Psaume 49.
- aucun d’eux ne peut jamais racheter un frère ni donner à Dieu une rançon pour lui (le prix de rachat d’une vie humaine est si élevé qu’il sera toujours au-dessus de leurs moyens), afin qu’il vive pour toujours et ne voie pas la fosse.
Chacun voit que même les sages meurent ; le stupide et l’insensé périssent ensemble, et ils doivent laisser leur fortune à d’autres. Ce qu’ils désirent au fond d’eux, c’est que leurs maisons durent toujours, leurs tentes, de génération en génération. Ils ont donné leurs noms à leurs propriétés.
Mais l’homme, même s’il est honoré, ne restera pas en vie ; il ne vaut pas mieux que les bêtes qui périssent. Telle est la fin des stupides et de ceux qui les suivent, qui prennent plaisir à leurs paroles creuses. Ils sont condamnés, comme des brebis, à la Tombe.
La mort les fera paître ; au matin, les humains droits les domineront. Toute trace d’eux s’effacera ; au lieu d’un palais, c’est la Tombe qui sera leur maison. Mais Dieu me rachètera du pouvoir de la Tombe, car il me saisira. N’aie pas peur parce qu’un homme devient riche, parce que la splendeur de sa maison augmente, car, à sa mort, il ne pourra rien emporter ; sa splendeur ne descendra pas avec lui. Pendant sa vie, il se félicite lui-même. (On te loue quand tu prospères.) Mais, finalement, il rejoint la génération de ses ancêtres. Ils ne reverront jamais la lumière. Même s’il est honoré, un homme qui ne comprend pas cela ne vaut pas mieux que les bêtes qui périssent.
Première remarque : aucune métaphore dans ce texte, il est du début à la fin en mode direct, et il décrit la mort et ses conséquences au premier degré.
Nous lions :
- aucun d’eux ne peut jamais racheter un frère ni donner à Dieu une rançon pour lui (le prix de rachat d’une vie humaine est si élevé qu’il sera toujours au-dessus de leurs moyens), afin qu’il vive pour toujours et ne voie pas la fosse.
Nous avons un indice capital ici. La solution espérée pour éviter la mort consiste à ce que quelqu'un paie une rançon qui aurait pour effet qu'un humain ne meurt pas. Il ne s'agit pas d'espérer une vie au ciel, mais d'éviter la tombe, preuve que la vie éternelle sur terre était le projet initial.
- Mais l’homme, même s’il est honoré, ne restera pas en vie ; il ne vaut pas mieux que les bêtes qui périssent.(...) Même s’il est honoré, un homme qui ne comprend pas cela ne vaut pas mieux que les bêtes qui périssent.
Nous retrouvons ici l'analyse de l'Ecclésiaste 3 lorsqu'il dit qu'homme et animaux ont une même mort, un même esprit.
- Mais Dieu me rachètera du pouvoir de la Tombe, car il me saisira.
Nous retrouvons ici l'espérance de la résurrection déjà exprimée par les fils de Coré bien longtemps avant la venue de Jésus.
Une fois encore, comme avec Paul, la bible nous explique l'espérance des écrivains de l'AT sans faire la moindre allusion à une âme ou même un esprit qui survivrait. Ce qui fait peur, c'est la tombe, la mort, ce qui pourrait l'éviter, c'est le rachat de notre vie , ce qui peut libérer de la tombe, c'est Dieu qui nous saisirait.
Dieu est donc perçu comme celui qui ferait échapper de la mort alors que les doctrines d'une survie après la mort placent les morts justes dans un monde idyllique, un paradis comme avec le brigand ou dans le sein d'Abraham.
Dans ce texte la mort fait peur, la solution est de ne pas y aller ou d'en être saisi par Dieu. Rien à voir avec une survie dans un paradis au ciel.
Quand Jésus ressuscite Lazare, il montre qu'il développe la même analyse de la mort.
Comment comprendre son geste. Sachons pour commencer que Jésus, lui, sait avec exactitude ce qui était arrivé à Lazare et où il était. On ne peut pas imaginer que Jésus allait traiter son ami en fonction d'une croyance que lui, Jésus, savait être fausse.
Si donc Jésus veut que Lazare revienne à la vie, c'est qu'il sait que son ami sera bien mieux vivant que mort.
En d'autres termes, pour jésus, un homme vivant est mieux que le même homme mort.
Vous allez me dire que c'est évident. Pas pour tout le monde car pour ceux qui croient à une survie heureuse de l'âme ou de l'esprit, ce qui a du arriver à Lazare après sa mort était de loin plus heureux que ce que sa vie d'homme pouvait lui offrir.
En d'autres termes, si Jésus était conscient que l'esprit de Lazare se trouvait bien au chaud et dans une béatitude extraordinaire au ciel, pour quelle raison l'a t'il fait revenir sur terre . Vous imaginez la tête de lazare, arrivé au ciel, dans le paradis et à qui on dit :
allez hop ! tu y retournes !.
Jésus a fait ce qu'il considérait être le mieux pour Lazare. Or, être un homme vivant sur terre était une situation que Jésus considérait comme bien plus heureuse qu'être le même homme mort. Jésus ne croyait pas à un paradis au ciel à ce moment là.