Bonjour à toutes et à tous,
ronronladouceur a écrit : ↑15 nov.23, 07:04
Ce qui montre que l'herméneutique n'est pas garante de vérité puisqu'elle diffère d'une croyance à l'autre...
Vous avez tout à fait raison.
Non seulement l’herméneutique ne garantit rien mais elle est impuissante à convaincre car elle est à usage interne.
C’est d’ailleurs pourquoi l’argument sur la comparaison de deux épisodes de la Genèse tombe à plat parce qu’il repose, lui aussi, sur une herméneutique singulière, à mes yeux plutôt hostile et goguenarde.
À négliger le fait que l’herméneutique est à usage interne on risque de refuser d’admettre la rationalité de celui qui n’est pas d’accord : "
C'est dingue il ne lit pas ce que je lis ! Il doit être de mauvaise foi"
ronronladouceur a écrit :L'image d'un dieu dont on voit qu'il n'est ni omniscient ni omnipotent...
Vous surinterprétez.
À croire que vous savez bien ce que c’est de jouir de l’omniscience et de l’omnipotence face à une créature engluée dans ses limites… Au fond, vous nous dites : «
Si j’étais omniscient et omnipotent je ne me conduirais pas comme ça. »
Si cette divinité veut nous montrer que l’éradication n’est pas la solution ou que le culte de la toute-puissance humaine est un danger, vous pouvez détester sa méthode mais non sa logique.
ronronladouceur a écrit :Dieu inquiet? Affligé? J'y vois un dieu construit à l'image et ressemblance de l'homme...
D.ieu, béni soit-Il, serait-Il
moins que sa créature ?
Serait-Il dépourvu des sentiments dont il nous a gratifiés ?
Vous songez peut-être qu’il s’agit de faiblesses alors que c’est le sommet de la Création.
Je crois qu’il y a une fausse piste dans l’idée que le divin ressemblerait à une intelligence supérieure, pure et impassible.
En effet, l’I.A. nous montre que l’intelligence n’est qu’
un fruit (voire un
produit fatal) de l’Évolution cosmique au point que même la matière des ordinateurs peut en être dotée.
Et l’Évolution de l’Univers est le meilleur exemple d’
Apprentissage Profond.
En revanche, l’amour, les sentiments, la colère et les réactions irrationnelles, les passions, les rires ou les larmes… semblent, du moins pour l’instant, échapper à la matière, elle peut les imiter mais peut-elle les vivre ?
Dans cette perspective, l’intelligence n’a rien de particulièrement divin, l’essentiel commence là où l’intelligence est hors sujet.
ronronladouceur a écrit :N'est-il pas étonnant que l'on trouve toujours une porte de sortie quand il s'agit de justifier une parole ou l'autre?
Je ne vois pas là une spécificité du fait religieux. Le philosophe, le sociologue, le psychanalyste, le politicien… y arrivent très bien.
Toutefois j’ignore si le mot "
toujours" est adéquat.
Je rejoins notre frère Spin, il est rare de démolir d’un mot tout un édifice cohérent, mais un mot peut suffire à le faire évoluer.
Et malgré l’aveuglement supposé des croyants, nombreux sont celles et ceux qui aménagent souvent leur croyance au fil de leur réflexion, des discussions qu’ils mènent et des informations qu’ils glanent. Souvent le croyant se débarrasse du superflu.
Par exemple est-ce
nécessaire de lire Genèse au premier degré comme un livre historique ? S'en moquer est-ce un aveu de faiblesse ? Une tricherie ?
ronronladouceur a écrit :l'enjeu consiste à sauver une croyance, voire un parti pris?
Si des arguments ont pour enjeu d’ébranler, il ne faut pas s’étonner que d’autres arguments servent à consolider.
"
Sauver une croyance" suggère qu’elle serait aux abois.
Mais quel est cet argument décisif qui la menace tant ?
Balayer les réponses d’un croyant par le simple qualificatif de "
béquille", n’est-ce pas sauver à peu de frais un parti pris ?
Tout se passe comme si, pour certains, le croyant est forcément de mauvaise foi.
ronronladouceur a écrit :Justifier le crime par un autre crime?
Je ne crois pas à l’historicité du Déluge, mais je suis forcée d’admettre celle des crimes humains.
ronronladouceur a écrit :Quant à ces carnages divins, pourquoi, si c'est le même dieu, celui-ci n'est-il pas intervenu lors de la Shoah ou n'intervient-il à l'heure actuelle pour son peuple élu?
Il n’est pas honteux de considérer que le livre de la Genèse a un contenu éthologique. Dès le crime de Caïn le lecteur peut s’insurger :
l’anéantissement d’un quart de l’humanité d’un coup ! Et silence radio du chef !
En fait, il n’y a guère d’exemples bibliques où Y.HWH arrête le bras du méchant, on a plutôt l’inverse : Y.HWH délègue Nabuchodonosor…
Avec ce point Godwin, je mesure la justesse de l’expérience Milgram : il y a un seuil qui suscite la révolte, on pourrait Lui reprocher Hiroshima, le dérèglement climatique, le cancer, les féminicides, ici c’est la Shoah.
Je n’ai pas de réponse catégorique.
Aujourd'hui je peux oser dire que si un créateur a créé l’humain alors il n’a pas créé n’importe quoi.
Car il a, incontestablement, doté l’humanité d’une quasi toute-puissance qui lui offre la perspective de pouvoir combattre tous les maux avec succès, si elle le souhaite vraiment, et ce, désormais à moyen terme.
S’Il a créé l’humain à son image et à sa ressemblance, doit-Il suppléer l’humain comme si celui-ci, éternel assisté, ne pouvait pas éradiquer
tout seul le Mal ?
Le projet d’un parent n’est-il pas que sa progéniture puisse se passer entièrement de lui ?
Je n’accorde aucune vertu au Mal, pourtant des tas de fins penseurs voient dans la souffrance, la crise, la catastrophe... un formidable aiguillon…
ronronladouceur a écrit : Que les arguments ne sont pas convaincants, que la fin de non-recevoir constitue une règle implicite ou que la foi est au-dessus de la raison, etc.?
Je fus profe de maths, j’ai une certaine idée de la démonstration…
Un argument convaincant est un argument qui convainc.
Seriez-vous bon juge de ce qui convainquant ?
Très cordialement
Votre sœur
pauline