hermes a écrit :L'athéisme est en partie en opposion plus moins forte selon les religions. Mais elle donne surtout un angle de reflexion sans croyance religieuse.
Pas en partie, totalement. C'est la libre-pensée qui permet cet angle de réflexion, parce qu'elle basée sur l'acceptation du principe de réciprocité et sur un relativisme de la pensée. Elle considère le contexte de la pensée exprimée, et non la pensée exprimée comme un absolu.
hermes a écrit :Le problème religieux c'est que chacun campe sur ses positions sans apporter de preuves et l'histoire le montre très bien.
Noyau dur contre noyau dur, on rentre alors dans le monologue qui n'est plus qu'un rapport de force. C'est un principe qui n'est pas limité qu'à la polémique théisme/athéisme. Elle concerne également tous les domaines où la pensée se fige. Si tu observes la polémique homme/femme, tu observeras que le féminisme peut également trouver sa radicalité, alors que l'intérêt de ces deux groupes est de s'entendre sur un modus vivendi. Encore faut-il le vouloir. D'où l'intérêt de la libre-pensée dans tous les domaines qui concernent les relations entre les êtres humains au delà de leurs différences.
hermes a écrit :L'athéisme justement amène une réflexion beaucoup plus construite sur l'aspect spirituel [...]
La libre-pensée, oui. L'athéisme, non, parce qu'il se mêle de spirituel dans une attitude qui nie l'option spirituelle. L'athéisme "combattant" (qui est sa vraie raison d'être) est un appauvrissement culturel qui est basé sur un esprit de revanche qui met tous les croyants dans le même panier. C'est le même type de raisonnement qui devrait conclure que les allemands d'aujourd'hui sont les nazis d'hier, et que Georges Bush est forcément un libérateur puisqu'il est américain comme ceux qui ont libérés l'Europe.
hermes a écrit :[...]et le boudhisme en est justement assez proche en dehors de la réincarnation
Et le christianisme ou l'islam sont tout aussi proche sans l'argument autoritaire qu'est Dieu. Les conclusions du corpus bouddhique sont liés à la réincarnation. Sans elle, le bouddhiste n'a plus aucune raison de ce livrer à la méditation "transcendantale". Ceci dit, si tu reconnais les apports de la méditation et de la maîtrise des besoins, pourquoi ne pas reconnaître également les apports moraux essentiels des des religions du "Livre" ? Ce sont les aspects figés et extrêmes que tu en rejettes chez ceux qui sont des intégristes fanatiques. Or, précisément, c'est ce préjugé d'intégrisme sur l'ensemble des croyants qui plonge le non-croyant, hors de la libre-pensée, vers un athéisme qui devient un fanatisme antireligieux, en retour.
Personne ne nieras que Sœur Emmanuelle, Mère Thérèsa, l'Abbé Pierre étaient des catholiques convaincus. Si c'est trois personnages, pour ne prendre que ces icônes de notre époque (et il y en a d'autres à d'autres époques), ont pu avoir une conduite exemplaire que nous ne pouvons même pas revendiquer nous-même, cela ne prouve-t-il pas que la pratique de la religion peut parfaitement être compatible avec le meilleur de la relation humaine et de l'intelligence ? Est-ce vraiment la religion qui est un problème, ou celui qui la pratique ? Il y a eu, bien entendu, également des personnages non-croyants tout aussi exemplaires, mais la réalité, c'est de comprendre que, convictions spirituelles ou pas, c'est ce que nous portons en nous qui fait la valeur de ce que nous sommes. D'où l'intérêt d'une laïcité bien comprise qui consacre le rapprochement entre les êtres humains, et non la division de ceux-ci.
hermes a écrit :
Ha bon, il existe une doctrine dans l'athéisme, tiens étonnant. Sinon au niveau abération la religion chrétienne et est l'islam ont tellement d'abérations qu'il existe des sisions depuis leur apparition.
Cela tient aux hommes qui pratiquent ces religions plus qu'au contenu même de ces religions. Si tu regardes le principe démocratique, y trouve-tu quelque chose à redire ? Pourtant tu te rends bien compte à quel point il est souvent instrumentalisé dans un esprit qui lui est tout à fait contraire. Cela remet-il en cause la démocratie elle-même ? Les religions doivent évoluées et s'adapter au contexte des pays où elles sont pratiquées.
hermes a écrit :[...]Sinon en application l'athéisme que l'on retrouve dans la loi francaise montre bien qu'elle n'est pas pire qu'un pays dons l'état est religieux. et au contraire l'athéisme de la loi est de plus en plus fréquente dans les pays européens tout du moins
Ne confond-tu pas l'athéisme et la laïcité ? Grave erreur.
Définition de la laïcité :
Système où il y a séparation de l’État et de l’Église, celle-ci n’exerçant aucun pouvoir politique, notamment en matière d’éducation.
Cela ne signifie pas que l'état est athée, mais qu'il est laïc. Ce n'est pas la même chose.
Quand à dire que la religion perd du poids en Europe, tu devrais mieux te renseigner. C'est parce qu'elle est moins apparente, grâce à la laïcité, qu'il te semble qu'il en est ainsi.
hermes a écrit :Justement l'athéisme amene à la libre pensée, je suis athée et libre penseur. Et je dirais même on ne peut être libre penseur sans l'athéisme
Comme je l'ai dit à ManMakeGod, l'athéisme n'est qu'un étape vers la libre-pensée des non-croyants, mais il y a une démarche similaire du côté croyant qui amène également à la libre-pensée. Je suis passé de l'athéisme à la libre-pensée, mais aujourd'hui l'athéisme me semble tellement réducteur que c'est la raison même qui me fait passer à considérer la croyance d'un point de vue culturel, parce qu'elle procède d'une encohérence de la réalité, c'est-à-dire un enrichissement injustifié de la réalité, mais partant d'une bonne intention, ce qui n'est pas le cas de l'athéisme qui n'est qu'un rejet.
La libre-pensée est issue au départ du théisme, en passant par le déisme qui étaient la volonté de penser Dieu en dehors des dogmes. Lorsque les déistes ont constatés que le concept divin ne pouvait qu'échapper à l'entendement humain, la libre-pensée est apparue dans toute sa puissance intellectuelle entraînant tous les acteurs de la société civile. Elle a donné les lumières et la laïcité. Ce n'est que plus tard qu'est apparu l'athéisme qui était une dérive de la libre-pensée mal comprise, et qui s'est échoué dans un ressentiment antireligieux. Par la suite, des générations sont nées dans des familles non-religieuses, et devant la polémique théisme/athéisme, ils se sont forgé une conviction athée qui s'exprime dans la volonté d'en découdre avec le théisme. C'est le temps et l'expérience qui reconduisent beaucoup d'athées à la libre-pensée, tout en pensant qu'ils sont restés athées, parce que c'était leur conviction première.
C'est la même chose qui se passe pour beaucoup de croyants qui se disent croyants, mais qui n'ont plus cette conviction fermement ancrée en eux autrement que culturellement, et qui devant la rencontre de la laïcité y trouvent en fait ce qu'ils cherchaient dans la croyance. Alors, on est libre-penseur tendance croyance ou incroyance, mais dans les faits, on est plus que libre-penseur. La démocratie, le vote des femmes, le syndicalisme, l'abolition de la peine de mort sont des victoires de la libre-pensée, parce qu'ils en découlaient naturellement. L'avortement et l'euthanasie seront un jour parfaitement acceptés, même si, aujourd'hui, ils font encore l'objet de polémiques. Je dirai même que ces polémiques sont les derniers soubresauts de l'affrontement théisme/athéisme. Ce sont des sujets hautement éthiques qu'il est normal de ne pas voir unanimement partagés. Le divorce, la contraception, la procréation assistée est déjà quasiment dans les mœurs.
Bon, il reste des fanatiques de part et d'autres (je pense aussi à l'athéisme activiste), mais ces gens ne s'inscrivent pas dans la laïcité. Au contraire, ils mettent celle-ci en danger. On ne peut pas comparer les pays démocratiques et les pays sous dictatures, qu'elle soit religieuses ou non. L'Islam a eu aussi son époque des lumières (Voir Bagdad, et plus tard l'Andalousie). L'époque des croisades y a mis fin dans une trahison des chrétiens qui a rejeté le monde dans une période d'obscurantisme qui a duré près de 600 ou 700 ans. Bien sûr, l'Islam a été conquérant, mais peut-on lui reprocher alors que notre richesse actuelle est basée sur la colonisation et le pillage des ressources des pays colonisés.