Bonjour à toutes et à tous,
Mormon a écrit : ↑03 sept.24, 05:32
Si nous faisons le mal, le principe de justice exige une peine pour le préjudice commis : c'est le
châtiment, ou la « prison » de la culpabilité.
Dans la Justice idéale il y a sûrement un grand principe de base, celui d'une "
réparation" mais le châtiment en tant que tel n'y pourvoit pas
Couper la main du voleur ou décapiter l'assassin ne répare rien, sauf à accepter que la sanction apaise réellement la douleur des victimes.
Or, l'actualité nous montre que de ce point de vue les victimes se livrent souvent à la surenchère comme si rien ne pouvait les apaiser, ce qui n'est pas surprenant.
Ici je crains que la vengeance ne pollue cette Justice que nous voudrions idéale.
Et vous avez raison de souligner la question de la
culpabilité.
Votre terme "
prison" suggère que le coupable serait lui aussi victime si jamais il était pardonné purement et simplement. Et en effet, le pardon est un glaive à double tranchant.
Mais je ne vois pas bien en quoi le sacrifice sanglant de notre doux Seigneur et Sauveur Jésus-Christ libère les coupables de leur culpabilité.
La logique économique de la loi du talion est, bien sûr, mortifère mais de surcroît contraire à une pédagogie du Bon.
Mortifère puisqu'elle répond au mal par le mal.
Tout au plus elle relève du dressage. Et c'est alors le Mal qui règne en maître.
Non seulement ce dressage n'est pas vertueux mais encore il est à courte vue : L'idée de "
payer sa dette" arme le bras du méchant car elle aboutit à ce que le méchant évalue le ratio bénéfice/risque ou avantage/coût comme n'importe quel agent économique. Avec en plus l'évaluation de la probabilité de ne pas être sanctionné...
Mormon a écrit :Pour bénéficier au plus vite de la miséricorde divine et éviter le châtiment, la justice de Dieu, elle, exige au préalable le payement de la "dette de culpabilité" d’une façon ou d’une autre par quelqu’un...
Je ne crois pas.
Si j'adopte votre idée de "
dette de culpabilité", le fait qu'elle soit payée par quelqu'un d'autre n'apaise pas réellement la victime, c'est à dire la personne à qui le méchant doit véritablement quelque chose. Au contraire, la victime songe que toute la sollicitude se déverse sur le coupable...
Au fond, je ne me vois pas dire à une victime qu'elle ne doit pas s'inquiéter, tout va bien, parce que le coupable est assuré du pardon divin en raison de la mort du plus innocent des hommes.
Pour rentrer dans votre logique, il faudrait que cette Justice Idéale ne concerne pas les préjudices que subissent les humains mais seulement les préjudices dont souffrirait D.ieu, béni soit-Il.
C'est, en effet, clairement le sens de la plupart des sacrifices lévitiques.
Y.HWH demande réparation.
Réparation mais pas nécessairement sanction... À cet égard, c'est intéressant de remarquer qu'à l'origine aucune sanction n'était prévue pour la profanation du shabbat.
Dans ce cadre, D.ieu, béni soit-Il, aurait le statut de victime pour tous nos actes et toutes nos pensées Le concernant.
Pour apaiser Sa peine ou Son courroux ou Son idée de la Justice
il faudrait ou bien il suffirait qu'un innocent soit trahi, humilié, injurié, fouetté et crucifié jusqu'au trépas.
Veuillez me pardonner mais je ne peux pas me faire à l'idée que D.ieu, qu'Il soit grandement béni, ait pu avoir une idée aussi invraisemblable et aussi peu cohérente avec Sa grandeur, Sa bonté et Son amour.
Mormon a écrit :La connaissance de notre Rédempteur...
Oui il y a rachat, rachat au sens de l'Exode et non des sacrifices païens qui nous figent dans une relation économique.
Au même titre que Pharaon n'a pas été rétribué (bien au contraire) pour affranchir les Hébreux de l'esclavage, personne n'a été rétribué pour nous affranchir du joug du péché.
Le sacrifice tout à fait réel de la Passion est scellement de l'Alliance renouvelée, c'est un don de D.ieu, béni soit-Il, à la Création et non pas un règlement de compte morbide au profit de D.ieu, qu'Il soit grandement béni !
Pour moi, notre Seigneur et Libérateur Jésus-Christ réalise le projet de Moïse de conduire son peuple dans la terre promise du Royaume en traversant la mort.
Il suffit de Lui faire confiance : Son Père est conforme au père de la parabole du fils prodigue.
Très cordialement
votre soeur
pauline