Plusieurs principes de la foi trinitaire sont considérés comme les "plus anciennes règles dans le livre", mais au fait, elles sont dérivées de sources non bibliques. Plutôt que d'être "la règle numéro un," comme une personne pourrait logiquement s'y attendre, vu leur primauté, ces principes de la foi ne se trouvent nulle part dans la Bible.
Et en effet, plusieurs grands penseurs ont objecté – des penseurs comme l'Evêque Pothimus de Lyons (tué vers la fin du second siècle avec tous les Chrétiens exprimant leur désapprobation qui ont pétitionné Pape Elutherus pour une fin à la persécution); Léonidas (un adepte du Christianisme Apostolique et l'expositeur des innovations de Paul, tué en 208 EC); Origène (qui périt en prison en 254 EC après une torture prolongée pour avoir prêché l'Unité de Dieu et le rejet de la Trinité); Diodorus, Pamphilus (torturé et assassiné, 309 EC); Lucian (torturé pour ses points de vue et tué en 312 EC); Donatus (choisi pour être l'Evêque de Carthage en 313 EC, et ultérieurement le leader et l'inspiration d'un mouvement unitarien qui grandit pour dominer le Christianisme en Afrique du Nord et persista jusqu'au moment où l'Empereur Constantin ordonna leur massacre. Leur mise au ban a été si complète que peu de textes sacrés de cette secte ont survécu, textes qui pourtant étaient largement répandus a une époque), Arius (le presbytère d'Alexandrie, dont la devise était "Suivez Jésus comme il l'a prêché", assassiné par empoisonnement en 336 EC); Eusebius de Nicomédie, sans mentionner les plus d'un million de Chrétiens tués pour avoir refusé d'accepter la doctrine officielle de l'église dans la période suivant immédiatement le Concile de Nicée.
Nous avons aussi des exemples moins éloignés dans l’Histoire, comme Lewis Hetzer (décapité le 4 Février 1529); Michael Servetus (brûlé au bûcher le 27 Octobre 1553, en utilisant des branches vertes encore en feuille pour produire un feu à agonie lente, sans flamme ni fumée)50(NE); Francis Davidis (mort en prison en 1579); Faustus Socinus (mort en 1604); John Biddle (qui a souffert du banissement en Sicile et de multiples emprisonnements, dont le dernier a hâté sa mort). Biddle, qui considérait la terminologie employée par les Trinitaires "plus appropriée à des prestidigitateurs qu’à des Chrétiens,"51 a établi une importante pile d'arguments contre l'assaut de la théologie trinitaire qui étaient si efficaces que, en au moins une occasion, ses adversaires au débat ont arrangé son arrestation juste pour éviter de lui faire face dans un forum public.52
Il a laissé un héritage de libres penseurs affirmant l'unité divine, sans oublier quelques–uns des principaux intellectuels de ce temps–là, tels que Sir Isaac Newton, John Locke et John Milton. Les jours de Biddle en exil ont aussi donné lieu à un des plus touchants commentaires sur la persécution religieuse, écrit par un sympathisant correspondant du journal The Gospel Advocate (Le Défenseur de l'Evangile):
Le conclave fut réuni et le juge fut établi,
L'Homme monté sur le trône de Dieu;
Et ils ont jugé une affaire là-bas,
Qui Lui revient à lui Seul (de juger),
La foi d'un frère, ils ont en fait un crime,
Et fracassé le droit inné et sublime de la pensée.53
Durant sa vie, le Parlement a tenté de tuer, au sens littéral du mot, le mouvement de Biddle en établissant la peine de mort pour ceux qui reniaient la Trinité (Le 2 Mai 1648). L'année de son décès, le Parlement adopta le second Acte de l'Uniformité, qualifiant d'hors la loi tout culte et tout clergé non épiscopal.54 Sous cet acte, 2257 prêtres ont été expulsés du clergé et plus de 8000 individus ont péri en prison pour avoir refusé d'accepter la Trinité.
Il y a au moins un cas où, par la sagesse sélective de l'église, la population de tout un pays fut condamnée:
Tôt dans l’année, la plus sublime peine de mort fut promulguée, telle que jamais auparavant prononcée depuis la création du monde. Le tyran romain désirait que les têtes de ses ennemis soient toutes sur un seul cou, pour qu'il puisse les décapiter d'un seul coup; l'Inquisition assista Philippe à mettre les têtes de tous ses sujets des Pays-Bas sur un seul cou dans ce même but meurtrier. Ainsi, le 16 Février 1568, une sentence du Saint- Siège condamna tous les habitants des Pays-Bas à la mort pour hérésie.
De ce destin funeste universel, seules quelques personnes, spécialement nommées, furent épargnées. Une proclamation du Roi, datée dix jours plus tard, confirma ce décret de l'Inquisition et ordonna son exécution immédiate, sans égard à âge, sexe ou condition. Ceci est probablement le mandat de mort le plus bref qui ait jamais été conçu. Trois millions d'individus, hommes, femmes et enfants, furent condamnés à l'échafaud en trois rangs; et il était bien connu que ceux-là n'étaient pas des tonnerres inoffensifs, comme certaines bulles du Vatican, mais des mesures sérieuses et pratiques qui devaient être mises à exécution, dont on peut facilement imaginer l'horreur qu'ils ont soulevée. L'objectif du gouvernement n'était guère de forcer la complétion absolue du plan de vente en gros, mais dans les temps horribles où ils se sont trouvés, les Néerlandais pourraient être excusés de croire que nulle mesure n'était trop monstrueuse à satisfaire. En tout cas, il était certain que lorsque tous avaient été condamnés, n'importe lequel pourrait être, a tout instant, emporté à l'échafaud, et ceci était précisément l’approche adoptée par les autorités. Sous ce décret universel, l'industrie du Conseil-Sanglant pourrait maintenant paraître superflue. Pourquoi ne pas se passer de ces procès criminels dérisoires contre des individus, maintenant qu'une sentence commune avait avalé toute la population dans un seul vaste tombeau? Cependant on pourrait supposer que si les efforts exercés par les commissaires et les conseillers ne servaient d'autre but, au moins ils fournissaient au gouvernement une évidence appréciable concernant la richesse relative et les autres circonstances des victimes individuelles.
L'idée principale du gouvernement étant que la persécution, judicieusement administrée, pourrait fructifier en une récolte d'or, il était donc toujours désirable de persévérer dans cette cause dans laquelle tant de progrès sanglant avait été achevé.
Et sous ce nouveau décret, les exécutions n'ont certainement pas ralenti. Des hommes dans les positions les plus élevées et les plus humbles
étaient quotidiennement et à toute heure traînés à l'échafaud. Alva, en une seule lettre à Philippe, estima sans sourciller le nombre d'exécutions qui devaient avoir lieu immédiatement après l'expiration de la semaine sainte, à "huit cent têtes". Plus d’un citoyen, coupable de posséder cent mille florins et de nul autre crime, s'est vu soudainement attaché à la queue d'un cheval, avec ses mains liées derrière lui, et ainsi traîné au gibet. Mais quoique la richesse fut un pêché impardonnable, la pauvreté s'est rarement avérée une protection. Des raisons suffisantes pouvaient toujours être tramées pour condamner le laboureur affamé autant que le bourgeois opulent. Pour éviter les troubles causés dans les rues par les harangues ou les exhortations fréquentes adressées par les victimes en route pour l'échafaud, une nouvelle plaisanterie fut inventée. La langue de chaque prisonnier était vissée dans une bague de fer, et puis brûlée par un fer chaud. L'enflure et l'inflammation qui s'ensuivaient, empêchaient la langue de glisser hors de la bague, et bien sûr excluaient toute possibilité de discours.55
Une décennie plus tôt seulement, Charles V, le Saint Empereur Romain et Roi d'Espagne, a recommandé que "tous les Néerlandais qui demeuraient obstinés dans leurs erreurs soient brûlés vivants, et ceux qui étaient admis en pénitence soient décapités."56 Ainsi, même les pénitents ne devaient pas être épargnés.
La liste susmentionnée catalogue des individus un temps considérés par l'Eglise Catholique comme les pires des hérétiques et par les Chrétiens Unitariens comme les plus grands des martyrs pour le rétablissement des enseignements de Jésus Christ. Quelques-uns des Unitariens susmentionnés étaient associés à des mouvements d'une telle importance qu'ils se sont étendus à maints pays, mais dans tous les cas, l'Eglise Trinitaire a finalement eu le dessus, au moyen de la combinaison d'une force puissante, d'une tolérance nulle, et de l'aptitude à sacrifier d'autres frères humains au nom de la purification religieuse.
Notes :
50 Ceux qui associent le bûcher des hérétiques avec le bras punitif de l'Eglise Catholique Romaine seraient peutêtre
intéressés d'apprendre que cette pratique n'était pas inconnue non plus de l'Eglise Protestante. Michael
Servetus a été condamné à ce destin horrible par Jean Calvin lui-même, un des fondateurs du Protestantisme.
Malgré le fait que Servetus, un Espagnol, possédait une lettre de sauf-conduit, il fut exécuté à Genève pour le
prétendu crime d'être un Anabaptiste et un Unitarien.
51 Wallace, Robert, F.G.S. 1850. Antitrinitarian Bibliography. Vol. III. London: E.T. Whitfield, p. 180.
52 Ibid., p. 190.
53 Ibid., p. 191.
54 Parke, David B. pp. 31, 33.
55 Mottley, John Lothrop. 1884. The Rise of the Dutch Republic: A History. Volume II. London: Bickers & Son. pp. 155-156.
56 Wells, H.G. 1921. The Outline of History. Volume II. The Macmillan Company. P. 209.
Source :
http://www.leveltruth.com/books/TRANSLA ... FRENCH.pdf à partir de la page 61