Boemboy a écrit :Phylactère tu fais référence à un article. Je l'ai lu et j'en extrait ce passage:
"Le but ici est de montrer tout d’abord que l’émergence d’une conscience explicite de soi vers deux ans n’est pas une émergence soudaine ou spontanée. Au contraire, cette conscience de soi est le produit d’une expérience perceptive du corps que fait le bébé dès la naissance et peut-être même avant. Il s’agit d’une expérience du corps propre en soi, mais aussi en interaction avec les choses physiques, et plus important encore, en interaction avec autrui."
Ai-je dit autre chose ?
Oui, tu as écrit ceci :
"C'est déjà une expérience de vie, mais elle ne suffit pas à la prise de conscience. Il faut attendre longtemps avant que le bébé se reconnaisse dans un miroir. Jusque là il n'a pas conscience d'être un individu original parmi les individus. Il n'a pas la conscience d'être."
"Un bébé n'a pas encore conscience qu'il existe. La conscience se développe avec l'expérience: elle ne préexiste pas ! Elle est générée par le cerveau à partir des expériences acquises."
Dans les études que j'ai citées, il est fait état de la conscience chez les
nourrissons. C'est un peu le bébé puissance 4, le nourrisson. Le bébé "qu'a pas plus bébé que lui" !
Donc, quand tu soutiens que le bébé n'a pas de conscience, tu te trompes. C'est tout.
Les scientifiques utilisent les mots avec un sens précis. La conscience explicite de soi est ce qui correspond à la notion de conscience dans le langage commun ("en votre âme et conscience") C'est lorsque le bébé est capable de penser à lui en toute conscience.
Avant ce sont des expériences perceptives qui apprennent à distinguer son corps du reste de son environnement: il ne s'agit pas encore de la conscience d'être ! L'auteur ne parle pas de conscience pendant ce développement.
En te lisant que "le bébé n'a aucune conscience qu'il existe", je me suis tout de suite demandé : "Par quel tour de passe-passe va-t-il essayer de se sortir de l'impasse dans laquelle il vient de se fourrer ?"
La conscience, c'est la conscience. Le nourrisson en a une. Il n'y a aucune raison pour douter que l'enfant qui vient de naître à l'instant n'en a pas, il n'est même pas permis de douter qu'il ne l'avait pas déjà la veille de sa naissance. À la limite, tu me parlerais du développement du tube neural pour tenter de déterminer l'avènement de la conscience chez l'individu, je trouverais cela plus sage.
La conscience, l'esprit, l'âme... Ce sont des notions a priori spirituelles. La science demande que la religion ne s'occupe pas des faits et notions scientifiques. Et elle a raison ! Mais elle devrait s'abstenir de s'exprimer au sujet de choses qui dépassent l'entendement humain. L'infini existe. Partant de là, TOUT est possible : l'existence de Dieu, l'existence d'un au-delà, d'une vie avant la vie et d'une vie après la mort... Tu me lis bien : c'est POSSIBLE. Cela ne signifie pas que j'affirme quoi que ce soit, mais que j'envisage l'éventualité, la possibilité.
J'aime la science quand elle s'attache à expliquer le monde sensible. Je déteste la science quand elle s'obstine à nous faire croire que les choses qu'elle est incapable d'expliquer n'existent pas. Dans ce cas, la science se fait moins science et plus dogme. Et je déteste quand la religion essaie de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Que chacun reste à sa place, que chacun garde sa spécialité, et les vaches seront bien gardées.