a écrit :Par contre je t'en donne une nouvelle elle est plus récente que celle de Pietersma et Joosten c'est celle de :'Transmission du Tétragramme dans les sources judéo grecques et chrétiennes" cahier Accadémia Nr 12(juin) 2021 page 85-126. Bonne lecture.
philippe83?
Pourriez-vous me donner la teneur de l'argumentation développé dans l'ouvrage que vous donnez en référence, vous ne pensez pas (quand même) vous en sortir juste avec une référence et sans fournir d'argument et avec un souhait de "bonne lecture" ... C'est un peu léger et sans consistance (comme d'habitude). J'attends donc que vous produisiez des arguments concrets et référencés, dans le cas contraire, je considérerais nul et non avenu vos allégations non fondées.
TOUS les spécialistes de la LXX sont UNANIMES pour reconnaitre que la LXX a connu des révisions hébraïsantes ce qui a abouti à de nombreuses versions de la Septante :
Mais il existe également dans les papyrus des
modifications plus profondes ; elles répondent au souci de rendre le Vieux Grec plus
conforme au texte hébreu proto-massorétique. L'entreprise du groupe kaigé s'inscrit donc dans un faisceau d'initiatives hébraïsantes. On se gardera de leur assigner un principe et une origine unifiés. Il s'agit plutôt de divers mouvements de réaction : « De telles modifications sporadiques correspondaient à la tentative des
Juifs, en lutte avec le christianisme naissant, de sauver la LXX pour leur propre compte vers 70 de notre ère. On dut bientôt recourir à des moyens plus radicaux : les
révisions d'Aquila et de Symmaque» (P. Katz). L'auteur résume bien ici l'évolution des
révisions juives mais les fait commencer à une date trop tardive : le phénomène semble antérieur et, à l'origine, extérieur à la polémique antichrétienne.
http://fdier02140.free.fr/LXXCerf.pdf
Toujours dans cet ouvrage de référence sur la LXX :
VI. Y A-T-IL EU « HELLÉNISATION » DE LA BIBLE HÉBRAÏQUE LORS DE SON PASSAGE DANS LA LANGUE GRECQUE ?
La thèse de l'hellénisation de la Bible hébraïque lors de son passage dans la langue grecque fait partie des opinions trop facilement reçues et de contenu indécis. Le mot peut évoquer une déformation de la pensée hébraïque et avoir une valeur négative: la Bible aurait perdu en grec sa spécificité, elle aurait été dénaturée sous l'influence des idées de l'hellénisme païen véhiculées par les mots grecs. Pour d'autres, l'hellénisation peut signifier que, par la LXX, la Bible a accédé à un mode d'expression philosophique et a ouvert ses richesses religieuses au monde grec, sans pour cela perdre ses valeurs propres. C'était sans doute le sens des remarques faites par A. Deissmann à propos des noms divins:
en utilisant le nom kúrios à la place de YHWH le texte grec permettait de fonder une religion universelle. J. Ziegler rappelle ces pages fameuses et voit dans le travail des traducteurs de l'excellente théologie.
A. L'hellénisation par l'usage de noms grecs pour le Dieu des Hébreux ?
Sur la question des noms divins dans la LXX, voir A. Pietersma, « Kyrios or Tetragram: a renewed Quest for the Original LXX », Studies Wevers, p. 85-101 : la
substitution du tétragramme à la place de kúrios (qui appartient à la LXX originale) résulte d'un processus de
correction hébraïsante, datant au plus tôt du w siècle avant notre ère, quand l'Égypte reçoit des Juifs exilés de Palestine.
http://fdier02140.free.fr/LXXCerf.pdf
A. PIETERSMA et plus récemment RÖSEL (Reading) ont montré, avec de
bons arguments, que l’ insertion du tétragramme dans les manuscrits de la Septante est secondaire et correspond à une volonté d’ aligner le texte de la version grecque sur le texte hé breu de l’époque." (
http://www.academia.edu/9548800/_Le_die ... s_Septante_)
Les points forts de la démonstration de Pietersma sont à mon sens :
- que les insertions du tétragramme dans les copies de la LXX concernées sont corollaires d'autres modifications du texte grec qui visent à l'aligner sur le texte hébreu proto-massorétique: c'est surtout le cas de 8HevXIIgr qui est très éloigné de la LXX, mais aussi du papyrus Fouad266/848, qui porte aussi la trace d'au moins une "demi-douzaine" de corrections hébraïsantes, et qui en outre insère le tétragramme au mauvais endroit en Deut 31,27 et là où il n'a aucun correspondant hébreu, en 28,64 -- ce qui reflète les réflexes d'un réviseur hébraïsant plutôt qu'un texte "original".
- en face de ces éléments rares et dispersés, qui n'indiquent en aucun cas une pratique cohérente, il faut mettre les citations et allusions au texte préchrétien de la LXX chez Aristée, Aristobule et surtout Philon, dont les développements explicites sur le sens (royal!) de kurios sont incontournables;
- l'analyse lexicale et syntaxique des équivalents du tétragramme dans le texte de la LXX fait apparaître un tâtonnement des premiers traducteurs dans le Pentateuque, en ce qui concerne l'emploi des cas (datif ou génitif pour l-) et de l'article, ainsi que dans les solutions diverses au problème posé par la coïncidence d'Adôn(ay) ET de YHWH, qui suggère qu'ils ont été confrontés dès le départ au problème posé par la substitution, et qu'ils ne sont parvenus que tardivement à la solution standard (kurios ho theos); ce qui n'aurait certainement pas été le cas si la substitution avait été secondaire.
RAPPEL :
Cela dit, il ne faut surtout pas oublier que ce débat difficile sur la LXX originale est très accessoire par rapport au vrai problème de la TMN, qui concerne le NT. Et là, la question n'est pas de savoir
ce que les auteurs du NT ont pu lire, mais ce qu'ils ont écrit: elle relève donc de l'attestation manuscrite et de l'analyse littéraire et rhétorique du NT lui-même. A mon avis, c'est bien parce que la WT n'a aucune chance sur ce terrain qu'elle parle tant de la Septante...