Bonjour Pierre.
Ce que vous m’avez écrit est intéressant.
Mais voyons cela de plus près…
né de nouveau écrit :
« Bonjour Bertrand,
Dans son dialogue avec Tryphon, Justin de Naplouse, qui a étudié la philosophie, raconte sa rencontre avec un vieux juif. Ils débattent justement de l'immortalité de l'âme.
Oui. Mais le vieux juif compare l’immortalité de l’âme en lien avec l’anthropologie juive
versus celle de Platon. Les deux conceptions sont présenté comme irréconciliable et ce malgré quelques points relatifs en commun.
Justin dit que certains platoniciens disent que l'âme est immortelle et voici ce que lui répond le vieux juif :"1 — Peu m'importe, reprit le vieillard, et Platon et Pythagore, et tous ceux qui partagent leurs idées. Voici la vérité qu'ils n'ont pas comprise et que vous comprendrez facilement.
Maintenant, Pierre c’est à vous que je vais demander de faire un effort
de bien comprendre la différence entre l’immortalité de l’âme selon le vieux juif et celle de Platon.
Non pas pour l’accepter ou la rejeter, mais seulement
pour faire la différence.
Ce que rejette notre vieux juif ce n’est pas le concept d’immortalité de l’âme versus une âme qui serait annihilée à la mort, mais bien plutôt le comment cette âme est immortelle.
Ou l'âme EST la vie même, ou seulement elle LA REÇOIT ( dit le « vieux Juif » ).
Tel est la question, et c’est à partir de cela qu’il faut faire la différence.
Pour le Judaïsme et le Christianisme à sa suite,
l’âme humaine :
est créée par Dieu,
elle n’est
pas issue de la substance divine,
elle n’est
pas une parcelle de la substance divine,
elle n'est
aucunement de la même nature que la divinité,
elle est ontologiquement d’une
autre substance que la divinité.
elle n’a
pas chutée dans un corps, ou elle serait prisonnière,
elle
ne « retourne » pas à la divinité, car elle n'en est pas « sortie »,
elle ne préexiste
pas au corps, car elle fait «corps» avec lui,
elle n’est surtout
pas destiné à transmigrer d’un corps à un autre.
Par contre pour la
philosophie Platonicienne et Orphique
l’âme :
est
incréée puisque divine,
elle
est issue de la substance divine,
elle
est une parcelle de la substance divine,
elle est
de la même nature que la divinité,
elle est ontologiquement
de la même substance que la divinité.
elle
a chutée dans un corps, ou elle
est prisonnière,
elle est
appeler à « retourner » à la divinité, car elle
en est « sortie »,
elle
préexiste au corps, qui est son tombeau,
elle est
destiné à
transmigrer d’un corps à un autre.
C’est cette conception philosophique que notre « vieux Juif » rejette.
C’est pour cela qu’il dit :
1- soit
l'âme EST = elle est
« divine/incrée » et possède ainsi la vie
par elle-même,
2- ou soit
elle LA REÇOIT = elle n’est
pas divine puisque créée et si elle « possède » la vie c’est
par don de Dieu.
C’est une différence qu’il faut absolument faire.
Si elle est la vie, elle doit la communiquer à un autre objet qu'à elle-même, comme le mouvement qui ne se renferme pas en lui, mais se communique au-dehors. Que l'âme vive, personne ne le nie ; mais si elle vit, ce n'est pas parée qu'elle est la vie, c'est seulement parce qu'elle y participe. Or, il y a une grande différence entre participer à une chose et être la chose elle-même. L'âme participe à la vie uniquement parce que Dieu VEUT qu'elle vive,
Notre vieux Juif dit dans ses mots ce que j’ai explicité ci-haut. Remarquez qu’il dit que si notre âme participe à la vie c’est parce que
Dieu le veut bien. Nous ne sommes pas la vie, mais nous la recevons de Dieu, notre être dépends toujours de lui.
2 et SI Dieu cessait de le vouloir, elle cesserait d'exister, car la vie n'appartient pas en propre à l'âme comme elle appartient à Dieu. Qui ne sait pas que l'homme n'existe pas toujours, que l'âme n'est pas toujours unie au corps, qu'elle l'abandonne quand leur union doit cesser, et qu'alors l'homme n'est plus? Hé bien! de même SI Dieu veut que l'âme finisse, le souffle vital se retire d'elle, elle s'éteint, elle retombe dans le néant d'où elle est sortie."
Pierre, j’ai comme l’impression que vous avez oublié
de considérer un mot — répété deux fois — forts important et qui est :
SI. On parle ici au conditionnel et non à l’affirmatif. Exemple :
Il dit :
SI Dieu veut que l'âme finisse
et non
Il dit : Dieu veut que l’âme finisse
Il rappelle ainsi que l’âme
pourrait finir et retourné au néant
SI Dieu le voulait car elle est crée et périssable et non incréée et indestructible.
Donc pour ce juif, l'âme n'était pas immortelle alors que pour les philosophes elle l'était.
Donc pour ce juif, l’âme pouvait être mortelle
SI Dieu le voulait, alors que pour les philosophes, l’âme était immortelle de par sa nature divine.
Mais Pierre qu’en est-il
au juste de la foi en l’immortalité de l’âme après la mort du « corps biologique » ? Quelle était la foi de notre « vieux Juif » en ce domaine ?
Pour notre vieillard,
pas de doute l’âme ne meurt pas avec le « corps biologique ». Au précédent chapitre — le V — au paragraphe 3 il écrit :
« 3 — Ce n'est pas, reprit le vieillard, que je prétende qu'une seule âme périsse, car tout l'avantage serait pour les méchants. Que vous dirai-je? Les âmes des justes sont appelées à une meilleure vie, ( … ). Celles que Dieu juge dignes de le voir ne meurent point, et les autres sont punies aussi longtemps qu'il plaît à Dieu qu'elles vivent et qu'elles soient punies. »
Pour ce qui est de St-Justin,
lui aussi croit que l’âme est créée par Dieu et appelée à l’immortalité soit pour la félicité éternelle ou pour la damnation éternelle. Dans l’un de ses écrits — la « Première apologie adressée à Antonin-le-pieux, en faveur des chrétiens » — il écrit à ce sujet au paragraphe 8 :
« Tous nos désirs tendent à cette existence, éternelle, incorruptible, au sein de Dieu le père et le créateur de l'univers; (... ). … nous [chrétiens], nous disons cela du Christ; mais, selon nous, le jugement frappera les coupables en corps et en âme, et le supplice durera, non pas seulement une période de mille années, comme le disait Platon, mais l'éternité tout entière. »
Tel était la foi de ce
vieux Juif, de celle de
S. Justin et de toute
l’Église entière au 2 e siècle.
Mais je sais que tel n’est pas votre foi, parque qu’à la fin du 19e siècle un certain Charles T. Russel en décida autrement et ce
par sa propre autorité en interprétant la Parole de Dieu
selon ses propres vues …
Voilà …
Bonne journée,
Pierre »
À vous aussi,
je vous souhaite une bonne journée.
Bertrand
Ps. Quand j’écris en MAJUSCULE ce n’est pas pour crier ou imposer mes idées, mais seulement pour montrer que c’est un point
vraiment IMPORTANT !