfait du Rachat des Péchés par notre « champion » sur Sa Croix et par Sa résurrection. Non, l'Esprit-Saint n’est pas déjà descendu une première fois sur les Apôtres, du vivant même de Jésus (ça n'existe pas dans les Evangiles). Il y a une confusion probablement avec la descente de l’Esprit - en présence de la voix du Père - lors du baptême de Jésus au Jourdain. Noter qu'à cette occasion il y a la manifestation du Dieu Un et Trine. Non, l’envoi du Paraclet diffusant l’Amour crucifié du Fils dépendait auparavant de l’accomplissement de la mort et de la résurrection du Fils.
Conclusion : tout le malentendu repose ici sur le fait que tu supposes que l’unité de Dieu serait contradictoire avec le fait que Jésus est le Paraclet et que l’Esprit Saint est un autre Paraclet. C’est mal comprendre le dogme de la Trinité chrétienne qui est – ne l’oublions pas – un sacré paradoxe, une impossibilité logique, mais que c’est la révélation sur Dieu apportée par Jésus dans ses Evangiles. En Lui Dieu est Autre et le Même ! . Tu dis impossible. Non Dieu est plus grand que cette impossibité : Allah Akbar veut justement dire cela ! Non ?
Ton texte 6 du dimanche 08 novembre 12:30 pm : « Le mot Esprit veut-il dire toujours Esprit (Ange) ? Non pas toujours, lisez dans la première lettre de Jean (4 : 1) : « Mais attention mes chers amis ne vous fiez pas à n’importe quel esprit; mettez les esprits à l’épreuve pour voir s’ils viennent de Dieu, car bien des prophètes de mensonge se sont répandus à travers le monde ». Donc le mot Esprit veut dire aussi prophète et l’évangéliste n’exclue pas qu’un esprit (prophète) puisse venir de Dieu après Jésus. Ce qui le dérange c’est plutôt la véracité du Prophète non pas sa nature. Maintenant, qui est le Paraclet, l’Esprit de vérité, si ce n’est pas l’Esprit Saint que le Salut soit avec Lui ? Pour que je réponde à cette question répondez d’abord aux miennes et prenez votre temps je vous prie. Mais comme pour vous donner un indice lisez ceci : l’évangéliste Jean nous explique comment reconnaître l’Esprit de vérité de l’esprit de l’erreur : « Voici comment savoir s’il s’agit de l’Esprit de Dieu : tout esprit qui reconnaît que Jésus-Christ est devenu véritablement un homme, vient de Dieu » (1 Jn 4.2). Texte 6 bis du jeudi 12 novembre 2009 4:37 pm : « Mohammad aussi fut un esprit. Dans l'évangile de Jean 14:26, le Consolateur ne pouvait être le "Saint-Esprit (troisième personne de la trinité) car Jésus (P) avait déjà expliqué: "Et moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre consolateur qui soit éternellement avec vous" (Jn 14.16) L'accent est mis ici sur le mot « un autre », quelqu'un de différent, non le même que le premier ou le précédent Consolateur. Dans ce cas, le mot chrétien est total dans son acception car l'orateur, Jésus-Christ (P) est le premier Consolateur. Ainsi, l'autre, celui qui suivra, ne pourra être que différent et sera soumis aux mêmes épreuves de faim, de soif, de fatigue, de tristesse et de mort. Mais ce Consolateur attendu qui devait rester avec vous pour l'éternité, ne le fut pas. Nul n'est éternel, Jésus (P) était mortel, tout comme le fut le Consolateur. Aucun descendant d'homme n'est immortel.
Ma réponse 6 : Je commence ici le plat de résistance de mes réponses. Nous allons procéder un peu différemment de ce qui a précédé, en effet, les quatre premières lignes posent à notre sens déjà quatre questions que nous aborderons successivement :
6.a : l’usage du mot « ange » dans la Bible,
6.b : l’usage du mot « esprit » ou « Esprit » dans la Bible et la représentation sémitique de la personne humaine ;
6.d : le « discernement des esprits » ; et
6.e : les réponses à toutes les autres questions de ce long paragraphe.
La formule discutable « Mohammad aussi fut un esprit » ne sera pas commentée ici. Il faudrait d’abord bien comprendre dans quelle perspective tu dis cela : est-ce ta compréhension du Coran (je suppose que non) ou bien est-ce parce que tu estimes que dans la Bible un « esprit » peut être un « homme », par exemple un « prophète » ? Ce qui est un erreur. Notons seulement que si les appellations « Esprit Saint » et « Esprit de Vérité » n’existent, bien entendu, pas dans le Coran, il existe cependant deux appellations voisines : « Esprit de Sainteté » (2.87, 5.110 et 16.102) et « esprit » ou « Esprit » (15.29, 21.91, 32.9 et 40.15-16). Nous devons encore vérifier l’exhaustivité de ce corpus de 7 occurrences. Un éventuel commentaire sera fait ultérieurement en un mot : dans le Coran un « esprit » ne désigne jamais un homme.
Si tu permets maintenant, je ne vais pas trop me casser la tête et je vais « pomper » de larges extraits du VTB et m’inspirer d’un autre outil très utile qui est la Concordance de la Bible. Pourquoi ce recours à du « tout fait d’avance » ? Simplement parce que les occurrences des mots que j’étudie ici sont trop nombreuses. Par exemple, dans l’Ancien Testament, je compte au moins 75 occurrences du mot « esprit » (« esprit » ou « Esprit ou Esprit de Dieu) ») et dans le Nouveau Testament plus de 200 occurrences ! Donc, sur le plan méthode : 1°) ce n’est pas en « picorant » des versets à droite et à gauche qu’on peut s’y retrouver et 2°) il faut vraiment y passer un bon moment et avoir de très solides connaissances pour en faire une approche sérieuse et s’y retrouver. Pour ces réponses, j’ai dû lire attentivement trois articles du Vocabulaire de Théologie Biblique (VTB) : les articles « Anges », « Esprit » et « Esprit de Dieu », « Corps » et « Ame » soit 12 pages de ce VTB (petite police de caractères …), mais ces thèmes sont dans la Bible reliés à de nombreux autres articles du VTB : « Charisme », « Cœur », « Chair », « Homme », « Dieu ».
Ma réponse 6.a sur l’utilisation du mot « ange » dans la Bible : Non : le mot « esprit » dans la Bible ne désigne – en règle - jamais un « ange ». En un mot, il n’y a pas dans la Bible de verset qui dise : « un esprit m’est apparu et m’a dit ceci ou cela » ou bien « Dieu envoya un esprit comme messager ». Par contre le mot « esprit » existe au sens de "fantôme" (Lc 24.37-39 et Ac 23.8-9).
La Bible utilise soit le mot « ange », soit d’autres appellations ou dénominations à cet usage inspirés de la représentation d’un souverain oriental dont les courtisans sont appelés : serviteurs, Saints, fils de Dieu, chérubins, séraphins, etc … D’après notre recherche avec un outil imparfait (info-bible) le mot « ange » ne serait associé au mot « esprit » que deux fois dans toute la Bible. Les deux occurrences sont dans l’Epitre aux Hébreux : 1°) Pour les anges, il a cette parole : « Celui qui fait de ses anges des esprits et des serviteurs une flamme de feu » (Hé 1.7) (citation du Ps 104.4 qui utilise non le mot « esprit », mais le mot « vent ») et 2°) « Ne sont-ils [Anges] pas tous des esprits remplissant des fonctions et envoyés en service pour le bien de ceux qui doivent recevoir en héritage le salut ? » (He 1.14). Dans le Coran, un esprit peut être un ange, notamment l’ange Gabriel, c'est naturellement à cela que pense un musulman en lisant le mot "esprit".
Pour asseoir cette notion « d’anges » dan la Bible, il nous semble utile de faire ici un résumé de l’article « Anges » du VTB. La Bible donne d’abord des noms de fonction aux anges, c’est seulement dans les derniers siècles avant Jésus (Livre de Tobie et de Daniel) que se développe un angélologie détaillée, mais toujours avec des noms de fonction - qui ne sont pas des noms propres (Raphaël, Gabriel, Michel, par exemple) – sans doute pour faire pièce à l’angélologie des syncrétismes irano-babyloniens. Cette angélologie est surtout développée dans les écrits apocryphes (Livre de Hénoch) ou rabbiniques. La présentation d’un monde spirituel partagé entre les bons anges et les mauvais (Satan, …) dérivent des mêmes influences. Cette symbolique d’emprunt ne transige cependant pas avec le strict monothéisme juif. Le Nouveau Testament surtout à partir des Epitres utilise préférentiellement d’autres appellations pour ces réalités spirituelles : Trônes, Dominations, Seigneuries, Principautés, Puissances ou Vertus. Il ne s’agit pas d’une doctrine fixée, l’essentiel de la pensée est ailleurs : elle se réordonne autour de la révélation de Jésus-Christ.
Conclusion : la différence ne réside pas ici dans l’utilisation des mots « esprit » et « Esprit » qui sont similaires entre la Bible et le Coran – avec une nuance, à notre avis. Non, l’Esprit n’est pas un Ange. Nous soulignons simplement que lorsqu’on lit « esprit » ou « Esprit » il ne faut pas comprendre « ange ». L’équivalence faite dans le texte 6 : Esprit = Ange est fausse. Oui : un ange est un esprit, mais la Bible a de nombreuses autres appellations pour cet usage. Non : « Esprit » (majuscule) et « esprit » (minuscule) dans la Bible n’ont pas du tout le même sens – comme dans le Coran me semble-t-il.
Ma réponse 6.b sur l’utilisation du mot « esprit » ou « Esprit » et la représentation sémite de la personne humaine : Oui le mot Esprit (majuscule) est réservé à Dieu – comme dans le Coran. Il n’y a de discussion que sur le sens du mot « esprit ». Nous sommes tombé sur deux occurrences (Ez 2.2 et Ez 3.24) où il nous semble que le mot esprit (minuscule) aurait pu prendre une majuscule. Nous ne nous sommes pas expliqué cette exception. Etant donné qu’elle était sans incidence par rapport à notre propos, nous n’avons pas approfondi ce point.
La première difficulté vraie de ce sujet pour un musulman est que le mot « esprit » (minuscule) a beaucoup de significations. Notre étude très superficielle des occurrences de ce mot montre qu’il est très nettement plus fréquent dans le Nouveau que dans l’Ancien Testaments. Les différents sens du mot « esprit » dans la Bible sont (VTB) - le mot Hébreux étant ruah :
1. Le vent qui a quelque chose de mystérieux : parfois d’une violence irrésistible, qui s’insinue ou dessèche et rend stérile la terre (vent torride) (6 occurrences pour ce sens 1 : Ez 13.13, Ez 27.26, 1 R 19.12, Ex 14.21, Is 30.27-33 et 1 R 18.45);
2. La respiration : fragile et vacillante qui est cependant la force qui soulève et anime le corps de l’homme. De façon très immédiate le souffle respiratoire, celui de l’homme en particulier vient de Dieu et Lui retourne après sa mort (6 occurrences pour ce sens 2 : Gn 2.7, Gn 6.3 et Jb 33.4, Jb 34.14s, Qo 12.7 et Sg 15.11) ;
3. L’esprit de l’homme : tant qu’il demeure en l’homme, ce souffle divin lui appartient, il fait de sa chair une âme vivante. Tu ce qui atteint cette âme s’exprime par la respiration. Le mot ruah est donc l’expression même de la conscience humaine de l’esprit. Remettre entre les mains de Dieu cet esprit, c’est à la fois exhaler son dernier souffle et remettre à Dieu son unique richesse, son être même (6 occurrences pour ce sens 3 : Gn 2.7, Gn 41.8, Jg 8.3, Gn 45.27, Ps 31.6, Lc 23.46) ;
4. Les esprits dans les hommes : La conscience de l’homme semble parfois envahie par une force l’habite et ne plus s’appartenir. Un autre l’habite qui ne peut être, lui aussi, qu’un esprit. Ce peut être une force néfaste, ce peut être aussi un esprit bienfaisant. Ne pouvant, tant que le Rédemption n’est pas accomplie, sonder les profondeurs de Satan, l’Ancien Testament hésite à attribuer les esprits pervers à un autre qu’à Dieu, mais il affirme qu’en tous cas les esprits bons viennent directement de Dieu, et il pressent l’existence d’un Esprit « saint » (pas au sens des chrétiens), sanctifiant, source unique de toutes les transformations intérieures (8 occurrences pour ce sens 4 : Nb 5.14-30, Jg 9.23, Os 4.12, Za 13.2, Is 28.6, Za 12.10, Jg 9.23, 1 S 19.9, 1 R 22.23, Is 11.12 et Ez 36,26s). Très schématiquement dans le Nouveau Testament ce qui est nouveau c’est le discernement de ces esprits qui habitent l’homme (voir plus bas : 6.c).
Notons au passage que la définition des termes dans la Bible est très solide et recoupées par plusieurs occurrences. C’est complètement différent par exemple du débat actuel sur le hijâb, le djilbâb et le khimâr où on se dispute sur le sens de termes qui n’apparaissent qu’une seule fois dans le Coran. On est forcément dans le contexte d’une exégèse faible. Et en plus, on veut faire converger ces trois mots sur un sens unique (sans jeu de mot). Dans la Bible ce serait plutôt le contraire : on a une floraison de mots différents. Pour chaque mot différent on a un sens différent. Plus logique non ?
Etant donné que la querelle sur la définition des mots se poursuit sur le forum, nous allons prendre quelques exemples dans les versets controversés :
Ez 3.24-26 : « Un esprit vint en moi ; il me fit tenir debout. Il me parla et me dit : enferme toi dans ta maison : Ecoute fils d’homme ; des gens te chargeront de cordes, ils t’en ligoteront et tu ne sortiras plus du milieu d’eux. Je collerai ta langue à ton palais ; tu seras muet et tu ne seras plus pour eux l’homme du reproche, car c’est une engeance de rebelles » C’est le sens 4 (comme Ez 2.2). Au passage on voit que dans la Bible le prophète peut être voué à l’échec (comme Isaïe, Jérémie, etc …) – pas du tout comme dans le Coran ! Ce fils d’homme (aussi en Ez 2.1) ligoté, emprisonné, assoiffé, muet et virtuellement supprimé par une engeance de rebelles peut faire aussi penser à Jésus, certainement pas à Muhammad.
2 R 2.9 : « Comme ils passaient, Elie dit à Elisée : « Demande ce que je dois faire pour toi avant d’être enlevé loin de toi ! » Elisée répondit : « que vienne sur moi je t’en prie, une double part de ton esprit ! » C’est le sens 4. L’ainé recevant une double part de l’héritage paternel, Elisée demande à être l’héritier spirituel principal d’Elie.
1 Co 15.42-47 : « Il en est ainsi de la résurrection des morts : semé corruptible, on ressuscite incorruptible, semé méprisable, on ressuscite dans la gloire, semé dans la faiblesse, on ressuscite plein de force, semé animal, on ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel. C’est ainsi qu’il est écrit : le premier homme Adam fut un être animal doué de vie, le dernier Adam est un être spirituel donnant la vie. Mais ce qui est premier, c’est l’être animal, ce n’est pas l’être spirituel ; il vient ensuite. Le premier homme tiré de la terre est terrestre ; le second homme, lui, vient du ciel. Tel a été l’homme terrestre, tels sont aussi les terrestres, et tel est l’homme céleste, tels sont les célestes ». C’est le sens 4. Le texte grec fait l’opposition entre le premier Adam : ψυχήν ζώσαν (être vivant) et le second Adam : πνεΰώα ζωοποίΰν (esprit vivifiant) pour signifier (verset suivant) que le premier homme est terrestre, mais le second est venu du ciel. La traduction : « Le dernier Adam est devenu un esprit donnant la vie » n’est pas très heureuse et va dans le sens d’iliasin. Elle ne signifie en aucun cas que Jésus serait un « esprit » au sens de « ange » ou « fantôme » ou ne serait pas un « homme ». Je n’ai pas bien compris si hallelouyah la reprend à son compte ou la critique.
Lc 1.16-17 : « Il ramènera beaucoup de fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ; et il marchera par devant sous le regard de Dieu avec l’esprit et la Puissance d’Elie pour ramener le cœur des pères vers leurs enfants et conduire les rebelles à penser come les justes, afin de former pour le Seigneur un peuple préparé ». C’est le sens 4. La traduction « Et il ira devant lui dans l’esprit et la puissance d’Élie » d’iliasin est similaire et ne pose aucun problème : que l’esprit pénétre dans l’homme ou l’enveloppe ne change rien.
Il est possible que la représentation anthropologique dans le Coran bloque la compréhension, pour les musulmans, de cet Esprit Saint qui "vient" dans l'homme", notamment parce que Allah inaccessible ne peut se compromettre avec l'homme. tel n'est pas le cas avec Jésus-Christ.
Prenons maintenant l’esprit de l’homme au troisième sens, ci-dessus, pour décrire la représentation sémite de la personne humaine. La vision sémite de l’homme, de l’humain, est profondément moniste ce qui la distingue radicalement de la conception dualiste grecque qui marque encore notre culture et qui est dualiste. La vision sémite est unitaire : plutôt que de voir les éléments (corps, chair, esprit) comme des parties constitutives de l’homme, elle les considère comme des points de vue différents sur cet être unique qu’elle reconnaît comme une créature qui vit en lien avec Dieu. Parler du corps ou de la chair, désignera l’homme dans son appartenant au monde. Le mot Adam, qui est le nom du premier homme et qui désigne l’humain en général est très proche du mot adamah qui désigne le sol, la terre, la glaise. Adam, c’est le terreux. Et parler du corps ou de la chair, c’est désigner l’homme dans sa fragilité, dans son humilité et dans son enracinement dans le monde où il vit et travaille. Parler du souffle, ou de l’âme, ou de l’esprit c’est évoquer l’homme dans sa dimension spirituelle ou plus précisément dans sa relation à Dieu. Dans le second récit de la création de la Bible, c’est Dieu qui donne son « souffle » à l’homme, en faisant un être vivant, différent de tous les autres vivants. Dans le Nouveau Testament, on trouve les mots de l’anthropologie grecque, le corps (soma) la chair (sarx), l’âme ou l’esprit (pneuma) mais il est clair que, dans la majorité des cas, les auteurs les emploient dans leur compréhension sémitique. Malheureusement, dans la suite de la réflexion chrétienne, cette signification originelle sera oubliée et la vision grecque dualiste aura tendance à supplanter la vision unitaire des sémites. (Source : Place du corps dans le tradition chrétienne. J.L Vincent : http://search.sweetim.com/search.asp?sr ... 20biblique).
Cette représentation est sans doute voisine dans la Bible et dans le Coran avec cependant des nuances tenant au fait que certains versets bibliques sont absents du Coran, comme :
1. L’homme créé à l’image de Dieu : « Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il soumette les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toute la terre et toutes les petites bêtes qui remuent sur la terre ! » Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa. Dieu les bénit et Dieu leur dit : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre ! » (Gn 1, 26-28)
2. L’identité de nature entre l’homme et la femme : « Dieu créa l’homme à son image, |…] mâle et femelle il les créa » (Gn 1.27). « Le Seigneur Dieu fit tomber dans une torpeur l’homme qui s’endormit, il prit l’une de ses cotes et referma les chairs à sa place. L’homme s’écria : « Voici cette fois l’os de ses os et la chair de sa chair » (Gn 2.23)
3. L’unité du couple humain, une seule chair : « Ainsi l’homme laisse-t-il son père et sa mère pour s’attacher à sa femme et ils deviennent une seule chair » (Gn 2.24) ;
4. L’Incarnation du Christ Jésus : « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire. » (Jn 1.14).
Conclusion : « l’esprit » dans la représentation sémitique de la personne est une « partie » de l’homme ou plutôt un « aspect » de l’homme tourné vers Dieu. La personne dans la représentation sémitique a donc trois « aspects » : le corps, l’âme et l’esprit qui fonctionnent en unité. Absence de dualisme dans la pensée sémitique sur ce point.
Ma réponse 6.c : sur le discernement des esprits
1 Jn 4.1-3 : « Mes bien-aimés n’ajoutez pas foi à tout esprit, mais éprouvez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu ; car beaucoup de prophètes de mensonge se sont répandus dans le monde. A ceci vous reconnaissez l’Esprit de Dieu : tout esprit qui ne confesse Jésus-Christ venu dans la chair est de Dieu, et tout esprit qui divise Jésus n’est pas de Dieu, c’est l’esprit de l’antéchrist dont vous avez entendu annoncer qu’il vient et dès maintenant il est dans le monde ». L’expression « voir s’ils sont de Dieu » qui est une formule pour signifier le discernement des esprits. Cette expression renvoie à 8 occurrences dans la Bible : Dt 13.2-6, Jr 23.21-22, Jr 28.8-9, Mt 7.15-20, Jn 8.42-47, Ep 5.8-10, Col 2.8 et 1 Th 5.21 qui permettent de définir son sens précis.
Pour rappel, l’Ancien Testament a hésité à discerner les esprits au sens 4 (6.b). Nous résumons ci-dessous le paragraphe du VTB sur le discernement des esprits Jésus dans la puissance de l’Esprit expulse les démons qui ne peuvent résister à sa sainteté et il donne à ses disciples le même pouvoir (Mt 8.16, Mt 12.28, Mc 1.23-27, Mc 9.29, Mc 6.7 et Mc 16.17). Parmi les charismes de l’Esprit Saint, celui du discernement des esprit vient en bonne place (1 Co 12.10, 1 Co 2.11s, 1 Co 12.31 et 1 Co 14.12). L’autre difficulté conceptuelle importante pour les musulmans est que l’expérience de l’Esprit Saint ne consiste pas à renoncer à la personnalité, mais au contraire permet de la conquérir. L’expérience essentielle des premières communautés chrétiennes est que l’esprit de l’homme est habité par l’Esprit de Dieu qui le renouvelle et se joint à lui (Ep 4.23, Rm 8.16), fait de lui un fils (Rm 8.26) pour « l’unir au Seigneur et ne faire avec lui qu’un seul esprit » (1 Co 6.17). En gros l’homme est appelé à participer à l’amour trinitaire, rien de moins ! De là vient qu’en bien des cas dans le texte de Paul, il est difficile de savoir s’il parle de l’esprit de l’homme ou de l’Esprit de Dieu. Cette ambigüité embarrassante pour le traducteur, signifie seulement que Dieu pour prendre possession de sa créature, la laisse entièrement elle-même exister devant Lui, et que « Dieu est esprit » (Jn 4.24)
Ma réponse 6.d : toutes les autres réponses au paragraphe ci-dessus. Oui : tout esprit que Jésus est Christ, c'est-à-dire Seigneur (Dieu) et homme. Le fait que le premier ou l’autre Consolateur sont nécessairement autres, donc différents est abordé dans ma réponse 8, ci-dessous. Oui : l’autre Consolateur attendu reste avec nous pour l'éternité car Il est Esprit et de même le premier Consolateur revenu dans la gloire qu’Il possédait avant le début des siècles plaide pour nous après du Père (1 Jn 2.1).
Ton texte 7 du dimanche 08 novembre 2009 12:30 pm Deux nouveaux noms pour décrire le Saint Esprit : si le mot paraclet est employé à cause de la mission prochaine de l’Esprit Saint à quoi bon utiliser une autre expression « l’Esprit de vérité » ? tu me diras que c’est pour la même raison qu’il apportera toute la vérité alors il est qualifié d’Esprit de vérité. Mais la réponse est que le Paraclet est une nouvelle notion pour les interlocuteurs de Jésus (les apôtres). L’expression « Esprit de Vérité » est utilisée juste après Paraclet comme on écrit juste après un mot nouveau sa définition. S’il s’agissait du Saint Esprit, Jésus aurai pu dire au lieu de « c’est l’Esprit de vérité » de dire : « C’est l’Esprit Saint », seulement l’Esprit Saint était déjà connu, mais l’Esprit de Vérité et le Paraclet étaient des notions tout à fait nouvelles et désignaient autre chose que le Saint Esprit. Cherchez vous trouverez, ne vous étonnez pas si je vous dis que j’ai sous les yeux une version qui ne porte même pas le mot Paraclet mais le mot Défenseur avec une notation tout à fait au bas de la page pour donner les synonymes qui sont : Soutien, Consolateur, Avocat. Le mot Paraclet est inexistant dans cette version française même si le mot Paraclet existe en français
Jean 15.26 : « Quand le Paraclet sera venu, celui que je vous enverrai d’auprès du Père, l’Esprit de vérité qui vient du Père, il rendra lui-même témoignage de moi ». La même formule que dans Jean 14.16 se répète et l’Esprit de Vérité vient définir le Paraclet. No comment. Plutôt : serait ce effectivement une imposture ? A vous d’en juger
Ma réponse 7 : Oui, le Paraclet et l’Esprit de vérité sont des "nouveaux noms". Le corpus des 21 versets ci-dessus fait l’équivalence entre ces trois termes et en verrouille le sens, bien que les apôtres n’ont pas encore expérimenté l’Esprit Saint à la Pentecôte. Non : aucun terme n'est vraiment une définition de l'autre, aucun n'est véritablement un nom personnel, ces sont plutôt des fonctions. L’Esprit Saint n’est pas d’abord une notion, c’est une expérience, par exemple chez les spirituels ou mystiques chrétiens (mais aussi musulmans, je pense notamment à Abû`Abd Allah al-Husayn Mansur al-Hallaj au 3ème siècle de l’Hégire). Cette expérience est redevenue plus concrète avec le développement des groupes charismatiques chrétiens. Oui : il y a plusieurs traductions valides du mot Paraclet (voir plus haut ma réponse 1).
Ton texte 8 du lundi 09 novembre 2009 9:44 : Le Saint-Esprit est une hypostase de la personne divine, il ne forme qu'un avec le père et le Fils ; l'expression « un autre Paraclet » ne convient donc pas, tandis qu'elle est naturelle en parlant d'un simple prophète. Il dit « qu’il restera avec vous pour toujours » étant donné qu'il était le Sceau de tous les prophètes, il n’était nullement besoin qu'un autre vînt après lui. Cet enseignement durera pour toujours, et restera intact. En fait, le Saint Coran et tous les enseignements qu'il contient, sont demeurés inchangés depuis 1400 ans. Jésus a dit : « Je vous ai parlé dès maintenant, avant l'événement, afin que, lorsqu'il arrivera, vous croyiez. » Jean 14.29 Cette recommandation inutile si elle se rapporte à la descente du Saint-Esprit, qui ne pouvait pas donner lieu a un doute, est à sa place si elle se réfère à la venue d'un prophète. On ne saurait admettre qu'un grand prophète comme Jésus ait prononcé des paroles oiseuses. Jésus a dit « et à votre tour, vous me rendrez témoignage, » Jean 15.27. L’expression « et à votre tour » prouve que le témoignage des Apôtres serait donné indépendamment de celui du Paraclet. Si le Paraclet était le Saint-Esprit qui descendit sur les Apôtres réunis, Jésus n'aurait pas distingué son témoignage de celui des Apôtres, qui disaient ce qui leur était inspiré par lui. Cette distinction est toute naturelle, au contraire, si on admet que le Paraclet est un prophète, autre que les disciples de Jésus. « Cependant je vous ai dit la vérité: c'est votre avantage que je m'en aille; en effet, si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous; si, au contraire, je pars, je vous l'enverrai. » Jean 16.7. Jésus fait dépendre la venue du Paraclet, de son départ à lui-même. D'ailleurs, l'Esprit-Saint était déjà descendu une première fois sur les Apôtres, du vivant même de Jésus, quand il les envoya prêcher l'évangile et annoncer l'approche du "royaume de Dieu" dans les villes de la Palestine ; sa descente ne dépendait donc pas du départ de Jésus, tandis que la venue du Paraclet ne devait avoir lieu qu'après que Jésus aurait quitté sa demeure terrestre. Cette condition, au contraire, se trouve réalisée par Muhammad ; il était impossible qu'il vint quand Jésus était encore sur la terre, parce qu'il ne peut pas y avoir en même temps deux prophètes prêchant deux religions différentes.
Dans ce long paragraphe, j’ai rassemblé ici les preuves que le Saint Esprit ne serait pas une personne de la Trinité.
Ma réponse 8 : Non, la formulation de départ est erronée et bloque toute la compréhension du corpus des 21 versets. Il est inexacte de dire que « Le Saint-Esprit est une hypostase de la personne divine, il ne forme qu'un avec le Père et le Fils ». La formulation du mystère de la Trinité peut se formuler de deux façons selon le vocabulaire 1°) Dieu unique, en trois hypostases, Père, Fils et Esprit Saint, égales et participant à une même essence ou 2°) Dieu unique, en trois personnes, Père, Fils et Esprit Saint, égales et participant à une même nature. La formule plus juste concernant le Saint Esprit sera donc : « Le Saint Esprit est une autre Personne et le même Dieu avec le Père et le Fils ». (Voir le forum sur « l’Esprit Saint troisième membre de la Trinité »). Non l’unité du Paraclet avec le Père et le Fils n’est pas incompatible avec le fait qu’il soit l’autre Paraclet, c'est-à-dire à la fois « autre » comme personne et le « même » Dieu par nature. Non : l’Esprit Saint n’est pas le sceau des prophètes, cela est dit de Muhammad dans le Coran – aucune des expressions suivantes n’existent dans la Bible : "dernier des prophètes", "sceau des prophètes" ou "Messager de Dieu". Oui le Saint Esprit reste auprès de nous et en nous (Jn 14.17) pour toujours (Jn 14.15). Non l’annonce du départ de Jésus est importante car cette recommandation concerne ce qui à première vue, sera Son échec, c'est-à-dire qu’il s’agit de Sa souffrance de Sa Mort et que le « Prince de ce Monde vient » (Jn 14.30), c'est-à-dire Satan …pour plonger les apôtres dans la fuite, la trahison et le désespoir. Non, le témoignage des apôtres est donné conjointement avec le Paraclet qui est auprès de nous et en nous (Jn 14.17) Non, la descente de l’Esprit Saint n’empêche pas Jésus de "se distinguer" des Apôtres, c’est Lui Jésus qui nous a "gagné" le Salut par Sa Passion, Sa Mort et Sa Résurrection. L’important n’est pas le message (mots ou livre), à la différence du Coran, mais l’accomplissement parfait du Rachat des Péchés par notre « champion » sur Sa Croix et par Sa résurrection. Non, l'Esprit-Saint n’est pas déjà descendu une première fois sur les Apôtres, du vivant même de Jésus (ça n'existe pas dans les Evangiles). Il y a une confusion probablement avec la descente de l’Esprit - en présence de la voix du Père - lors du baptême de Jésus au Jourdain. Noter qu'à cette occasion il y a la manifestation du Dieu Un et Trine. Non, l’envoi du Paraclet diffusant l’Amour crucifié du Fils dépendait auparavant de l’accomplissement de la mort et de la résurrection du Fils.
Conclusion : tout le malentendu repose ici sur le fait que tu supposes que l’unité de Dieu serait contradictoire avec le fait que Jésus est le Paraclet et que l’Esprit Saint est un autre Paraclet. C’est mal comprendre le dogme de la Trinité chrétienne qui est – ne l’oublions pas – un sacré paradoxe, une impossibilité logique, mais que c’est la révélation sur Dieu apportée par Jésus dans ses Evangiles. En Lui Dieu est Autre et le Même ! . Tu dis impossible. Non Dieu est plus grand que cette impossibité : Allah Akbar veut justement dire cela ! Non ?