Ah oui, tu as raison. J’avais négligé ce verset important.clovis a écrit :Bien avant la fin du 1er siècle, Paul avait déjà parlé de Jésus-Christ qui était en "forme de dieu" et qui a pris la "forme d'un serviteur". Jean dit la même chose.
C’est donc à se demander pourquoi la nature divine de Jésus n’a pas été commentée plus tôt par les Judéo-chrétiens ?
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Là pour le coup ce serait plutôt aux TJ de prouver que le Nom se trouvait dans les écrits du NT des 1ers siècles du christianisme.agecanonix a écrit : J'attends toujours votre preuve que les évangiles et autres écrits du I siècle ne comportaient pas le nom de Dieu..
Vous partez d'un pré-supposé, savoir que l'action des pseudos chrétiens qui ont eux aussi volontairement retiré le nom de Dieu des copies de l'AT n'a pas touché également le NT.
Bref, votre postulat de départ n'est pas démontré.
Mais en général, je n’utilise pas ce point de controverse, car le plus important à mes yeux c’est que Jésus n’utilise jamais le Nom divin, ni dans la conversation courante, ni dans ses prières, ni dans son enseignement (mis à part les citations de l’AT).
Le fait qu’il n’y ait pas eu au 1er siècle de ramdam par rapport la nature divine de Jésus ne prouve pas grand-chose, car il n’y a pas eu de ramdam non plus par rapport au soi-disant remplacement de Yhwh par Kurios.Quand on voit le ramdam que l'idée d'un égalité a produit plus d'un siècle plus tard, avec des prises de positions très marquées et parfois violentes (du moins verbalement) par les défenseurs des thèses en présence, on comprend immédiatement que le sujet n'existait pas à l'époque de Jean.
Et s'il n'y avait pas de sujet, c'est que l'idée nouvelle n'avait pas encore germé.
En effet, dans un tel cas, c'est toujours l'introduction d'un nouveau concept qui crée l'explosion et non pas, évidemment, la persistance d'une idée déjà établie depuis longtemps et à aucun moment mise en doute.
C'est donc bien la preuve que la doctrine primitive, celle de Jésus et des apôtres, ne reconnaissait pas à Jésus la nature et l'égalité que l'hérésie apportera plus tard.
Car il faut bien dans un tel cas parler d'hérésie puisque la primauté et la pureté d'un dogme va toujours vers le concept qui existait à la genèse d'un mouvement.
Je vous citerai comme témoin de notre défense le martyr Justin qui, en qualité de contemporain érudit de l'époque, a très clairement et avec force persuasion, expliqué que non seulement Jésus n'était pas LE DIEU, mais qu'il avait été créé par Dieu avant même la création du monde.
J'espère que vous ne nous opposerez pas le fait que cet homme n'est pas un écrivain biblique puisque son témoignage n'a pas besoin d'être inspiré pour établir la croyance de ces chrétiens du II siècle.
Si donc Jésus a été créé, avant la création du monde, par un être incréé, on ne peut plus parler d'égalité de nature mais simplement de capacité à vivre dans la même dimension, avec des "corps" compatibles à communiquer, à éprouver des sentiments mais en aucun cas de nature strictement identique voir égale.
Mais tu as parfaitement raison à propos de Justin, puisqu’il a écrit précisément ceci en 133 dans son Dialogue avec Tryphon : « Tout ce qui est et sera jamais après Dieu est corruptible de sa nature, et partant peut être détruit et anéanti. Dieu seul est incréé, incorruptible : c'est par là même qu'il est Dieu ; ce qui vient après lui est créé, et par la même périssable : » Justin de Naplouse (133).
C’est d’ailleurs pour cette raison que je parlais de plus de 2 siècles après l’Evangile de Jean pour que cette idée mise en lumière par Justin soit remise en question. C’est-à-dire que du fait que la 1ère créature de Dieu soit unique-générée, il est aussi probable que le Père et le Fils soit de même nature.
Tout dépend comment cette création s’est réalisée. Ce point n’étant pas précisé dans la Bible, mais étant donné que le terme d’engendrement y est utilisé je penche pour une nature identique. Mais je vais y réfléchir pour voir si cela change quelque chose à ma façon de lire la Bible.