Bonjour Medico,
Je réponds aux remarques que tu m'adresses, et m’arrenterait là sur ce sujet pour ne pas dévier du sujet en cours.
Si tu veut, nous pourrons en discuter ailleurs.
Mais Jésus est un avec son Père dans l'unité de penser et pas autre chose.
C'est une interprétation réductive qui ne reflète pas ce que Jésus dit.
Yéshoua dit : Moi et le Père nous sommes un (Jean 10, 30)
En parcourant les passages de Jean 10, 30-36 et de Jean 8, 58-59, on lit que ce qui pousse les juifs à lapider Jésus est le blasphème (Jésus ose affirmer l'unité du Père et du Fils, l'antériorité et la non-dualité du "Je Suis").
Il est facile de comprendre la porteur de ce blasphème (selon la conception traditionnelle juive, on pourrait même dire moderne dans notre culture dialectique et duale) : quoi de plus expressif comme affirmation de la transcendance ?
Jésus s'en explique, il affirme la non-exclusivité du "Fils de Dieu" (Jean 10, 34), il appartient à chacun de réaliser en lui-même qu'il est aussi un fils ou une fille de Dieu. Dans son enseignement, Jésus exprime la profondeur de l'étincelle divine comme l'atteste la parabole du trésor caché de Mathieu 13, 44 ou la parabole de la perle de grande valeur de Mathieu 13, 45. Toutes ses directives sont tournés vers la découverte de cette intériorité de l'être
"afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux" (Mathieu 5, 45) et réaliser notre non séparabilité d'avec Dieu. Dans les traditions orientales, on parle de réalisation du Soi (le Dieu intérieur, l'Homme intérieur).
Tu oublies les paroles de Jésus lui même (le Père et plus grand que moi)
Il ne s'agit pas d'oublier ou non, d'ignorer ou non, de fermer les yeux ou non, mais d'intégrer une toute autre logique : une logique verticalisante, une logique de transcendance, hologramatique. Et de rester ouvert au Mystère de l'Esprit de Vérité qui s'exprime dans une dimension fractale de la réalité. L'Union du Microcosme et du Macrocosme dans une relation de symbiose et d'osmose.
Cela à bien été compris en Inde, la tradition védantique exprime la même intégration de l'affirmation du Christ en nous : nous ne sommes en rien séparés de Dieu. Nous (le Moi) nous croyons séparés de Dieu (le Soi), mais nous ne le sommes pas. C'est en ce sens que Jésus affirmait que le Royaume des Cieux est en nous (
"entos hymôn estin" en Luc 17, 21) et c'est en ce sens que Jésus s'exprime au sujet de son Père lorsqu'il nous donne le modèle de la Prière (la prière n'est en aucun cas un acte de séparation).
Lorsque Jésus dans ses prières appelle son Père céleste, s'élance vers lui et lui parle avec la spontanéité d'un enfant, il fait preuve d'un amour oblatif. Ce qui n'était pas le cas de ses contemporains qui n'osaient pas utiliser un terme aussi familier pour s'adresser à Dieu et en faisait un acte de séparation, une relation sujet/objet.
Le prier reflète le langage de l'expérience directe plutôt que celui d'une adresse formelle. C'est le registre de la prière perpétuelle dont parle, et dont parlent les pères du désert et la totalité des mystiques qui ont suivis : une prière qui ne considère pas Dieu comme en dehors de soi, mais plutôt comme en soi-même, comme son bien propre. Jésus par ses prières affirme la dimension verticale de l'intériorité, il fait littéralement exploser toute notion de spatialité : le
Royaume de Dieu (Malkutha Dishmaya en araméen ou Malkuth Shamayin en hébreu) n'est pas ici ou là, ni là-haut, ni entre, ni au milieu, ni parmi, mais simplement au-dedans de nous. Son disciple Jacques (le Juste) enseignait la même chose dans son épître, sauf qu'il parlait de la
Parole implantée en nous (Jacques 1, 21) en référence à la semence en nous de Luc 8, 11 et de Marc 4, 14. Ce Royaume, c'est-à-dire l'expérience directe (!) ne se laisse pas appréhender par les catégories ordinaires de la pensée ordinaire (logique horizontale). Vivre l'expérience de ce Royaume de Dieu c'est être Dieu dans la Gloire de Dieu.
Autre chose Jésus et le médiateur entre Dieu et les hommes.
Tu as raison, Jésus est le médiateur : en ce sens c'est Lui qui amène nos prières au Père.
En conséquence de quoi, si nous prions Yéshoua, de par cette Unité, c'est comme si nous prions le Père directement.
Et si nous prions le Père, il nous répondra par le Fils.
En d'autres termes, le Père et le Fils se confondent dans une Union parfaite d'Amour.
Dieu peut il être en même temps Dieu et médiateur ?
Et pourquoi pas ?
Pourquoi Dieu ne pourrait-il pas s'exprimer et s'expérimenter au travers de Sa création ?
Peut-être que Jésus est Dieu dans la Gloire de Son père et que toute la Bible crie Sa divinité !
Cordialement,
Ase