Re: Toutes les réponses sur l'Evolution
Posté : 26 sept.13, 11:59
Tu es bien d'accord qu'il n'y a pas mille façons d'obtenir une aile à partir d'un membre antérieur de reptile!? Rassure-moi!Noonalepsyne a écrit : Je pense qu'il y de très nombreuses façons d'obtenir des ailes, des pattes... Les contraintes physiques du vol vont faire converger ces formes vers celles qui sont les plus efficaces (morphologie aplatie et légère en commun par ex) mais il n'y a anatomiquement, embryologiquement, aucune homologie entre des ailes d'insectes et des ailes d'oiseau. De même, en considérant les replis membranaires des polatouches comme des ailes permettant de planer, leur origine n'a rien à voir avec les membres antérieurs modifiés de la chauve-souris ou d'un oiseau.
Qu'il n'y ait pas d'homologie entre les ailes des insectes et celles des d'oiseaux n'est pas le problème.
Je vois entre autres deux paramètres importants: la taille de l'animal et le type de vol: une aile chitineuse de plus de 80 cm d'envergure serait trop cassante, le moro sphinx et le colibri par contre, sont très similaires dans leur vol, leur morphologie... Et si la libellule n'a pas d'équivalent chez les tétrapodes, des "créatures" volantes telles celles que l'on voit dans le film Avatar me semblent possibles dans un analogue de ce sous-embranchement, certaines pourraient développer un vol type libellule...
- Donc, si l'organe ne crée pas la fonction, la fonction nécessite certaines configurations pour apparaître, contraintes physiques (et bio-chimiques) obligent! C'est dans ce sens qu'il n'est pas faux de dire que la fonction crée aussi l'organe. Je dirais que fonctions et organes sont interdépendants.
Tu parles des polatouches... Tu dois savoir qu'ils existent dans une version parfaitement homologue chez les marsupiaux quand même! (Voir opossums volants.)
- Polatouches et opossums volants attestent plutôt de ce que je dis.
Hum, moustique et goéland... Compare ce qui est comparable... Le vol des insectes très petits de taille n'a rien à voir, forcément, avec celui des espèces volantes de grande taille, issues d'un ancêtre de taille également conséquente. Les propriétés de l'air et des matières ne sont pas identiques à toutes les échelles: la portance est variable notamment, et plus l’aile est petite, plus elle doit battre rapidement...Noonalepsyne a écrit : Il y a mille façons de voler : analyse par exemple le mouvement d'un moustique par rapport à celui d'un goélan, pendant le vol.
Il y a, en revanche, une seule façon de planer : celle qui permet aux forces de portance d'être supérieures à celles du poids et de la pression atmosphérique.
- Pour revenir à ce que tu disais plus haut, il y a vol plané type opossums volants et polatouches, et vol plané type goéland, qui des deux est le seul à pouvoir mériter l'appellation de "vol" plané. Donc à chaque type de vol ses spécificités, et par conséquent: ses possibilités non illimitées.
Le vol des oiseaux par rapport à celui des chauves-souris (car elles volent elles, contrairement au autres types de mammifères à replis membranaires...) est différent. Il n'est donc pas étonnant de constater des différences de structures et de propriétés au niveaux de leurs ailes.
Replis membranaires et ailes de chauves-souris correspondent à des fonctions de "vol" tellement différentes, qu'ils ne peuvent être comparés. Pas étonnant donc que l'organe est différent.
----- Des organes différents peuvent avoir la même fonction, mais des fonctions différentes sont forcément celles d'organes et de structures différentes (sauf si plusieurs fonctions sont permises par un même organe (voir l'exemple de la main), là, cet organe a toutes les chances d'être une "visée" * de convergence). Ceci est un excellent argument en faveur de ma thèse. (*note: ne vous méprenez pas, l'intelligent design est une foutaise! Il n'y a pas de conception intelligente! (je ne suis pas ironique))
Mais pas illimitées…Noonalepsyne a écrit : D'abord, la fonction générale étant le déplacement, les formes possibles du déplacement sont assez variées.
Si l'on prend par exemple le cas des déplacements avec pattes (c'est de celui-là que je parlais), si l'on se propose d'en établir une classification pertinente, l'on pourra certes constater qu’il est varié, mais que cette classification est facile à faire, et que l’on a vite fait de mettre en évidence des constantes et le fait que ces constantes sont liées à des contraintes structurelles, physiques et ou constitutionnelles (chimie).
Ce que tu dis ensuite en prenant l'exemple de la patte d'araignée, (on aurait pu prendre aussi l'exemple de celle du crabe), j'y avais songé bien sûr, n'est pas un contre argument, car tu évoques un autre type d'articulation viable.
----- Je donnais l'exemple de la patte d'insecte car il n'y a pas de filiation entre nous et eux...
Pour ce qui est du bras humain, quand tu le compares à une patte d'araignée, je te rappelle qu'ils n'ont pas les mêmes fonctions... Tu emploies donc une mauvaise comparaison.
- Quant au bras et à la main par exemple... Il n'y a pas mille façons de faire une main qui possède les fonctionnalités que nous lui connaissons. On pourrait y rajouter un doigt, en enlever un ou deux par exemple, mais il semble qu'un pouce (ou son équivalent) opposable aux autres doigts soit nécessaire. Deux pouces à une main par contre, ce serait handicapant. On pourrait imaginer des mains palmées, des doigts avec une phalange de moins ou une de plus (encore que), mais il semble aussi qu'un index pouvant être dissocié des autres doigts soit un gros avantage, ce qui fait qu'il est donc très probable qu'il soit sélectionné...
Il faut comparer des ensembles fonctionnels (plurifonctionnalité) et pas simplement se baser sur les homologies...Noonalepsyne a écrit :Et ce n'est que la comparaison d'une partie de chacun de ces deux organismes... On pourrait s'étendre sur la diversité d'organisation globale de leur différents systèmes, sur le fait que l'un mue, l'autre régénère sa peau progressivement, etc.
Les mues... Elle sont liées à une croissance discontinue. Observe plutôt, puisque tu parles de ça, que le principe de la croissance par mue, est une obligation chez n'importe quelle forme articulée à squelette externe. Elle existe chez tous les arthropodes sur terre et probablement dans tout l'univers.
Je comprends tes objections, mais elles ne m'empêchent pas de continuer de penser que des formes à six pattes par exemple, ne peuvent pas apparaître de suite, mais par exemple par diminution du nombre de pattes (ce pourrait même être un principe). Lorsque le nombre de pattes diminue, les formes à pattes superflues régressent en importance aux profit d'autres formes... Les queues "pleines de pattes" se changent en abdomens lisses, une ou deux paires se transforment en antennes, une ou deux autres, en palpes... Une tête d’insecte ou de crustacé se dessine... (Je schématise ok? )Noonalepsyne a écrit :L'argument de la prédominance d'une espèce pour déterminer les formes possibles d'évolution et leurs limites est discutable. Il dépend de tellement de paramètres (climat, niches écologiques occupées, prédateurs vivant à la même époque, etc que je trouve sa pertinence incertaine. Certaines espèces se maintiennent pendant plusieurs ères géologiques mais ne sont vraiment prédominantes que durant une période plus courte.
Là tu es de mauvaise foi! Tu sais très bien de quoi je parle! Quand je parle de phases évolutives, d’étapes et d’ordre précis dans l’évolution, je dis par exemple qu’on ne verra pas apparaître un organisme pluricellulaire avant les unicellulaires, un être doté d’un cerveau avant ceux qui n’en ont pas, des formes terrestres (analogues aux reptiles) apparaître avant de semblables formes amphibies (celles analogues aux amphibiens)..... Tu pourrais certainement allonger la liste avec encore de meilleurs exemples que les miens!Noonalepsyne a écrit : Des étapes.... liées aux grandes crises ?
Les yeux moins évolués ne me gênent pas car ils correspondent juste à ce que l’on pourrait considérer comme un "tâtonnement" de l'évolution.Noonalepsyne a écrit : Pourquoi exclues-tu les yeux "moins évolués" ? Te dérangeaient-ils dans ton raisonnement ? Ils ont pourtant une même origine, une fonction similaire, et des gènes intervenant dans leur mise en place plus qu'intéressants. Si tu inclues dans les yeux toutes les structures se mettant en place à l'aide des gènes Pax-6 (et donc affectées par la mutation de celui-ci d'une manière négative), la multiplicité des possibilités est déjà plus évidente : (ce n'est sans doute pas exhaustif...)
- des ocelles en très grand nombre, périphérique, sur certains mollusques (ces ocelles permettent de détecter la luminosité)
- des ocelles par paires de 4 chez les araignées, par 3 (impaires donc !) chez les insectes
- des yeux à facettes (chaque facette étant un œil) chez les insectes
- des yeux binocculaires ensuite, de position permettant tous les champs de vision possibles. Je n'ai pas recherché à partir de quand exactement ils sont apparus, mais je pense que la date relative d'apparition des yeux binocculaires formant une image nette est largement inférieure au temps de transmission du gène Pax-6, or celui-ci étant un gène à homéobox, une mutation sur celui-ci bouleverse beaucoup de structures générales d'organisation, donc a plus de chance d'être létale, donc non-transmise. Ce sont donc des gènes très conservés, et si on veut évoquer les limites possibles de l'évolution, je serais d'avis qu'elle repose plus sur le temps nécessaire à ce que des modifications non létales apparaissent sur dans patrimoine génétique hérité via le dernier ancêtre commun avec l'espèce la plus proche, qu'aux formes viables que l'environnement "autorise". Une limitation en amont donc, plutôt qu'une limitation en aval.
----- Les ocelles et yeux primitifs se rencontrent encore de nos jours chez les espèces chez qui la vue n'est pas le principal facteur de survie.
- Les yeux plus évolués sont ceux sur lesquels il faut s’arrêter, car il correspondent à une vue optimale. Ils excellent dans leur fonction de voir. L’évolution doit donc normalement converger vers l’Oeil dans l'une de ses deux variantes fonctionnelles optimales possibles (ou les deux comme sur Terre*): 1) l’Oeil à cristallin, à la manière des vertébrés et des céphalopodes, ..... et
2) Celui composé, à la manière des insectes et des crustacés. (*note: oeil ("mou") à cristallin chez les formes molles ou à squelette interne, Oeil composé ("dur"), plutôt chez les formes à squelette externe (rigide))
----- En parlant de l’Oeil (toujours par deux) des vertébrés et des céphalopodes, sais-tu qu’il présente une différence de montage? Les cellules visuelles sont orientées chez nous vers le "fond de l’oeil", ce qui n’est pas très commode pour la connectique. C’est en effet à cause de cela que nous avons une "tâche aveugle" correspondant à l’endroit d’où les fibres nerveuses partant du nerf optique sortent et s’étalent par dessus les cellules visuelles, les rejoignant. (C’est à cause de ce "défaut de montage" hérité de nos lointains ancêtres que se produisent parfois des décollements de rétine...) Chez les céphalopodes les mieux dotés par contre, leur Oeil est bien monté. Cela indique et confirme que bien qu’étant non reliés par filiation à ces mollusques, nous avons développé en parallèle des yeux extrêmement semblables.
Il y a donc fort à parier que si nous avons des cousins sur d'autres planètes dans galaxie, origine commune (panspermie) ou pas, s'ils ont évolués vers des formes complexes où la vue joue un rôle important, ils auront forcément développé un Oeil semblable au nôtre ou à Celui des insectes...
Non c'est toi là qui te perds dans un excès de généralisations. Si tu prends les différents tropismes un à un tu constateras souvent la même chose.Noonalepsyne a écrit : Tu réduis encore une fois une fonction générale à une petite partie des chemins qu'elle a empruntés. À fonction identique (échanger de l'air du milieu extérieur vers le milieu interne) il n'y a en effet pas 15 000 chemins. Remonte à la fonction globale (tirer de l'énergie du milieu extérieur) et tu auras là l'immense panel des tropismes (qui ne passe pas seulement par la respiration...)
Mais justement, ce n'est pas ce que je dis!Noonalepsyne a écrit : Entre dire que tout n'est pas possible, et que seuls certains chemins sont empruntés, il y a une certaine marge.
Je ne dis pas que seuls certains chemins sont empruntés, ce que je dis c'est qu'ils convergent.
J'envisage au contraire de très nombreuses façon d'arriver à un poumon, à une nageoire, à un oeil, à une main, à un humanoïde...
- Cela dit, dès qu'il y a convergence, c'est vrai, il y a réduction des chemins possibles empruntables...)
Tous les chemins possibles sont empruntés mais certains avec une plus forte probabilité.
------ Les convergences ne sont pas assez étudiées à mon sens...
Tu vois, tu réponds toi-même d'une excellente manière à une objection que me tu formulais plus haut au sujet de l'idée que je défendais, selon laquelle il y a des phases, des étapes, un ordre précis dans l'évolution...Noonalepsyne a écrit : Dans les grandes lignes (plans d'organisation généraux etc) l'évolution est un peu comme la construction d'un château fort. Au fil des mutations, tu vas
- construire les fondations d'une tour
- ajouter un étage à la tour
- copier cette tour en plusieurs endroits du chateau
- rajouter un étage à chaque tour
- recommencer
- ajouter une structure pour un début de passerelle entre deux tours
- rajouter un étage
- etc.
Bonne image.Noonalepsyne a écrit : l'histoire, ce dont tu as hérité, c'est des plans de construction de la 1ère tour ainsi que les mécanismes pour répéter leur construction et rajouter des étages. Mais si tu n'as pas le patron pour terminer de construire la passerelle, à moins qu'il s'invente tout seul (ce qui est assez rare rapporté à l'évolution du vivant), tu vas continuer à imiter des tours et leur rajouter des étages. C'est donc question de temps, de patrimoine hérité, et un peu des conditions extérieure (il faut bien que les tours tiennent.