Re: L'islam rêvé des musulmans c'est le christianisme
Posté : 12 avr.21, 03:46
Sinon, en ce qui concerne ce qui nous préoccupe, à savoir comment le Christianisme a percé, Socrate le Scolastique a écrit :
- CHAPITRE II.
De quelle manière l'Empereur Constantin embrasse. la Religion Chrétienne.
JE commencerai par le temps auquel Dioclétien et Maximien surnommé Herculius convinrent de renoncer à l'autorité souveraine, et de se réduire à une condition privée. Maximien surnommé Galerius, qui avait possédé avec eux l'Empire, alla alors en Italie, où il fit deux Césars, Maximin pour l'Orient, et Sévère pour l'Occident. En même temps Constantin fut proclamé Empereur en Angleterre, après la mort de Constance son père, arrivée en la première année de la deux cent soixante et onzième Olympiade, le vingt-cinquième jour du mois de Juillet. Enfin Maxence fils de Maximien Herculius fut élevé à Rome sur le trône, comme un tyran, plutôt que comme 27 un Empereur, par les suffrages des soldats des Gardes. Ce qui fut cause qu'Herculius, qui désirait de se remettre en possession de l'Empire, tâcha de tuer son fils, ce qu'il eût fait, sans les soldats qui l'en empêchèrent. Etant venu bientôt après à Tarse Ville de Cilicie, il y mourut. Sévère ayant été envoyé par Maximien Galérius à Rome, pour s'y saisir de Maxence, y fut tué par la perfidie de ses soldats. Enfin ce Maximien mourut dans le temps qu'il gouvernait seul l'Empire, après avoir communiqué la souveraine puissance à Licinius natif de Dace, son ancien ami. Cependant Maxence exerçant à Rome une domination tyrannique, violant les femmes des Sénateurs, et faisant mourir sans sujet les personnes de la première qualité, Constantin commença à chercher dans son esprit les moyens de délivrer les sujets de l'Empire de ces violences. Il douta d'abord de quel Dieu il devait implorer la protection, et fit cette réflexion, que Dioclétien n'avait tiré aucun secours des Idoles, au culte desquelles il avait été merveilleusement attaché, au lieu que Constance son père, qui avait toujours eu de l'éloignement de la superstition des Païens, avait joui d'une plus grande prospérité. Son esprit étant partagé de la sorte, il eut une merveilleuse vision, . comme il marchait à la tête de ses troupes. Il vit en l'air sur le soir une croix de lumière sur laquelle ces mots étaient écrits. VAINQUEZ PAR CECI. L'étonnement dont il était surpris, l'empêchant d'ajouter foi au rapport de les yeux, il demanda à ceux qui étaient présents, s'ils avaient vu le même signe. Quand ils lui eurent répondu qu'oui, il fut confirmé par leur témoignage dans la créance de la vérité. La nuit suivante il vit Jésus-Christ en songe qui lui commanda de faire un étendard sur le modèle de celui qui lui avait paru en l'air, et de s'en servir contre ses ennemis. Sui- 28 vant cet oracle, il fit faire un Etendard en forme de croix, lequel on conserve encore aujourd'hui dans le Palais des Empereurs. Etant rempli de la confiance que lui donnaient de si avantageuses promesses, il marcha contre Maxence, et l'ayant combattu, il remporta la victoire. Maxence étant tombé dans le fleuve, et s'étant noyé. Pendant que Liciums beau-frère de Constantin et son Collègue à l'Empire, demeurait en Orient. Il témoigna à Dieu sa reconnaissance de la victoire qu'il lui avait accordée, en arrêtant le cours de la persécution contre les Chrétiens, en rappelant les exilés, en rendant la liberté aux prisonniers, en remettant les proscrits en possession de leur bien, en relevant les Eglises. Dans le même temps mourut Dioclétien, qui, comme nous avons dit, s'était démis de la souveraine puissance.
CHAPITRE III.
De la persécution que Licinius excita contre les Chrétiens, dans le temps même que Constantin les favorisait de tout son pouvoir.
L'EMPEREUR Constantin étant persuadé des vérités de notre Religion, agissait conformément à sa croyance, bâtissait des Eglises pour les Chrétiens, les enrichissait de divers ornements, faisait ou fermer, ou abattre les temples des Païens, et vendre les statues de leurs Dieux. Au contraire Licinius son Collègue étant engagé dans l'erreur et dans la superstition, avait aversion des Chrétiens, et bien qu'il ne les osât persécuter ouvertement, de peur de déplaire à Constantin, il ne laissait pas de leur dresser secrètement des pièges. Il se résolut pourtant de se déclarer, et de les persécuter dans les pays de son obéissance. Les 29 violences, qu'il exerça contre eux, furent trop publiques pour être inconnues à Constantin. Appréhendant donc les effets de sa colère, il tâcha de l'apaiser par des caresses, et par les promesses. qu'il lui fit de ne plus rien entreprendre, ni contre ses intérêts, ni contre le repos des Chrétiens. Mais il viola en même temps ses promesses, en continuant toujours de lui tendre des pièges, et de troubler.la paix de l'Eglise. Il défendit aux Evêques d'entrer dans les maisons des Païens, de peur qu'ils ne les convertissent à la foi, et que notre Religion ne s'accrût. Ainsi cette persécution était tout ensemble et publique et secrète, parce que si d'un côté elle était défavorisée par eux-mêmes qui l'exerçaient, de l'autre les Fidèles souffraient les plus cruelles vexations en leur personne et en leurs biens.