Encore faudrait-il pouvoir prouver que le Iehoua du XIIIe siècle découle du Ιαω/Iao grec. Et là, les deux "h" qui vous semblent "un peu inutile(s)" sont surtout l'indice que le Iehouah du XIIIe siècle ne provenait pas en droite ligne de la prononciation grecque Ιαω/Iao, mais de la lecture des quatre lettres hébraïques YHWH associées aux points-voyelles massorétiques.BenFis a écrit :Puisque des mss datant de l’époque du Christ font état de la transcription grecque Ιαω, il est fort probable que c’est ainsi qu’on devait prononcer le Nom divin יהוה .
En Français on aurait pu le retranscrire Iao ou Iaoa par ex.
Donc finalement avec Iehoua au XIIIème siècle, cela a pu donner avec le temps Jéhovah pour suivre l’évolution de la langue française. Les 2 consonnes h sont un peu inutile, mais on reste dans un compromis acceptable.
D'après les exégètes, "Jéhovah" provient d'une lecture erronée (puisque les points-voyelles massorétiques n'étaient pas prévus pour ancrer la prononciation du Tétragramme mais pour en indiquer les termes de substitution, Adonaï et Elohim). Mais cette erreur s'est imposée, au point qu'aujourd'hui, "Jéhovah" est considéré comme une lecture traditionnelle du Tétragramme. Un peu comme Robin des Bois est devenu la traduction officielle française de Robin Hood.
Toutefois, cette erreur de lecture, parce qu'elle a eu lieu au Moyen Age, n'a que fort peu de chance d'être la prononciation antique de יהוה.
Que l'on lise aujourd'hui à haute voix ou que l'on traduise en français, יהוה par "Jéhovah", soit. Mais "Jéhovah" n'est pas vraiment le Nom de Dieu, il en est une traduction française, par le latin médiéval et non par l'évolution naturelle de la langue depuis l'hébreu au français en passant par le grec et le latin bibliques. D'ailleurs, יהוה (donc "Jéhovah" en français) ne figure pas une seule fois dans le Nouveau Testament.