REHTSE le fait en permanence. Donc pour l'aider à s'en sortir je vais, comme promis, lui donner la fin de mon exposé sur la prédestination !reda13 a écrit : Pourquoi personne n'a essayé avant!!!
Dans certains cas également, Dieu a bel et bien connu d’avance la voie que certains groupes de personnes, certaines nations ou la majorité des humains choisiraient, ce qui lui a permis de prédire dans les grandes lignes leurs actes futurs et de déterminer à l’avance les mesures correspondantes qu’il prendrait les concernant. Toutefois, cette prescience et cette prédestination n’empêchaient nullement les individus de ces groupes ou de ces parties de l’humanité d’exercer leur liberté de choix quant à la conduite qu’ils voulaient tenir. C’est ce qui ressort des quelques exemples suivants :
Avant le déluge, Yahweh révéla son dessein d’amener cette destruction, qui supprimerait des vies tant humaines qu’animales. Cependant, le récit biblique précise qu’il détermina ainsi les choses après que les conditions, notamment la violence et d’autres formes de méchanceté, eurent rendu son intervention nécessaire. En outre, Dieu, qui 'connaît le cœur des fils des humains', constata après analyse que "toute inclination des pensées [du] cœur [des humains] n’était toujours que mauvaise". (2Ch 6:30 ; Gn 6:5.) Toutefois, des individus, Noé et sa famille, gagnèrent sa faveur et échappèrent à la destruction. — Gn 6:7, 8 ; 7:1.
Pareillement, Dieu offrit aux Israélites la possibilité de devenir "un royaume de prêtres et une nation sainte" en gardant son alliance ; pourtant, quelque 40 ans plus tard, alors qu’ils se trouvaient au seuil de la Terre promise, Yahweh prédit qu’ils violeraient son alliance et que, en tant que nation, il les abandonnerait. Cette prescience n’était toutefois pas sans fondement, car la nation avait déjà révélé son insoumission et sa rébellion. D’où ces paroles de Dieu : "En effet, je connais bien leur inclination, celle qu’ils laissent se développer en eux aujourd’hui, avant que je les fasse entrer dans le pays au sujet duquel j’ai fait serment." (Ex 19:6 ; Dt 31:16-18, 21 ; Ps 81:10-13). Yahweh pouvait connaître d’avance les résultats qu’aurait désormais cette inclination manifeste (une méchanceté plus grande) sans pour autant que cela le rende responsable de la situation, tout comme quelqu’un qui sait d’avance qu’un bâtiment construit avec des matériaux médiocres et en dépit du bon sens finira par se détériorer n’est pas pour autant responsable de cette détérioration. Une règle divine veut qu’'on moissonne ce qu’on sème' (Ga 6:7-9). Des prophètes avertirent leurs auditeurs des jugements dont Dieu avait déterminé l’exécution à l’avance, jugements tous motivés par des conditions et des attitudes de cœur existant déjà (Ps 7:8, 9 ; Pr 11:19 ; Jr 11:20). Là encore, chacun, individuellement, pouvait toujours écouter les conseils, les réprimandes et les mises en garde de Dieu afin de gagner sa faveur, et plus d’un l’a fait. — Jr 21:8, 9 ; Éz 33:1-20.
Le Fils de Dieu, qui lisait aussi dans les cœurs (Mt 9:4 ; Mc 2:8 ; Jn 2:24, 25), avait reçu de son Père des pouvoirs de prescience et il prédit des situations, des événements et des jugements divins futurs. Il prédit le jugement de la géhenne aux scribes et aux Pharisiens collectivement (Mt 23:15, 33), ce qui ne voulait pas dire que chaque Pharisien et chaque scribe étaient promis à la destruction, comme en témoigne le cas de l’apôtre Paul (Ac 26:4, 5). Jésus prédit également des malheurs pour Jérusalem et pour d’autres villes qui ne se repentaient pas, mais il ne laissa jamais entendre que son Père avait prédestiné chaque habitant de ces villes à les subir (Mt 11:20-23 ; Lc 19:41-44 ; 21:20, 21). Il savait aussi d’avance à quoi aboutiraient l’inclination et l’attitude de cœur des humains, et il prédit les conditions qui régneraient lors de "l’achèvement du système de choses", ainsi que la façon dont les desseins de Dieu seraient menés à bien (Mt 24:3, 7-14, 21, 22). Les apôtres de Jésus prononcèrent eux aussi des prophéties exprimant la prescience que Dieu avait de certaines catégories de personnes, comme l’"antichrist" (1Jn 2:18, 19 ; 2Jn 7), et annoncèrent la fin déterminée d’avance pour ces groupes de personnes. — 2Th 2:3-12 ; 2P 2:1-3 ; Jude 4.
Outre la prescience concernant des catégories de personnes, certains individus sont directement l’objet de prédictions divines. En font partie Ésaü et Jacob (déjà mentionnés), le pharaon de l’Exode, Samson, Salomon, Josias, Jérémie, Cyrus, Jean le baptiseur, Judas Iscariote et Jésus le Fils de Dieu.
Dans les cas de Samson, de Jérémie et de Jean le baptiseur, Yahweh exerça sa prescience avant leur naissance. Cette prescience ne précisa cependant pas quel serait leur sort final. En fait, Yahweh utilisa sa prescience pour déterminer d’avance que Samson vivrait selon le vœu de naziréat et entreprendrait de délivrer Israël du joug philistin, que Jérémie servirait comme prophète et que Jean le baptiseur accomplirait une œuvre préparatoire en tant que précurseur du Messie (Jg 13:3-5 ; Jr 1:5 ; Lc 1:13-17). Si ces privilèges représentaient de grandes faveurs, cela ne garantissait toutefois pas que ces hommes obtiendraient le salut éternel, ni même qu’ils resteraient fidèles jusqu’à leur mort (bien qu’ils le soient restés tous les trois). Par exemple, Yahweh prédit qu’un des nombreux fils de David se nommerait Salomon et il détermina d’avance qu’il aurait la mission de construire le temple (2S 7:12, 13 ; 1R 6:12 ; 1Ch 22:6-19). Cependant, en dépit de cette faveur et même du privilège qui lui fut donné d’écrire certains livres des Saintes Écritures, Salomon sombra dans l’apostasie durant ses dernières années. — 1R 11:4, 9-11.
Il en fut de même d’Ésaü et de Jacob : la prescience de Dieu ne fixa pas leurs destinées éternelles, mais détermina seulement d’avance laquelle des communautés nationales issues de ces deux fils dominerait l’autre (Gn 25:23-26). Cette position dominante vue à l’avance indiquait aussi que Jacob obtiendrait le droit de premier-né, un droit qui lui conféra le privilège d’appartenir à la lignée dans laquelle viendrait la "semence" d’Abraham (Gn 27:29 ; 28:13, 14). Par ce moyen, Dieu montra clairement que le choix de certaines personnes dans des buts particuliers n’est pas tributaire des coutumes ou procédures usuelles qui se conforment aux attentes des hommes. Dieu ne confère pas non plus des privilèges uniquement en raison des œuvres de l’individu, risquant de lui donner le sentiment qu’il a 'mérité le droit' de bénéficier de ces privilèges et qu’ils lui sont 'dus'. L’apôtre Paul souligna ce point en montrant que, par faveur imméritée, Dieu était fondé à accorder aux nations gentiles des privilèges qui jusque-là semblaient réservés à Israël. — Rm 9:1-6, 10-13, 30-32.
Les citations de Paul relatives à l’'amour de Yahweh pour Jacob [Israël]' et à sa 'haine pour Ésaü [Édom]' sont tirées de Malakie 1:2, 3, texte écrit longtemps après l’époque de Jacob et d’Ésaü. Dès lors, la Bible n’affirme pas nécessairement que Yahweh avait déjà cette opinion sur les jumeaux avant leur naissance. Il est scientifiquement établi que l’inclination générale et le tempérament d’un enfant sont en grande partie déterminés au moment de la conception en raison des facteurs d’ordre génétique transmis par le père et la mère. Il va de soi que Dieu est en mesure de voir ces facteurs ; David écrivit que Yahweh avait vu son "embryon". (Ps 139:14-16 ; Ec 11:5.) On ignore dans quelle mesure sa perspicacité influença Yahweh lorsqu’il détermina d’avance ce que deviendraient les deux garçons, mais, quoi qu’il en soit, en choisissant Jacob de préférence à Ésaü il ne condamnait pas Ésaü ou ses descendants, les Édomites, à la destruction. Même parmi les Cananéens maudits, certains obtinrent le privilège de se joindre au peuple de l’alliance de Dieu, et reçurent des bénédictions (Gn 9:25-27 ; Jos 9:27). Lorsqu’il chercha sincèrement avec larmes un "changement d’avis", Ésaü ne fit toutefois qu’essayer (en vain) de faire revenir son père Isaac sur sa décision d’accorder exclusivement à Jacob la bénédiction spéciale du premier-né. Ce n’était donc nullement le signe qu’Ésaü se repentait devant Dieu de son attitude matérialiste. — Gn 27:32-34 ; Hé 12:16, 17.
La prophétie de Yahweh concernant Josias impliquait qu’un descendant de David porterait ce nom et prédisait qu’il agirait contre le faux culte dans la ville de Béthel (1R 13:1, 2). Après plus de trois siècles, un roi ainsi nommé accomplit cette prophétie (2R 22:1 ; 23:15, 16). En revanche, il n’écouta pas "les paroles de Néko qui venaient de la bouche de Dieu", ce qui lui valut d’être tué (2Ch 35:20-24). Par conséquent, bien que connu d’avance de Dieu et prédestiné à une œuvre spéciale, Josias garda son libre arbitre, ce qui lui laissait le choix d’écouter ou de mépriser les conseils.
Pareillement, Yahweh avait annoncé près de deux siècles à l’avance qu’il se servirait d’un conquérant du nom de Cyrus pour libérer les Juifs de Babylone (Is 44:26-28 ; 45:1-6). Mais la Bible ne dit pas que le Perse qui reçut ce nom en accomplissement de la prophétie divine devint un véritable adorateur de Yahweh, et l’histoire profane montre qu’il continua d’adorer de faux dieux.
Ces cas de prescience exercée avant la naissance de la personne ne vont donc pas à l’encontre des qualités révélées de Dieu et de ses normes annoncées. Rien n’indique non plus que Dieu ait contraint des individus à agir contre leur gré. Dans le cas de Pharaon, de Judas Iscariote et du Fils de Dieu, rien ne dit que Yahweh ait exercé sa prescience avant qu’ils ne viennent à l’existence. Ces différents cas illustrent certains principes ayant trait à la prescience de Dieu et à la prédestination.
Un de ces principes veut que Dieu mette à l’épreuve des humains en provoquant ou en permettant certaines situations ou certains événements, ou bien en faisant entendre à ces humains ses messages inspirés, ce qui les oblige à exercer leur libre arbitre pour prendre une décision et à révéler ainsi une attitude de cœur précise que Yahweh lira (Pr 15:11 ; 1P 1:6, 7 ; Hé 4:12, 13). Selon la façon dont les individus réagissent, Dieu peut aussi les façonner dans la conduite qu’ils ont choisie de leur propre gré (1Ch 28:9 ; Ps 33:13-15 ; 139:1-4, 23, 24). Ainsi, "le cœur de l’homme tiré du sol" tend d’abord vers une certaine voie, avant que Yahweh ne dirige ses pas (Pr 16:9 ; Ps 51:10). Quand quelqu’un est mis à l’épreuve, sa condition de cœur peut se fixer, soit s’endurcir dans l’injustice et la rébellion, soit s’affermir dans un attachement inébranlable à Dieu et dans l’accomplissement de sa volonté (Jb 2:3-10 ; Jr 18:11, 12 ; Rm 2:4-11 ; Hé 3:7-10, 12-15). L’individu ayant atteint ce point dans son choix, les conséquences finales de sa conduite peuvent être connues d’avance et prédites sans qu’il y ait injustice ou violation de la liberté morale de l’homme. — Voir Jb 34:10-12.
Le cas du fidèle Abraham, examiné plus haut, illustre ces principes. Un autre cas se pose en contraste ; c’est celui du pharaon obstiné de l’Exode. Yahweh savait d’avance que Pharaon refuserait d’autoriser les Israélites à partir "si ce n’est contraint par une main forte" (Ex 3:19, 20), et il détermina d’avance la plaie qui provoquerait la mort des premiers-nés (Ex 4:22, 23). L’examen que fait l’apôtre Paul des manières d’agir de Dieu envers Pharaon est souvent pris à tort comme l’indice que Dieu endurcit arbitrairement le cœur des individus selon son dessein prédéterminé, sans égard pour l’inclination ou l’attitude de cœur qu’ils avaient auparavant (Rm 9:14-18). De même, selon de nombreuses traductions, Dieu fit savoir à Moïse qu’il 'endurcirait le cœur' de Pharaon (Ex 4:21 ; 9:12 ; 10:1, 27). Cependant, certaines traductions rendent le récit hébraïque en disant que Yahweh 'laissa s’endurcir' le cœur de Pharaon (ZK) ; "laissa s’obstiner le cœur de Pharaon". (NW.) À l’appui de cette option, l’appendice de la version Rotherham fait observer qu’en hébreu l’arrivée ou la tolérance d’un événement est souvent présentée comme si elle était la cause de cet événement, et que "même des ordres formels ne sont parfois à interpréter que comme de simples permissions". Ainsi, en Exode 1:17 le texte hébreu original dit littéralement que les accoucheuses "firent vivre les enfants mâles", alors qu’en réalité elles leur permirent de vivre en ne les mettant pas à mort. Après avoir invoqué les témoignages des hébraïsants M. Kalisch, W. Gesenius et B. Davies, J. Rotherham déclare qu’en hébreu le sens des textes relatifs à Pharaon est que "Dieu permit à Pharaon d’endurcir son cœur (il l’épargna) lui laissa la possibilité, l’occasion, de donner libre cours à la méchanceté qui l’habitait. C’est tout". — The Emphasised Bible, appendice, p. 919 .
Corroborant cette explication, le récit montre expressément que c’est Pharaon lui-même qui "endurcit son cœur". (Ex 8:15, 32, MN ; Sg [8:11, 28].) Il agit donc de son plein gré et suivit sa propre inclination à l’obstination, dont Yahweh avait vu d’avance et prédit les conséquences avec exactitude. Les chances répétées que Yahweh lui laissa obligèrent Pharaon à prendre des décisions, et en les prenant il s’endurcit. Comme l’apôtre Paul l’explique en citant Exode 9:16, Yahweh permit que la situation se déroule ainsi en passant par l’ensemble des dix plaies afin de manifester sa puissance et de faire connaître son nom dans toute la terre. — Rm 9:17, 18.
La traîtrise de Judas Iscariote accomplit des prophéties divines et démontra la prescience de Yahweh et celle de son Fils (Ps 41:9 ; 55:12, 13 ; 109:8 ; Ac 1:16-20). Cependant, il serait faux de dire que Dieu prédestina précisément Judas à une telle conduite. Les prophéties annonçaient que ce serait un intime de Jésus qui le livrerait, mais elles ne spécifiaient pas lequel de ses proches ce serait. Là encore, les principes bibliques excluent que Dieu ait déterminé d’avance les actions de Judas. La norme divine établie par l’apôtre Paul est : “ Ne pose hâtivement les mains sur aucun homme ; ne participe pas non plus aux péchés des autres ; conserve-toi pur. ” (1Tm 5:22 ; voir aussi 1Tm 3:6). La preuve qu’il avait le souci de choisir ses 12 apôtres avec sagesse et de la manière qui convenait, c’est que Jésus passa la nuit à prier son Père avant de faire connaître sa décision (Lc 6:12-16). Si Judas avait déjà été prédestiné par Dieu à devenir traître, la direction et le conseil divins auraient été inconséquents, et, si on s’en tient à la règle, Dieu aurait participé aux péchés que cet homme commit.
Il semble donc manifeste qu’à l’époque où Judas fut choisi comme apôtre son cœur ne présentait aucun signe d’inclination à la traîtrise. Judas permit à une 'racine vénéneuse de pousser' et de le souiller, ce qui l’amena à faire défection et à accepter, non pas la direction de Dieu, mais celle du Diable qui le conduisit au vol et à la traîtrise (Hé 12:14, 15 ; Jn 13:2 ; Ac 1:24, 25 ; Jc 1:14, 15). Lorsque cette défection atteignit un certain degré, Jésus put lui-même la déceler dans le cœur de Judas et prédire qu’il le livrerait. — Jn 13:10, 11.
Il est vrai que dans le récit de Jean 6:64, au moment où des disciples trébuchèrent sur certains enseignements de Jésus, on lit que "dès le commencement ["depuis le début", VB] Jésus savait qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait". Si le mot "commencement" (gr. : arkhê) est employé en 2 Pierre 3:4 pour désigner le début de la création, il peut aussi désigner d’autres époques (Lc 1:2 ; Jn 15:27). Par exemple, quand l’apôtre Pierre raconta que l’esprit saint était tombé sur les Gentils "tout comme il était tombé sur nous au commencement", il ne faisait manifestement pas allusion à ses débuts de disciple ou d’apôtre, mais à un autre jalon important de son ministère, le jour de la Pentecôte 33 de n. è., le "commencement" de l’effusion de l’esprit saint dans un dessein particulier (Ac 11:15 ; 2:1-4). Aussi est-il intéressant de relever ce commentaire sur Jean 6:64 dans Theologisch-homiletisches Bibelwerk, par J. P. Lange : " 'Dès le commencement' ne signifie pas : dès le commencement absolu de toutes choses au sens métaphysique [...], ni dès le commencement de l’intimité [de Jésus] avec chacun [...], ni dès le commencement de son rassemblement des disciples ou dès le début de son ministère messianique [...], mais dès les premiers germes secrets d’incrédulité [qui amenèrent quelques disciples à trébucher]. C’est aussi dans ce sens qu’il connaissait dès le commencement celui qui le livrerait." — Das Evangelium nach Johannes, 1868, p. 155 .
Yahweh connut d’avance et prédit les souffrances du Messie, la mort qu’il subirait et sa résurrection ensuite (Ac 2:22, 23, 30, 31 ; 3:18 ; 1P 1:10, 11). L’accomplissement des choses que Dieu détermina par l’exercice de cette prescience dépendait en partie de l’exercice de son propre pouvoir et en partie des actions des hommes (Ac 4:27, 28). Ces hommes, cependant, se laissèrent de plein gré duper par l’Adversaire de Dieu, Satan le Diable (Jn 8:42-44 ; Ac 7:51-54). Par conséquent, de même que les chrétiens de l’époque de Paul 'n’ignoraient pas les intentions' de Satan, de même Dieu vit d’avance les désirs méchants et les méthodes que Satan exploiterait contre Jésus Christ, Son Oint (2Co 2:11). La puissance de Dieu était manifestement en mesure d’entraver, voire de contrecarrer, toute attaque ou tout projet hostile au Messie qui ne cadrait pas avec la manière ou le moment annoncés prophétiquement. — Voir Mt 16:21 ; Lc 4:28-30 ; 9:51 ; Jn 7:1, 6-8 ; 8:59.
La déclaration de l’apôtre Pierre, qui écrivit qu’en sa qualité d’Agneau sacrificiel de Dieu le Christ a été "connu d’avance, avant la fondation [forme du grec katabolê] du monde [kosmou]", signifie d’après l’interprétation des tenants du prédestinianisme que Dieu exerça cette prescience avant la création de l’humanité (1P 1:19, 20). Le mot grec katabolê, traduit par "fondation", signifie littéralement "action de jeter en bas" et peut désigner la 'conception d’une semence', comme en Hébreux 11:11. S’il y eut "la fondation" d’un monde d’humains lorsque Dieu créa le premier couple, ce qui ressort de Hébreux 4:3, 4, cet homme et cette femme perdirent leur position d’enfants de Dieu (Gn 3:22-24 ; Rm 5:12). Néanmoins, par la faveur imméritée de Dieu, il leur fut accordé de concevoir une semence et d’engendrer des descendants, dont un, à savoir Abel, est mentionné expressément dans la Bible pour avoir obtenu la faveur divine et s’être placé en situation de bénéficier de la rédemption et du salut (Gn 4:1, 2 ; Hé 11:4). Il est à remarquer qu’en Luc 11:49-51 Jésus parle du "sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la fondation du monde" et met cette expression en parallèle avec les mots "depuis le sang d’Abel jusqu’au sang de Zakarie". Jésus rattache ainsi Abel à "la fondation du monde".
Le Messie, ou Christ, devait être la Semence promise par le moyen de laquelle toutes les personnes justes de toutes les familles de la terre seraient bénies (Ga 3:8, 14). Il fut pour la première fois question de cette "semence" après que la rébellion en Éden eut déjà commencé, mais avant la naissance d’Abel (Gn 3:15). Cela se passait quelque 4 000 ans avant que ne soit révélé le "saint secret" par l’identification claire de cette "semence" messianique. Ce secret fut donc effectivement "gardé dans le silence durant des temps de longue durée". — Rm 16:25-27 ; Ép 1:8-10 ; 3:4-11.
En son temps à lui, Yahweh chargea son Fils premier-né de tenir le rôle dévolu à la "semence" selon les prophéties et de devenir le Messie. Rien ne laisse entendre que ce Fils ait été "prédestiné" à un tel rôle avant sa création ou avant que la rébellion n’éclate en Éden. Lorsque Dieu le choisit finalement pour être celui qui réaliserait les prophéties, il ne le fit pas sans fondement préalable. Le temps que Dieu et son Fils avaient passé dans l’intimité avant que ce Fils ne soit envoyé sur la terre permit sans nul doute à Yahweh de 'connaître' suffisamment son Fils pour être certain qu’il accomplirait fidèlement les promesses et les images prophétiques. Rm 15:5 ; Ph 2:5-8 ; Mt 11:27 ; Jn 10:14, 15.
Restent à considérer les textes qui parlent des chrétiens "appelés" ou "choisis". (Jude 1 ; Mt 24:24.) Il est dit qu’ils sont "choisis selon la prescience de Dieu" (1P 1:1, 2), 'choisis avant la fondation du monde', 'destinés d’avance à être adoptés comme fils pour Dieu' (Ép 1:3-5, 11), 'choisis dès le commencement pour le salut et appelés à cette destinée'. (2Th 2:13, 14.) Le sens de ces textes diffère selon qu’ils se rapportent à la prédestination de certaines personnes en particulier ou qu’ils concernent la prédestination d’une catégorie de personnes, à savoir la congrégation chrétienne. — Ép 1:22, 23 ; 2:19-22 ; Hé 3:1, 5, 6.
Si ces paroles s’appliquent à des personnes précises prédestinées au salut éternel, il s’ensuit nécessairement que ces personnes ne peuvent en aucun cas se montrer infidèles ou faillir à leur appel, car la prescience divine les concernant ne peut se tromper, et leur détermination à une destinée ne peut avorter ni être contrecarrée. Pourtant, les apôtres mêmes qui écrivirent les paroles précitées sous l’inspiration divine montrèrent que, parmi ceux qui ont été "achetés" et 'sanctifiés' par le sang du sacrifice rédempteur de Christ, qui ont "goûté le don gratuit céleste, qui sont devenus participants de l’esprit saint", et "qui ont goûté [...] les puissances du système de choses qui vient", parmi eux donc, certains tomberaient sans possibilité de repentance et amèneraient sur eux-mêmes la destruction (2P 2:1, 2, 20-22 ; Hé 6:4-6 ; 10:26-29). Les apôtres exhortèrent à l’unisson en ces termes ceux à qui ils écrivaient : "Faites [...] tout votre possible pour vous assurer votre appel et votre choix ; car si vous continuez à faire ces choses, non vous ne faillirez jamais" ; "menez à bien votre propre salut avec crainte et tremblement." (2P 1:10, 11 ; Ph 2:12-16). Paul, qui fut "appelé à être apôtre de Jésus Christ" (1Co 1:1), ne se croyait manifestement pas prédestiné individuellement au salut éternel, puisqu’il parle de ses efforts acharnés pour atteindre "le but pour le prix de l’appel de Dieu, appel vers le haut" (Ph 3:8-15) et de sa peur de se trouver lui-même "désapprouvé d’une manière ou d’une autre". — 1Co 9:27.
De façon similaire, "la couronne de vie" qui est proposée à ces chrétiens ne leur est accordée qu’à la condition qu’ils soient fidèles dans l’épreuve jusqu’à la mort (Apoc 2:10, 23 ; Jc 1:12). Les couronnes représentant la royauté avec le Fils de Dieu sont quelque chose qu’ils peuvent perdre (Apoc 3:11). L’apôtre Paul se déclara confiant que "la couronne de justice" lui était "réservée", mais il ne dit cela qu’au moment où il était sûr d’approcher de la fin de sa course, d’avoir "achevé la course". — 2Tm 4:6-8.