Re: Livre (SAMIA SHARIFF) = Le voile de la peur.
Posté : 01 nov.09, 02:13
yacoub a écrit :
Le livre de Djemila Benhabib, Ma vie à contre-Coran (VLB éditions), connaît un vif succès au Canada. Il est en passe de devenir le livre de chevet de tous ceux qui ont fui l'islamisme pour trouver refuge en Europe. De Paris à Londres en passant par le Québec, avec le débat sur les "accommodements religieux", l'auteur suit à la trace un mal qu'elle croyait derrière elle. Elle s'étonne d'une certaine naïveté face à l'intégrisme. Suffit-il de présenter le voile comme un acte de liberté, de déguiser ses mots et son projet, pour que l'intolérance soit tolérée ?
Djemila Benhabib est immunisée contre cet angélisme. Connaître l'histoire de l'islam politique ayant ravagé l'Algérie aide à décoder le double discours des intégristes. Le grand mérite de son livre est de nous transmettre cette histoire et ce regard. Il en a un autre : démontrer l'immense responsabilité du pouvoir algérien dans la montée de l'islamisme.
Certains indépendantistes voulaient la laïcité... Le FLN préfère miser sur l'islamisation de la nation algérienne.
La Constitution consacre l'islam comme religion d'Etat.
Truffées d'instituteurs importés d'Egypte et formés par les Frères musulmans, les écoles publiques deviennent des lieux où l'on bourre le crâne des enfants à coups de récitation du Coran.
Djemila en garde un souvenir assommant.
"J'étais debout, moi aussi, pour demander la flagellation des adultères et l'extermination des mécréants."
Chez elle, l'endoctrinement ne prend pas. Ses parents militent au PAGS, un mouvement communiste. A la maison, on préfère les livres d'Angela Davis. A l'époque, il existe encore de nombreux Algériens pour préférer le progrès à la réaction.
On les marginalise en les traitant d'"occidentalisés". La police les traque.
Octobre 1988, la jeunesse se révolte, descend dans la rue et brûle des voitures. La répression est terrible. Au lieu d'entendre cette rage comme une envie de liberté, le président Chadli Benjedid se tourne vers les intégristes et cède à leurs demandes, dans l'espoir - illusoire - d'acheter la paix sociale.
Après avoir voté un code de la famille qui ramène la femme algérienne au statut de mineure, on passe une loi rendant le sport facultatif pour les écolières... au nom de la pudeur. Le Front islamique du salut (FIS) est conforté. Il monte inexorablement.
La suite est connue. Après un premier scrutin municipal permettant au FIS de détenir la moitié des mairies, les intégristes remportent le premier tour des élections législatives de décembre 1991. Ils s'apprêtent à tenir leur promesse : "Interdire les partis laïques ou socialistes" et "appliquer la charia". L'armée annule le processus électoral. Les islamistes basculent dans la guérilla, l'armée dans la sale guerre... Pris en étau, les intellectuels, les artistes, les laïcs se font tirer comme des lapins et vivent dans la terreur.
Djemila Benhabib se souvient du 25 mars 1994, dernier jour de l'ultimatum du GIA "ordonnant aux femmes de porter le hidjab" : "Quitter la maison devenait une expédition.
A chaque recoin, la mort guettait les têtes nues."
Des filles ayant osé sortir sans voile sont assassinées sur le chemin de l'école ou de l'université. La famille Benhabib reçoit des menaces quotidiennes. Il est temps de s'exiler. Mais le cauchemar n'est pas terminé.
En Europe, les Algériens laïques retrouvent leurs bourreaux. Les islamistes pourchassés par l'armée n'ont eu aucun mal à obtenir le statut de réfugiés. Les ambassadeurs des Frères musulmans monopolisent les médias et vantent le choix du voile. Dans certains quartiers de France, la "réforme" fondamentaliste voulue par Hassan Al-Banna et le FIS parvient à faire passer les musulmans modernes ou non pratiquants pour des traîtres "occidentalisés".
Djemila Benhabib ne supporte plus de voir leur propagande tolérée au nom du multiculturalisme.
Son livre est un avertissement : "Toute indulgence envers cette idéologie de mort n'est pas seulement une grave erreur de principe, c'est une trahison."
ismaâ ya djahel
Il est impossible de comprendre le Coran si on l'approche avec des arrière-pensées et des préjugés. C'est une loi de Dieu. Quelles que soient l'intelligence et la culture de la personne, si elle n'approche pas le Coran avec des intentions sincères, elle ne pourra pas être en mesure de le comprendre ou de l'interpréter correctement. Aussi, elle n'en tirera que de fausses conclusions. C'est pourquoi, selon les termes mêmes du Coran, un rideau couvrant ou un "voile obscur" se formera entre quiconque a des préjugés et une approche calculée d'un côté et le Coran de l'autre côté. Ce fait est mentionné dans un verset:
« Lorsque tu récites le Coran, Nous mettons entre toi-même et ceux qui n'ont pas foi en la vie dernière un rideau couvrant.2 Nous mettons sur leur cœur des bâches qui les empêcheront de le comprendre et dans leurs oreilles une surdité. Puis, lorsque tu évoques, (en récitant) le Coran, ton Seigneur dans Son unicité, ils tournent le dos en signe de dissentiment. » (Coran, Al-Isrâ' - 17/45-46)
Le Coran est une invitation au droit chemin destinée à toute l'humanité, mais c'est seulement à ceux qui ont foi en Lui que Dieu s'adresse directement. C'est pourquoi le Coran a été révélé en tant que livre que seuls comprennent correctement ceux qui en ont foi. Les qualités les plus importantes des gens de foi, qui leur permettent de comprendre le Coran, sont leur bonne conscience et leur sincérité. Il est normal, pour ce qui est des personnes éloignées de la foi et dont l'état et les caractères spirituels sont loins de ceux d'un homme de foi, qu'ils interprètent mal le Coran.