Re: Jésus priait son Dieu
Posté : 08 janv.15, 09:26
Vous n'allez jamais vous entendre si vous restez toujours au même niveau littéral. Il vous faut, je pense, sortir du texte et vous tourner vers l'esprit afin de vous comprendre. Comment comprendre (vivre) la réalité du Mystère divin, de l'Incarnation si on reste prisonnier de mécanismes de défenses psychologiques et idéologiques ou de ce que Jésus nommait la "pauvreté en esprit".
"Le Royaume de Dieu n'est à personne si ce n'est au mort parfait" enseignait Maître Eckhart, paraphrasant l'Apocalypse de St Jean 14,13 ("Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur"). Pour vous entendre, il vous faut, me semble-t-il, mourir à vous-même, et pénétrer la Parole du Coeur.
Une telle question "le Fils est-il Dieu ?" en soulève beaucoup d'autres. En premier lieu, tout n'est pas dans les Evangiles ni dans l'Ecriture. De plus, la conception trinitaire est contenu dans la Tradition des Pères, des Conciles, des Saints, etc. et se synthétise dans le Credo. Ce même Credo affirme entre autres de Jésus-Christ qu'il est "Fils unique", "Né du Père", "Dieu de Dieu", "Lumière de la Lumière", "Vrai Dieu du Vrai Dieu", "engendré et non crée", "consubstantiel au Père". C'est ceci qui synthétise la Foi catholique, c'est en ceci qu'on est "en-dedans", en dehors de ceci on est "a côté" et tout va dépendre alors de la conception que l'on se fait de Dieu. Si Dieu est Amour, pourquoi Dieu ne pourrait pas envoyer cet Amour, et s'envoyer lui-même ? Si Dieu est non-manifesté, pourquoi ne pourrait-il pas manifester sa non-manifestation ?
Pourquoi ce Credo et cette christologie trinitaire sont-ils si importants pour les catholiques pratiquants ? Car la conception de Dieu simplement en tant que Créateur ou régent de l'Univers est insuffisante, elle est aussi insuffisante que les titres de "dieu barbu" (perché et lointain), de "bon dieu" (qui gâte) de "dieu gendarme" (qui punit ou récompense) ou encore de "dieu comptable" (qui additionne les messes célébrées) qui attise les railleries. Cette christologie permet de rendre sens au Mystère de la Divinité de "Jésus-Christ" et de la Maternité hypostasique.
Le chrétien dans sa pratique veut s'unir au corps mystique du Christ, et ce corps doit pénétrer le Mystère de la Trinité (ce peu importe que la Trinité soit ou ne soit pas dans les Evangiles) afin de revêtir un corps de gloire. C'est le dogme catholique, de se revêtir de l'union hypostasique (l'union des deux natures divine et humaine dans la personne du Christ).
Pour comprendre la foi du pratiquant catholique (votre frère aussi en Christ), il faut comprendre sa conception hypostasique, pourquoi le Fils procède du Père par mode d'intelligence, tandis que l'Esprit Saint procède du Père par mode de volonté, comprendre aussi que le mystère trinitaire se place au niveau de l'Essence divine (ce n'est pas du tout compris dans ce que je lis à droite et à gauche car beaucoup confondent point de vue de la Nature et point de vue de l'Essence), et que la nature humaine est reçue dans une hypostase (sans identification). Dans cette pensée-là, le tout est dans la partie, tout comme la partie est dans le tout, il n'y a pas de fragmentation dans la relation trinitaire, ni dans la relation subsistante du Père au Fils. In divinis, comme le disent les cathos, "l'en a se" (l'être par soi, c'est-à-dire Dieu) est essentiellement "ad aliud" (tourné vers l'autre), ce qui signifie que l'Aséité divine ne se clôt pas sur elle-même, bien au contraire elle s'épanouit dans une relation d'ouverture au Monde. N'est-il pas écrit que c'est par amour que Dieu à crée le monde, non pas par amour du monde, mais par Essence. Et c'est dans cet esprit que Dieu s'offre au monde.
Désolé de cette interruption dans votre débat,
Bises
Ase
"Le Royaume de Dieu n'est à personne si ce n'est au mort parfait" enseignait Maître Eckhart, paraphrasant l'Apocalypse de St Jean 14,13 ("Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur"). Pour vous entendre, il vous faut, me semble-t-il, mourir à vous-même, et pénétrer la Parole du Coeur.
Une telle question "le Fils est-il Dieu ?" en soulève beaucoup d'autres. En premier lieu, tout n'est pas dans les Evangiles ni dans l'Ecriture. De plus, la conception trinitaire est contenu dans la Tradition des Pères, des Conciles, des Saints, etc. et se synthétise dans le Credo. Ce même Credo affirme entre autres de Jésus-Christ qu'il est "Fils unique", "Né du Père", "Dieu de Dieu", "Lumière de la Lumière", "Vrai Dieu du Vrai Dieu", "engendré et non crée", "consubstantiel au Père". C'est ceci qui synthétise la Foi catholique, c'est en ceci qu'on est "en-dedans", en dehors de ceci on est "a côté" et tout va dépendre alors de la conception que l'on se fait de Dieu. Si Dieu est Amour, pourquoi Dieu ne pourrait pas envoyer cet Amour, et s'envoyer lui-même ? Si Dieu est non-manifesté, pourquoi ne pourrait-il pas manifester sa non-manifestation ?
Pourquoi ce Credo et cette christologie trinitaire sont-ils si importants pour les catholiques pratiquants ? Car la conception de Dieu simplement en tant que Créateur ou régent de l'Univers est insuffisante, elle est aussi insuffisante que les titres de "dieu barbu" (perché et lointain), de "bon dieu" (qui gâte) de "dieu gendarme" (qui punit ou récompense) ou encore de "dieu comptable" (qui additionne les messes célébrées) qui attise les railleries. Cette christologie permet de rendre sens au Mystère de la Divinité de "Jésus-Christ" et de la Maternité hypostasique.
Le chrétien dans sa pratique veut s'unir au corps mystique du Christ, et ce corps doit pénétrer le Mystère de la Trinité (ce peu importe que la Trinité soit ou ne soit pas dans les Evangiles) afin de revêtir un corps de gloire. C'est le dogme catholique, de se revêtir de l'union hypostasique (l'union des deux natures divine et humaine dans la personne du Christ).
Pour comprendre la foi du pratiquant catholique (votre frère aussi en Christ), il faut comprendre sa conception hypostasique, pourquoi le Fils procède du Père par mode d'intelligence, tandis que l'Esprit Saint procède du Père par mode de volonté, comprendre aussi que le mystère trinitaire se place au niveau de l'Essence divine (ce n'est pas du tout compris dans ce que je lis à droite et à gauche car beaucoup confondent point de vue de la Nature et point de vue de l'Essence), et que la nature humaine est reçue dans une hypostase (sans identification). Dans cette pensée-là, le tout est dans la partie, tout comme la partie est dans le tout, il n'y a pas de fragmentation dans la relation trinitaire, ni dans la relation subsistante du Père au Fils. In divinis, comme le disent les cathos, "l'en a se" (l'être par soi, c'est-à-dire Dieu) est essentiellement "ad aliud" (tourné vers l'autre), ce qui signifie que l'Aséité divine ne se clôt pas sur elle-même, bien au contraire elle s'épanouit dans une relation d'ouverture au Monde. N'est-il pas écrit que c'est par amour que Dieu à crée le monde, non pas par amour du monde, mais par Essence. Et c'est dans cet esprit que Dieu s'offre au monde.
Désolé de cette interruption dans votre débat,
Bises
Ase