BenFis a écrit :
En s’incarnant en humain le Fils a pris la nature humaine et perdu sa nature divine. Il est donc clair que Jésus, le Fils de Dieu, n’est pas l’égal de son Dieu et Père. Ni par sa nature ni par la hiérarchie. Il l’a dit lui-même. Il n’y avait donc aucune raison au 1er siècle de mettre ce point en doute.
Je ne pense pas avoir jamais dit le contraire.
Tout à fait, Jésus n'est ni Dieu ni une incarnation de Dieu. Mais il n'est pas plus celui que l'AT a appelé Dieu ou YHWH, ni sur la terre ni dans les cieux.
Paul, en I Cor 15, expliquant le rôle de Jésus dans le dessein de Dieu, rôle qui a fait de lui un roi, établit clairement la hiérarchie au ciel.
Et effet, Paul indique que Jésus, et j'insiste sur le fait qu'il n'est plus humain dans ce contexte, a un Dieu et Père et qu'il se soumet finalement et naturellement à lui. verset 24.
La réflexion de Paul au verset 27 est très révélatrice de sa volonté de ne pas être mal compris sur ce sujet précis.
En effet Paul écrit : "
lorsqu'il dit que toutes choses lui ont été soumises, il est évident que c'est à l'exception de CELUI qui lui a soumis toute chose "
Cette remarque n'aurait aucun sens si Jésus était l'égal de Dieu au ciel et évidemment encore moins s'il était Dieu lui-même.
Et Paul d'ajouter pour être complet :"
le fils se soumettra aussi à Celui qui lui a soumis toute chose "
Benfis a écrit :
Jésus n’a pas davantage déclaré qu’il était Dieu qu’il a déclaré que le Père se nommait Jéhovah.
Il y a donc une part de recherches personnelles à entreprendre pour découvrir quelles sont éventuellement les liens à faire avec ce que les Juifs nous ont enseigné de l’AT.
J'attends toujours votre preuve que les évangiles et autres écrits du I siècle ne comportaient pas le nom de Dieu..
Vous partez d'un pré-supposé, savoir que l'action des pseudos chrétiens qui ont eux aussi volontairement retiré le nom de Dieu des copies de l'AT n'a pas touché également le NT.
Bref, votre postulat de départ n'est pas démontré.
Benfis a écrit :La question restait simplement de savoir si Jésus dans sa position céleste était de même nature que Dieu le Père, ou pas ?
Jean (1 :18 - TMN) parle du Verbe comme du dieu unique-engendré . Il y a donc bien là, matière à comprendre que le Fils est de la même nature divine que le Père. Non ?
Vous commettez une erreur basique de contexte. L'évangile de Jean est écrit fin du I siècle pour des chrétiens devenus en majorité des non-juifs alors que les 3 autres évangiles étaient d'abord à destination de juifs de naissance.
Ainsi,si pour un juif affirmer que Jésus était dieu ou Dieu lui aurait fait dresser les cheveux sur sa tête, pour un grec, un romain ou un barbare, être qualifié de dieu était une banalité puisque pour eux, tout habitant des cieux était un dieu.
La lecture du NT réclame une juste appréciation du contexte, des destinataires des écrits et de leurs niveaux de connaissance.
Par exemple, la lettre de Paul aux hébreux devait sembler être une énigme aux chrétiens grecs ou romains qui avaient besoin, pour la comprendre, de l'aide de leurs frères juifs.
De même Jean, libéré de l'île grec de Patmos, hellénisé depuis bien longtemps, n'avait plus aucune réticence à qualifier Jésus de dieu, sans article défini, puisque le sens commun de ce mot, à ce moment là, ne concernait pas exclusivement LE Dieu au dessus de tous les autres.
Benfis a écrit :La nouveauté ne vient pas de moi mais de Jean qui avait introduit le concept du Logos, qualifié par lui de Dieu.
Cette information n’est révélée qu’à la publication de son Evangile à la fin du Ier siècle et ne fera sans doute l’objet de discussions qu’à partir du IIème siècle. Il faudra donc quasiment 2 siècles d’exégèse biblique supplémentaires pour comprendre en quoi le Verbe serait aussi un Dieu et voir émerger le concept de consubstantialité.
Aucune discussion sur ce texte avant le II siècle puisqu'aucune ambiguïté sur ce sujet. Jésus était un être divin.
Ce n'est que pour asseoir un nouveau dogme païen que ce texte a ensuite été exploité à tort.
Le fait que vous admettiez que Jean 1:1 n'a ému aucun chrétien et n'a ouvert aucune polémique sur la nature de Jésus est la meilleure preuve que sa lecture ne chamboulait en rien la conception des premiers chrétiens du I Siècle et du début du second.
Quand on voit le ramdam que l'idée d'un égalité a produit plus d'un siècle plus tard, avec des prises de positions très marquées et parfois violentes (du moins verbalement) par les défenseurs des thèses en présence, on comprend immédiatement que le sujet n'existait pas à l'époque de Jean.
Et s'il n'y avait pas de sujet, c'est que l'idée nouvelle n'avait pas encore germé.
En effet, dans un tel cas, c'est toujours l'introduction d'un nouveau concept qui crée l'explosion et non pas, évidemment, la persistance d'une idée déjà établie depuis longtemps et à aucun moment mise en doute.
C'est donc bien la preuve que la doctrine primitive, celle de Jésus et des apôtres, ne reconnaissait pas à Jésus la nature et l'égalité que l'hérésie apportera plus tard.
Car il faut bien dans un tel cas parler d'hérésie puisque la primauté et la pureté d'un dogme va toujours vers le concept qui existait à la genèse d'un mouvement.
Je vous citerai comme témoin de notre défense le martyr Justin qui, en qualité de contemporain érudit de l'époque, a très clairement et avec force persuasion, expliqué que non seulement Jésus n'était pas LE DIEU, mais qu'il avait été créé par Dieu avant même la création du monde.
J'espère que vous ne nous opposerez pas le fait que cet homme n'est pas un écrivain biblique puisque son témoignage n'a pas besoin d'être inspiré pour établir la croyance de ces chrétiens du II siècle.
Si donc Jésus a été créé, avant la création du monde, par un être incréé, on ne peut plus parler d'égalité de nature mais simplement de capacité à vivre dans la même dimension, avec des "corps" compatibles à communiquer, à éprouver des sentiments mais en aucun cas de nature strictement identique voir égale.