Aser a écrit :Toutefois, lorsqu'une prophétie (comme celle de Sophonie 1:2-3) parle distinctement des hommes et des animaux, alors il conviendrait, il me semble, de faire la distinction entre le règne humain et le règne animal.
Oui, mais cette distinction doit s'effectuer en rapport avec les définitions mêmes de la Bible. Or, dans un autre topic, j'avais évoqué qu'Adam est constitué de la multitude des êtres, comme une conscience globale et universelle. Lorsque Elohim crée Adam, il est écrit :
Gen 1,26 Elohîms dit: «Nous ferons Adâm – le Glébeux – à notre réplique, selon notre ressemblance. Ils assujettiront le poisson de la mer, le volatile des ciels, la bête, toute la terre, tout reptile qui rampe sur la terre.»
Ce verset ne fait pas parler Dieu au singulier, mais bien au pluriel, car Elohim est un pluriel, et bien que jusques là, il conçoit comme un tout singulier, la
création proprement dite de l'Ame Universelle (= Adam) est la résultante de la
création de toutes les âmes ou éléments d'âmes des êtres vivants.
Que vont devenir ces multiples êtres (âmes individualisées, âmes collectives, espèces, genres, etc, ....) ? Il vont assujettir (transformer en sujet) :
le poisson de la mer : C'est la conscience émotionnelle et aussi la sphère des désirs. La mer = champ de conscience dans lequel des formes matérielles animées apparaissent de façon individualisée et reconnaissable,
le volatile des ciels : le sujet de réflexion ou qui est du domaine de la pensée constructive, et qui se base sur des formes d'expression plus ou moins abstraites de la logique selon l'entendement de chaque être. C'est ici la partie mentale de l'être,
la bête, toute la terre et tout reptile qui rampe sur la terre : c'est ici la partie physique et purement matérielle, pour lesquelles la conscience a une certaine image, mais cette image est filtrée à travers les émotions et la pensée. Cette partie matérielle est le corps physique.
Evidemment, au stade du chapitre 1 de la Genèse, qui est le chapitre de la Création conceptuelle, ce dispositif est bien au futur, comme un inaccompli. Ce qui est expliqué alors, c'est exactement ce qui va se produire dans les chapitres suivants.
Ainsi, l'Humain ne correspond pas bibliquement à l'homme biologique que nous connaissons ordinairement, mais à ce qu'il y a de conscience universelle dans notre conscience individuelle. Tout le reste de l'individu biologique est animal, et cette donnée biblique est largement confirmée par la science, puisqu'en neuro-anatomie, par exemple, on distingue dans le système nerveux central de l'homme l'archéocortex, qui correspond au cerveau des espèces antérieures que l'être aujourd'hui humain, a développé au fil de ses existences animales. Ainsi, il y a un cerveau reptilien chez l'homme actuel, de même qu'un cerveau marin, (avec des zones qui sont des vestiges des centres nerveux branchiaux (les branchies des poissons), etc ... (Voir sur Internet cette question de l'archéocortex de l'homme). La bible explique comment, l'être humain évolue vers une conscience de plus en plus en plus individuelle et aussi de plus en plus impliquée dans la matière. Evidemment, cette évolution, demande bien plus qu'un seule existence terrestre. Mais, ce même cheminement permet également la prise de conscience spirituelle, et l'affinage de la pensée doit déboucher sur la découverte et la visualisation du plan divin.
Il nous appartient donc de faire convenablement la part des choses et surtout de ne pas tomber dans l'extrapolation en donnant à des mots une signification qu'ils n'ont aucunement.
C'est pourtant ce que font la plupart des congrégations. Mais ce point ne vous apparaît pas encore.
D'après ce qui est écrit dans le livre de l'Apocalypse, la bête qui doit un jour se manifester a déjà existé. Il est écrit que "La bête que tu as vue était, et elle n'est plus. Elle doit monter de l'abîme, et aller à la perdition. Et les habitants de la terre, ceux dont le nom n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie, s'étonneront en voyant la bête, parce qu'elle était, et qu'elle n'est plus, et qu'elle reparaîtra." (Apoc. 17:8)
Voici d'autres versets qui vont éclairer votre réflexion :
Exode 8:25 Pharaon crie vers Moshè et Aarôn et dit: «Allez, sacrifiez pour votre Elohîms sur la terre.»
Ici, il s'agit d'aller sacrifier à l'élohim qu'Israêl a sur terre (et non dans les cieux)
Genèse 6:9 Voici les enfantements de Noah, Noah est un homme juste, intègre, en ses cycles: Noah va avec l’Elohîms.
Noah a plusieurs cycles, ou périodes. la traduction par jour est insuffisante de l'idée de périodicité qui est ici prépondérante (hébreu dowr = période, cycle, génération) . Or Noé est intègre puisqu'il est le point de départ de chaque cycle, à partir du second cycle. En effet, de Caïn à Noé, il s'agit du premier cycle et qui correspond à l'expression "UN TEMPS" de Daniel. A partir de Noé, nous avons une succession ininterrompue de cycles qui correspondent à l'expression "DES TEMPS" de Daniel. Mais ceci montre que Noé est cyclique. Le terme français
génération ne rend pas compte en français de la périodicité du phénomène, alors que ce critère ne peut être ignoré des traducteurs de l'hébreu. En tout état de cause, Luc 17,26 nous rappelle le caractère cyclique de Noé.
Genèse 17:7 Je lève mon pacte entre moi, entre toi, et entre ta semence après toi pour leurs cycles, pour pacte de pérennité, pour être pour toi Elohîms, et pour ta semence après toi.
Ici, c'est IHWH qui parle : Il est destiné par ce pacte, à être l'Elohim d'Abraham, non seulement pour Abraham, mais aussi pour toute sa descendance. Mais ce qui est curieux, c'est que pour tous, ce pacte tient POUR LEURS CYCLES, POUR PACTE DE PERENNITE (perpétuité).
Qu'est-ce que cela veut dire ? Et bien qu'IHWH se manifeste à chacun des cycles comme le principe d'individualisation de l'être manifesté.
Comment comprendre alors la question de la bête ?
Et bien si chaque être, par une longue évolution à travers des cycles d'existence temporelle en vient à manifester Dieu dans le Ciel, Il en vient aussi à construire la Bête sur la Terre (individuellement, mais aussi collectivement). Cette bête disparaît pour chaque individu à chaque fin de cycle, mais elle réapparaît au cycle suivant et avec une ardeur renouvelée. C'est pour cela que la seule issue est d'orienter sa réflexion sur les moyens réels de manifester l'humain céleste (le nouvel homme) et non pas de s'attacher aux choses de la terre. Car en s'attachant aux choses de la Terre, et en voyant les évènements de fin du cycle comme un accomplissement sur terre d'un royaume éternel est non seulement faux, mais ferme toute issue vers le céleste.
Je vous ai dit que pour moi, mais aussi pour la tradition, les incarnations se durcissent au fur et à mesure, car c'est sur terre que la Bête vient agir, et elle provient de la mer, c'est-à-dire de la conscience humaine, conscience émotionnelle et sensible. L'homme spirituel, au contraire, va naître de la mise à mort de l'homme terrestre, et cela demande beaucoup de travail en conscience. J'en parlerais dans un futur post.