Bonjour BenFis,
Je me permet de te répondre.
Je ne sais pas où tu as lu dans la Bible que Yahvé était un fils de Dieu ?
Tu poses là une très bonne question. Et la réponse est aussi très intéressante. Elle va te demander de faire des recherches historiques et historico-critiques, mais aussi de t’intéresser aux découvertes archéologiques.
Un ami me l'a fait connaître quand j'étais à l'université : en deutéronome 32:8, passage assez connu dans le milieu de l'exégèse biblique et des biblistes universitaires.
Dans le Deutéronome 32, il est écrit :
'... 8 Quand le Très-haut (Élyôn) partageait l’héritage aux nations, quand il séparait les fils d’Adam, il établit les limites des peuples selon le nombre des enfants d’Israël...'
Dans la version la plus ancienne du texte (la version de la Septante et celle trouvée à Qumran), il est écrit :
'... 8 Quand le Très-haut (Élyôn) partageait l’héritage aux nations, quand il séparait les fils d’Adam, il établit les limites des peuples selon le nombre des fils de Dieu. ... "
A l'origine, le texte ne parlait pas de la terre promise partagée entre les tribus d’Israël mais des peuples partagés entre les
"fils de Dieu".
Yahvé (Eloha) apparaît comme étant l'un des "fils de Dieu", et son père apparaît comme étant le Dieu Très-Haut (El-Elyôn). On sait aujourd'hui que c'est le reste d'une ancienne mythologie qui a été ensuite complètement effacée dans le texte massorétique.
Dans la version ancienne (Septante), Yahvé le dieu national d’Israël, est présenté comme faisant partie de
l'assemblée des dieux (les
"fils de Dieu") présidée par El-Elyôn (Dieu Très-Haut), le premier des dieux et leur père à tous.
* Yahvé, qui à cette époque était un dieu de l'orage d'après ce qu'on sait aujourd'hui des croyances des anciens hébreux, n’était donc qu’une divinité parmi d’autres divinités. A cette époque les anciens hébreux étaient polythéistes.
* El-Elyôn, le dieu suprême, préside dans ce passage au partage des peuples du monde entre les différentes divinités, ses fils, et c’est à Yahvé (Elhoa) que revient Israël (appelé ici Jacob). Yahvé (Elhoa) se montre d'ailleurs très jaloux et n'accepte pas que les autres dieux (dieux étrangers) viennent intervenir dans sa gouvernance d'Israël.
Voilà la suite du contexte :
8 Quand le Très-haut (Élyôn) partageait l’héritage aux nations, quand il séparait les fils d’Adam, il établit les limites des peuples selon le nombre des enfants d’Israël (ou plutôt : "des fils de Dieu" dans la version originale retrouvée à Qmran et dans la Septante).
9 Car la portion de l’Éternel (Yahvé), c’est son peuple ; Jacob est la part de son héritage.
10 Il le trouva dans un pays désert et dans la désolation des hurlements d’une solitude ; il le conduisit çà et là ; il prit soin de lui, il le garda comme la prunelle de son œil.
11 Comme l’aigle éveille son nid, plane au-dessus de ses petits, étend ses ailes, les prend, les porte sur ses plumes,
12 L’Éternel (Yahvé) seul l’a conduit, et il n’y a point eu avec lui de dieu étranger.
13 Il l’a fait passer à cheval sur les lieux hauts de la terre ; et il a mangé le produit des champs, et il lui a fait sucer le miel du rocher, et l’huile du roc dur ;
14 Le caillé des vaches, et le lait des brebis, et la graisse des agneaux et des béliers de la race de Basan, et des boucs, avec la fine graisse du froment ; et tu as bu le vin pur, le sang du raisin.
15 Mais Jeshurun s’est engraissé, et a regimbé : tu es devenu gras, gros, replet ; et il a abandonné le Dieu (Eloha) qui l’a fait, et il a méprisé le Rocher de son salut.
16 Ils l’ont ému à jalousie par des dieux étrangers ; ils l’ont provoqué à colère par des abominations.
17 Ils ont sacrifié aux démons qui ne sont point Dieu (Eloha), à des dieux qu’ils ne connaissaient pas, dieux nouveaux, venus depuis peu, que vos pères n’ont pas révérés....
Mais Jésus a aussi laissé entrevoir qu'une vengeance divine s'abattrait sur certains :
« il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche… Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. » (Matthieu 25:32-41)
Ici il n'est pas question de vengeance.
Un berger aime autant ses brebis que ses boucs. Et Dieu
aime tous les êtres vivants,
sans exception aucune.
Il ne faut pas confondre vengeance et justice : Dieu est un Dieu de Justice et de Miséricorde, mais non un Dieu Vengeur.
Il faut pour bien comprendre, s'interroger sur le sens de la justice divine : Qu'est-elle ? Qu'implique-t-elle ? Comment se manifeste-t-elle ? Et qui concerne-t-elle ?
Le Dieu que Jésus révèle n'est ni un Dieu vengeur, qui brise le bras de l'impie (Psaumes 37, 17), ni le Dieu rémunérateur, qui fait habiter dans le bonheur celui qui fait le bien (Psaumes 25, 17), mais
le Dieu de miséricorde, tout employé à faire œuvre de libération.
C'est un Dieu qui se refuse à faire pleuvoir immédiatement le feu sur ceux qui lui résistent (Luc 9, 54), mais qui n'est pas pressé non plus de récompenser ceux qui font sa volonté. Et même si Jésus se dérobe à toute explication sur le pourquoi du Mal sur la Terre, il assigne quand-même une finalité au malheur, en même temps qu'il révèle les oeuvres de Dieu.
Le malheur est pour l'homme une provocation à la conversion (Luc 13, 1-13). Le Dieu de Jésus ne désire pas la mort du pêcheur...contrairement à ce que certains peuvent croire... Dieu ne se précipite pas sur le pêcheur en toute hâte avec l'intention de le perdre.... Au contraire, Dieu retarde son châtiment, tel le
jardinier de la parabole qui donne au figuier stérile sa chance de porter des fruits plusieurs années de suite (Luc 13, 6).
Cordialement,
Ase